Convois exceptionnel…lement dangereux
La plupart de ces convois nucléaires empruntent la route, mais certains d’entre eux se font aussi par voie maritime, aérienne, ou ferroviaire.
Si la plupart de ces transports se font par la route, d’autres se font également par mer, par air et par voie ferrée. Ainsi, chaque jour en France, deux à trois trains chargés de déchets radioactifs ou de combustibles nucléaires circulent.
Au pays de l’atome, les industriels du nucléaire se veulent rassurants. Ils insistent sur l’impossibilité de fabriquer une bombe avec un combustible comme le MOX (thèse totalement contredite par l’Agence internationale de l’énergie atomique) et ne cessent de vanter la grande robustesse des emballages, alors que ces convois transitent régulièrement sur des parcours qui soumettent ces emballages à des épreuves supérieures à leur résistance (par exemple des ponts de plus de 30 mètres de hauteur pour des emballages résistants à une chute de neuf mètres).
Mignon. Rappel : ce combustible #nucléaire dangereux est l’un des radiotoxiques les + puissants qui existent. #MOX https://t.co/I8O2wvC4PH https://t.co/bQRlqo7Jl7
— Greenpeace France (@greenpeacefr) September 8, 2017
Les convois de matière hautement radioactive posent un sérieux risque pour les populations et les écosystèmes environnants. Ils sont autant de bombes roulantes, présentes sur pratiquement toutes les grandes routes de France. En particulier, toutes les semaines, deux semi-remorques banalisés contenant chacun 150 kilogrammes de plutonium (pour information la bombe de Nagasaki en contenait huit) traversent la France sur plus de mille kilomètres de La Hague à Marcoule. On peut se sentir loin du nucléaire lorsqu’on habite à Paris, et ce même si la centrale de Nogent-sur-Seine est à une centaine de kilomètres de la capitale. Mais cela devient difficile lorsqu’on sait que des convois nucléaires passent aussi par la Francilienne, cette route qui contourne Paris par Versaille, Vélizy, ou encore Massy-Palaiseau.
Si un accident arrive, plusieurs kilomètres carrés se retrouveraient contaminés. Sans parler des risques d’attaques extérieures qui pèsent sur ces convois. En effet, la présence d’une escorte n’empêche pas que d’éventuels actes malveillants soient commis.
A l’occasion d’un transport de combustible nucléaire MOX vers le Japon, des militants de Greenpeace projettent une cible sur un camion contenant du plutonium. Cette action montre la fragilité extrême de ces transports.
La France n’est pas la seule concernée
En Allemagne, des militants de Greenpeace manifestent avec une réplique de conteneur de matières fissiles. Ces quarante dernières années, les habitants de la région ont lutté contre le transport de déchets nucléaires vers un site d’entreposage très controversé.
Des tonnes et des tonnes de plutonium résultant du retraitement du combustible nucléaire utilisé par la France et le Royaume-Uni sont aussi régulièrement acheminées au Japon. En juillet 2017, un énième chargement de MOX contenant du plutonium quittait Cherbourg par la mer pour le Japon. Ces chargements traversent au passage les eaux territoriales de nombreux pays…ainsi que de précieux écosystèmes marins.
Des déchets nucléaires de retour en Australie et en route pour un stockage sur le site de Lucas Heights après avoir été envoyé en France et retraité par l’entreprise Areva. Ce transport contient de grandes quantités de plutonium.
Certains de ces convois transportent une quantité de matière fissile très importante. De quoi nous rappeler que les beaux discours des industriels du nucléaire font malheureusement l’impasse sur le risque de prolifération. Oui, le plutonium issu de réacteurs dits civils peut être détourné et utilisé à des fins militaires. D’où, sans doute, le déploiement de dispositifs policiers mobilisant des dizaines de personnes pour escorter ces convois.
L’industrie nucléaire ne nous a jamais habitués à la transparence. En France, même les pompiers et les élus locaux ne sont pas informés des transports de combustible nucléaire, presque comme si ces derniers n’étaient pas jugés suffisamment responsables.
Tous ces transports extrêmement dangereux constituent bien entendu une raison supplémentaire de sortir au plus vite possible du nucléaire. En attendant, ils doivent être limités au maximum et sécurisés. Comme solution du moindre mal, Greenpeace estime qu’il faut mieux entreposer les combustibles usés sur les sites de production d’électricité, et qu’il faut mettre un terme à la filière du plutonium/MOX car elle augmente considérablement le nombre de combustibles usés, en particulier celui des plus dangereux. Par ailleurs, ce trafic doit être pratiqué dans la transparence la plus absolue, et citoyens et élus doivent en être informés.
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Okapi
Dans l'émission " Sécurité nucléaire : le grand mensonge " diffusée sur Arte mardi dernier 5 décembre, un membre de Greenpeace expliquait comment sont effectués les transports de plutonium par camion entre La Hague et Marcoule. Indiquant les trajets suivis, il en mentionnait un passant par l'ouest du pays et parlait " d'une escale souvent utilisée dans la caserne à Saintes ". Habitant Saintes, j'aimerai savoir s'il s'agit de la seule "caserne " que je connaisse, qui est la base aérienne n° 722 à la sortir sud de la ville. La perspective d'avoir un ou deux camions chargés de plutonium passant la nuit à moins de deux kilomètre de chez moi est très inquiétante, pour ne pas dire plus ! Merci d'avance pour toute info à ce sujet. Cordialement
Miss Go Green
Bonjour, La population est donc potentiellement soumise à des radiations ionisantes à proximité de ces transports à haut risque (dans un train ou une voiture à proximité d'un convoi). Existe-t-il une carte de France des zones régulières de transports de matières radioactives ? Merci pour votre engagement. Bien cordialement
grincourt
Bonjour, ancien de Greenpeace j'aimerais savoir si vous allez contribuer ( avec stop Linky, Les Robins des toits... ) à un éventuel Moratoire contre cette autre pollution qui nous menace , je veux parler du compteur Linky, un nouveau scandale sanitaire français... Bravo pour votre travail...