[ACTION] Un camion transportant des déchets nucléaires tagué par nos activistes alors qu'il passe en Ile-de-France, à hauteur des Mureaux #ConvoiRadioactif #ZéroDéchetNucléaire pic.twitter.com/e4UQtBjlyn
— Greenpeace France (@greenpeacefr) June 17, 2019
Le camion marqué par nos activistes en fin de matinée, lundi 17 juin, transportait des déchets radioactifs provenant de l’usine de la Hague, dans le Cotentin. L’action a eu lieu alors que le véhicule se trouvait sur l’autoroute A13, au sud de la ville des Mureaux et à proximité de Poissy et Saint-Germain-en-Laye, en région parisienne. Il s’est rendu ensuite plus à l’est, dans l’Aube, pour livrer sa cargaison radioactive au Centre de stockage de déchets radioactifs de Soulaines, à une cinquantaine de kilomètres de Troyes. Ce convoi a contourné Paris dans la journée via la Francilienne et traversé plusieurs villes d’Ile-de-France.
Pour voir les images et infos sur nos actions sur les convois radioactifs : Déchets nucléaires : voyages radioactifs
[ACTION] Nos activistes ont relooké 1 camion de déchets nucléaires ☢️ qui passait près des Mureaux et Poissy. Ce convoi circule actuellement en Ile-de-France. Nous continuons de dénoncer ces transports inutiles et le manque de transparence #ConvoiRadioactif #ZéroDéchetNucléaire pic.twitter.com/c5LJXA5lfV
— Greenpeace France (@greenpeacefr) June 17, 2019
Des convois nucléaires du nord au sud, d’ouest en est
La semaine précédente, mercredi 12 juin, ce sont cinq cuves d’un train que nos activistes ont repeint en orange et marqué du logo nucléaire, en gare de Vierzon.
[ACTION] Le #ConvoiRadioactif passé cet après-midi en gare de Vierzon n’est pas 1 cas isolé : près de 19000 convois radioactifs par an transitent sur les axes routiers ou ferroviaires en France, souvent à l'insu de la population #ZéroDéchetNucléaire pic.twitter.com/hPiQQRu8HY
— Greenpeace France (@greenpeacefr) June 12, 2019
Ce convoi ferroviaire était parti de Valognes, en Normandie, dans la matinée. Dans ses wagons : des cuves de nitrate d’uranyle, une matière radioactive sortie de l’usine de la Hague et issue du retraitement du combustible usé. Alors qu’il transitait par la gare de Vierzon vers 16h45, en l’espace de quelques minutes, les activistes ont procédé au « relooking » et déroulé deux banderoles dénonçant le risque de saturation des déchets et matières nucléaires sur le territoire.
Ils passent chaque jour sous notre nez : près de 19 000 convois nucléaires par an transitent sur les routes et voies ferrées en France, comme le #ConvoiRadioactif repeint hier par nos activistes à Vierzon et filmé plus tard à Moulins #ZéroDéchetNucléaire https://t.co/ZLzYcaTmYR pic.twitter.com/j6Rmlj4ncy
— Greenpeace France (@greenpeacefr) June 13, 2019
Le train marqué le 12 juin avait pour destination finale l’usine de Pierrelatte, dans la Drôme, soit un périple du nord au sud qui traverse des zones rurales mais aussi urbaines, à l’insu de la population. Arrivée à Pierrelatte, la cargaison de nitrate d’uranyle est transformée et s’ajoute aux 32 000 tonnes d’uranium de retraitement qui s’entassent déjà sur place. Les autorités prévoient que ce site sera saturé d’ici 2021.
#ConvoiRadioactif arrivé en gare de Pierrelatte ce matin, après avoir traversé la France du nord au sud ☢️
🔊"Avant de descendre, veuillez vérifier que vous n’avez oublié aucun déchet #nucléaire à votre place" #ZéroDéchetNucléaire
➡️ https://t.co/ZLzYcaTmYR pic.twitter.com/tstugZtZSH— Greenpeace France (@greenpeacefr) June 13, 2019
Du nitrate d’uranyle destination Sibérie ?
Le nitrate d’uranyle contenu dans les cuves de ce convoi est de l’uranium issu du retraitement du combustible usé, mélangé avec de l’acide nitrique à l’usine de la Hague. Il représente environ 95 % du combustible usé.
A Pierrelatte, ce nitrate d’uranyle sera conditionné en poudre et entreposé dans l’attente d’une éventuelle « réutilisation ». En réalité, il n’est pas réutilisé actuellement et l’a très peu été par le passé. Il s’accumule donc sans perspective. Or, d’ici 2021, il n’y aura plus d’espace d’entreposage disponible sur le site de Pierrelatte.
Que prévoit EDF face à cette situation ? Reprendre les expéditions de cet uranium de retraitement vers… la Sibérie ! Là-bas, il serait « ré-enrichi », et environ 20 % reviendrait en France pour alimenter les quatre réacteurs de la centrale nucléaire de Cruas, en Ardèche, tandis que 80 % resterait en territoire russe. Pour rappel, la pratique a été arrêtée en 2010 : elle n’était pas rentable et, surtout, elle avait été dénoncée par les médias et Greenpeace comme un moyen déguisé d’exporter les déchets nucléaires made in France vers la Russie.
Pourquoi ces actions ?
En marquant ces deux convois ferroviaire et routier, nous avons voulu dénoncé l’absurdité de ces transports, mais aussi de l’ensemble de la filière du « retraitement » du combustible usé. Ce « retraitement » ne permet en réalité de recycler que moins de 1 % du combustible usé et génère des déchets radioactifs, des transports absurdes à travers la France et des risques inutiles. Ces convois nucléaires passent quotidiennement sous notre nez et le plus souvent à l’insu de la population : chaque année, ce sont près de 19 000 convois radioactifs, dont 200 de combustibles usés et 100 de plutonium, qui transitent sur des routes et voies ferrées très fréquentées, selon les chiffres de l’Autorité de sûreté nucléaire.
Alors qu’un débat public sur les déchets nucléaires se tient jusqu’au 25 septembre, nous demandons de :
- Renoncer au projet d’enfouissement profond Cigéo et privilégier d’autres options, comme le stockage à sec en sub-surface.
- Mettre un terme au retraitement du combustible usé, qui multiplie les risques.
- Mettre fin aux transports nucléaires inutiles (notamment ceux liés au retraitement) et interdire les passages en zones de concentration urbaine.
- Comptabiliser les « matières radioactives » non réutilisées dans la liste des déchets nucléaires d’EDF.
- En priorité : cesser de produire des déchets nucléaires en planifiant une sortie du nucléaire qui s’appuiera sur les économies d’énergie, l’efficacité énergétique et le développement d’énergies renouvelables, selon des scénarios compatibles avec la lutte contre le changement climatique.
Photos : Jérémie Jung / Greenpeace