Au début de l’été avait été annoncé par Air France l’abandon de la ligne aérienne Aulnat-Orly. Cependant, dès le 14 septembre 2020, la compagnie aérienne Amelia prendra le relais pour 22 vols hebdomadaires qui sont principalement des vols d’affaires.
Ce matin, à l'heure du départ du premier avion, les militant.e.s de Greenpeace Clermont-Ferrand et ANV COP21 63 se sont donc rendu.e.s devant l'aéroport pour protester contre le retour de cette ligne aérienne.

À Clermont Ferrand, entre avions et climat, on a fait notre choix

Au début de l’été avait été annoncé par Air France l’abandon de la ligne aérienne Aulnat-Orly. Cependant, dès le 14 septembre 2020, la compagnie aérienne Amelia prendra le relais pour 22 vols hebdomadaires qui sont principalement des vols d’affaires. Ce matin, à l'heure du départ du premier avion, les militant.e.s de Greenpeace Clermont-Ferrand et ANV COP21 63 se sont donc rendu.e.s devant l'aéroport pour protester contre le retour de cette ligne aérienne.

À l’heure où toutes les décisions politiques devraient être en faveur du climat, la reprise de cette ligne nous parait des plus aberrante : un seul vol Clermont-Paris représente une émission de gaz à effets de serre équivalente à 50 à 100 fois celle du même trajet en train, pour un gain de temps porte à porte négligeable si l’on prend en compte les temps de trajet cœur de ville/aéroport et d’embarquement ». Ce vol est pourtant substituable par un trajet en train d’environ 3h30 et potentiellement plus rapide.

Dans ce contexte, nous rappelons l’absolue nécessité d’imposer aux grandes entreprises « stratégiques », notamment celles qui bénéficient d’un soutien public, de revoir leur modèle économique pour se mettre en cohérence avec les objectifs de l’Accord de Paris.

Ce qui suppose nécessairement, pour le secteur aérien, de réduire et de réguler le trafic, en commençant par supprimer les vols domestiques pour lesquels une alternative est possible et d’anticiper le report modal d’une part grandissante des dessertes ; de placer les enjeux sociaux et démocratiques au cœur de la réflexion, en impliquant les syndicats et les travailleur.ses, d’assurer la protection sociale des salariés impactés, leur formation et leur reconversion quand cela sera nécessaire. Cela suppose aussi d’engager de manière prioritaire un vrai plan de développement du secteur ferroviaire utilisant toutes les capacités du train de jour et de nuit, tant au niveau français qu’européen.

La responsabilité de l’Etat est évidemment directement engagée sur ces enjeux mais ces demandes devraient également être soutenues par les élus locaux, plutôt qu’une logique de retour à l’ « anormale », intenable dans le contexte de crise climatique. Et pourtant, malgré ses engagements en faveur d’une mobilité moins carbonée en ville, M. Bianchi a écrit au ministère des transports pour demander le maintien d’une liaison aérienne intérieure pour laquelle une alternative en train est possible. De son côté, M. Wauquiez se gargarise de « sauver » cette ligne climaticide, alors qu’il reste trop souvent absent lorsqu’il s’agit de maintenir l’exploitation des lignes ferroviaires locales.

Greenpeace Clermont-Ferrand ne peut évidemment pas soutenir cette démarche en faveur du redémarrage d’une liaison aérienne, mais au contraire, attend de la part des responsables politiques locaux et nationaux qu’ils joignent le geste à la parole en anticipant et en accompagnant la mutation nécessaire du secteur des transports, y compris quand elle nous impacte localement.

 

© Photos : Grégoire Delanos pour Greenpeace Clermont-Ferrand