Pourquoi et comment protéger l’eau, ressource vitale menacée ?

Eau

Pourquoi et comment protéger l’eau, ressource vitale menacée ?

La préservation des ressources d’eau douce est un enjeu environnemental majeur. C’est la survie même de l’ensemble des espèces qui est aujourd’hui en cause. Les conséquences du changement climatique, de l’agriculture industrielle, des pollutions et rejets industriels, de la surconsommation et de la vétusté des réseaux d’adduction menacent aujourd’hui ce bien commun vital.

Quelles sont les principales menaces qui pèsent sur l’eau douce ?

Sécheresse et canicule : comment le changement climatique affecte nos ressources en eau

Sous l’effet du changement climatique, les précipitations en France se font déjà plus imprévisibles, plus rares et moins abondantes. Les périodes de sécheresse, y compris en hiver, se multiplient et s’allongent, de même que les canicules. Résultat : les nappes phréatiques peinent à se renouveler. En août 2023, selon le ministère de la Transition écologique, une centaine de communes françaises étaient privées d’eau potable, nécessitant des livraisons par camions-citernes. Outre l’eau potable, d’autres usages sont touchés. C’est le cas de l’agriculture ou des centrales nucléaires, fortement consommatrices d’eau pour assurer leur refroidissement.

Accaparement et pollution de l’eau au profit de l’agriculture industrielle

L’agriculture est le secteur qui consomme le plus d’eau douce en France, avec une part annuelle de 45 % en moyenne selon le ministère de la Transition écologique; un taux par ailleurs nettement plus élevé dans les régions les plus irriguées. L’élevage intensif monopolise une part disproportionnée de ces ressources en eau. Le maïs, principalement destiné aux animaux d’élevage, représente à lui seul la moitié des surfaces irriguées en Europe ! C’est notamment pour soutenir ce modèle agro-industriel très gourmand en eau que des projets de mégabassines se multiplient, accaparant les ressources en eau au détriment de systèmes plus économes, plus justes et plus respectueux de l’environnement.
Outre la surconsommation se pose aussi la question de la pollution de l’eau. L’usage d’engrais chimiques et de pesticides par l’agriculture industrielle, mais aussi les effluents issus de l’élevage industriel et des gigantesques fermes-usines participent directement à la pollution massive des milieux aquatiques.

Surconsommation et gaspillage : un accès à l’eau inégal

Alors que les ressources en eau s’amenuisent, la question de la répartition et de l’accès à l’eau pour toutes et tous se pose plus que jamais. Au printemps 2023, plus de 40 départements français faisaient déjà l’objet de restrictions d’eau. Malgré cela, des dérogations pour des usages non essentiels - arrosage de golfs, piscines privées, grands complexes hôteliers... - perdurent.

Quelles solutions pour préserver l’eau ?

Changer de modèle agricole

Afin de préserver les ressources en eau et de limiter la pollution des milieux aquatiques, nous soutenons plusieurs demandes, à travers nos différentes campagnes, notamment :

  • Un moratoire sur les fermes-usines, ces gigantesques exploitations où s’entassent des centaines de milliers d’animaux. Elles concentrent à elles seules environ 60 % des animaux d’élevage alors qu’elles ne représentent que 3 % des fermes d’élevage en France. Un fléau pour l’environnement, particulièrement pour les ressources en eau à proximité.
  • Un soutien massif à l’élevage écologique. Nous sommes favorables à des politiques de renforcement et de développement de l’élevage écologique, notamment biologique, via des subventions et un soutien à l’installation pour les systèmes de polyculture-élevage. Nous plaidons aussi pour soutenir et développer les filières végétales pour l’alimentation humaine.
  • La suspension de tous les travaux et projets de méga-bassines, et l’arrêt immédiat de celles qui ont déjà été jugées illégales.
  • Une refonte du modèle agricole.

Réorganiser la gestion de l’eau et privilégier l’intérêt général

La crise de l’eau est d’ores et déjà une réalité et impose dès à présent de repenser les politiques publiques de gestion de l’eau et les habitudes de consommation. Face aux intérêts privés et aux multiples dérogations encore accordées pour des usages non essentiels ou polluants (terrains de golf, piscines privées, productions de multinationales agro-alimentaires destinées à l’export...), il faut garantir l’accès à l’eau pour toutes et tous, pour les usages vitaux et nourriciers ; par exemple en privilégiant les modèles de production agricole paysanne économes en eau.

Lutter efficacement et rapidement contre le changement climatique

La situation des ressources en eau est déjà très critique. Il y a urgence à réduire les émissions de gaz à effet de serre et mieux faire face aux événements climatiques extrêmes - sécheresses, canicules, incendies mais aussi inondations. Déjà doublement condamné pour inaction climatique, l’État français doit faire beaucoup plus pour réduire ses émissions de CO2 et respecter ses engagements. Parmi les mesures indispensables :

Accélérer la transition énergétique vers un système sobre et 100% énergies renouvelables

La priorité face au changement climatique et à ses conséquences sur les ressources en eau et les milieux aquatiques est de réduire nos consommations, notamment d’eau et d’énergie. La sortie urgente des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) doit s’accompagner d’efforts de sobriété et d’efficacité et prendre en compte les impacts sur les ressources en eau et la vulnérabilité des moyens de production d’énergie à déployer. Nous soutenons entre autres :

  • La mise en place d’une politique de sobriété digne de ce nom, s’attaquant en priorité aux surconsommations en eau et en énergie.
  • Le soutien massif au développement des énergies renouvelables, plus rapidement déployables, moins coûteuses et moins soumises aux aléas climatiques que de nouveaux réacteurs nucléaires. Avec l’augmentation des canicules, sécheresses et inondations, les réacteurs nucléaires font face à plusieurs risques directement liés aux enjeux de ressources en eau, entre autres : débit des fleuves réduit pour refroidir les installations ; augmentation de la température des cours d’eau après rejet des eaux nuisible pour l’environnement ; risques de submersion.

Que pouvons-nous faire, chacun et chacune, pour préserver l’eau ?

Changer nos habitudes et modes de consommation

Nous pouvons contribuer chacun·e selon nos moyens à préserver ce bien commun vital qu’est l’eau. Voici quelques exemples d’actions que nous pouvons mener ensemble :

  • Pour consommer moins d’eau, consommons moins de viande ! L’élevage industriel est à l’origine de surconsommation d’eau, notamment pour la production intensive d’alimentation animale. Consommer moins et mieux, en privilégiant de la viande issue de petites exploitations agro-écologiques, c’est contribuer directement à préserver les ressources en eau et à limiter la pollution des milieux aquatiques.
  • Adopter des actions au quotidien, chacun et chacune selon nos moyens, c’est souvent simple et efficace. Nous mettons à disposition de nombreuses ressources et conseils pour consommer moins et réduire son empreinte écologique.

S’engager pour la préservation de l’eau et la défense d’un modèle écologique

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