Aujourd’hui a lieu le procès des activistes qui ont déroulé une banderole sur l’Arc de Triomphe lors de notre action Coup de Soleil, le 12 décembre 2015, en marge de la fin des négociations de la COP21. Malgré l’état d’urgence et les tentatives de museler le mouvement climatique, nous avions en effet décidé de sonner le glas des palabres et d’inviter à l’action, en transformant la place de l’Étoile à Paris en immense soleil aux couleurs de la transition énergétique et des énergies renouvelables.
Soutien à nos activistes
Nos activistes grimpeurs sont poursuivis pour “introduction sans autorisation dans un musée de France” devant le Tribunal de Grande instance de Paris. Nos actions sont pacifiques, et nos activistes présents sur l’Arc de Triomphe sont intervenus de manière non-violente pour demander 100% d’énergies renouvelables. Il s’agit d’une condition sine qua non de la lutte contre les changement climatiques. Nous sommes déterminés à nous faire entendre sur ce sujet d’intérêt général, et nous le resterons.
Transition énergétique : et maintenant ?
L’Accord de Paris n’a pas apporté de solution miracle. Il revient désormais aux chefs d’Etat de lui donner vie concrètement en avançant sur des politiques nationales ambitieuses. Dans un contexte marqué par l’emprise des industries fossiles sur la Maison Blanche, la communauté internationale doit continuer à prioriser la lutte contre les changements climatiques et les décideurs politiques doivent envoyer un signal clair et ferme pour une action climatique ambitieuse, aux niveaux national et international. La France, qui s’est positionnée comme un acteur clef de la diplomatie climatique internationale, a une responsabilité particulière à cet égard. Or, en France, la transition énergétique est encore et toujours à la traîne. Pourtant les scientifiques sont unanimes : il faut réduire nos émissions de gaz à effet de serre mondiales à néant d’ici à 2050. Sans quoi nous exposerons l’espèce humaine à de plus en plus de phénomènes naturels extrêmes et incontrôlables.
Face à cette situation, nous n’avons qu’une solution : promouvoir massivement les énergies renouvelables. Elles sont aujourd’hui prêtes à prendre la relève des énergies fossiles et fissiles ‒ de nombreux scénarios (Greenpeace ou Négawatt, par exemple) montrent que c’est techniquement faisable et économiquement rentable. Aujourd’hui déjà, l’économie commence à se restructurer d’elle-même autour de ces nouvelles sources d’énergies. Mais il faudra une volonté politique inébranlable pour finaliser cette transition dans les temps. Et cela suppose notamment, dans le contexte français, de faire sauter le (gros) verrou nucléaire.
Le #nucléaire est un verrou à la transition énergétique. Retour sur l'action de @greenpeacefr hier : https://t.co/eitsrH4i1i pic.twitter.com/FMB2avUeDV
— Réseau Action Climat (@RACFrance) December 15, 2016
Nous avons réalisé un travail d’analyse de ce que proposent sur ce sujet clef les candidats à la toute prochaine élection présidentielle :
François Fillon brille par sa volonté de sanctuariser le nucléaire, l’absence d’objectifs chiffrés sur les énergies renouvelables, et la volonté d’encourager les fausses solutions “climat” comme le stockage de CO2 ;
Benoît Hamon a musclé son discours suite au ralliement à ses côtés de l’ex-candidat EELV (sortie complète du nucléaire “à l’horizon d’une génération, soit 25 ans” et “une France 100% renouvelables en 2050”) mais le quinquennat précédent nous invite à la prudence ;
Marine Le Pen s’affiche en faveur du nucléaire, ne précise pas la place qu’elle souhaite laisser aux énergies renouvelables (et demande un moratoire sur l’éolien !), semble avoir accepté notre responsabilité en matière de changements climatiques mais continue de questionner la responsabilité du trafic automobile sur la qualité de l’air ;
Emmanuel Macron ne propose pas mieux que François Hollande en termes d’alternance nucléaire/renouvelables et ne convainc pas tout à fait sur son intention affichée de sortie des énergies fossiles ;
Jean-Luc Mélenchon priorise la mise en œuvre d’un plan de transition énergétique vers les énergies renouvelables par la sortie du nucléaire et s’engage pour une sortie des projets climaticides.
Edit : Au-delà de ces cinq programmes, vous pouvez maintenant découvrir ici notre analyse des propositions de l’ensemble des candidat-es sur la liste officielle du Conseil constitutionnel.
Fanny Bonnemains
je regrette que le débat du nucléaire ou de la COP21 se centralise sur le CO2 uniquement alors oui le réchauffement climatique est du au CO2 cependant la pollution de notre planète n'est pas seulement aérienne, on oublie trop souvent , la pollution chimique, les pesticides, les OGM, les perturbateurs endocriniens dans nos eaux et nos terres .... car peut-être pourra-t-on continuer de respirer mais nous mourront de faim et de soif !!!
Rémi B.
@ CHELGENNAD je souhaitais juste souligner le fait que le nucléaire permet à notre pays d'avoir de faibles émissions de CO2 ce qui constitue un frein de plus vers un sortie du nucleaire. La France rentre dans les objectifs fixés par l'Union européenne. Voilà une raison de plus pour prolonger la vie des centrales. Mais la sortie du nucléaire est nécessaire et plus qu'urgente !
Chelgennad
L'État poursuit des activistes pacifistes qui ont l'outrecuidance de demander une transition énergétique vers 100% d'énergies renouvelables mais autorise que soit prolongée bien au-delà du plus élémentaire bon sens la durée de vie de centrales nucléaires dont des éléments clés sont, au su de tout le monde, dangereusement défectueux. Un accident majeur peut se produire n'importe où et n'importe quand. @ Rémi B : "Le nucléaire rejette de la vapeur d'eau". Oui, mais seulement quand tout va bien. Les malheureux qui ont dû vivre Tchernobyl ou Fukushima, entre autres, apprécieraient certainement vos paroles...