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Clermont-Ferrand
Le 26 juillet au matin, des militants et militantes du groupe local Greenpeace de Clermont-Ferrand ont accroché six banderoles géantes à la barrière temporaire entourant le chantier de la cathédrale de Clermont-Ferrand. Objectif de cette action : faire connaître la lutte contre ce projet routier aberrant et destructeur au-delà de la Haute-Loire.
Les banderoles ont été réalisées à la main en cyanotype – une technique photographique ancienne et non-toxique pour le vivant – sur des draps de récupération et représentent des photographies d’une marche aux flambeaux organisée par la Lutte des Sucs en mai 2021, ainsi que trois textes explicatifs.
Les messages affichés étaient les suivants :
- « Entre le Pertuis et Saint-Hostien, en Haute-Loire, la Région AuRA construit une route de 11km qui détruira 140 ha de terres agricoles, de forêts et de zones humides. » ;
- « La Lutte des Sucs réunit des paysans et paysannes, des habitants et habitantes, des défenseurs et défenseuses du Vivant et leurs allié·es. Iels se battent pacifiquement contre la RN88. » ;
- « Nuées ardentes virevoltent ».
Mais la Lutte des Sucs, c’est quoi ?
Collectif rassemblant habitant·es, paysan·nes et amoureux·ses de la nature, la Lutte des Sucs se bat depuis maintenant 3 ans contre la construction d’une large portion de déviation à la Route Nationale 88 (RN88) entre Le Pertuis et Saint-Hostien, en Haute-Loire. Ce collectif organise des actions pacifiques pour mettre en avant les aberrations de ce projet : troupeau de brebis en pâture, semis de cultures bio, événements festifs, balades naturalistes, marches aux flambeaux, défense des alternatives à la route, concerts, conférences etc.
En lutte contre un projet du passé, mortifère pour le Vivant…
En Haute-Loire, depuis 2020, la Région Auvergne-Rhône-Alpes, par la volonté de son président Laurent Wauquiez, a déterré des cartons un projet vieux de 30 ans : la déviation du Pertuis et de Saint-Hostien de la Route Nationale 88 (RN88).
Ces travaux de construction d’une 2×2 voies vont entraîner la destruction de 180 hectares (ha) d’espaces naturels, forestiers et agricoles, dont 116 ha de surface agricole (impactant 29 fermes) et 25 ha de zones humides. Plusieurs cours d’eau seront déplacés, et des sources d’eau potable détruites. 100 espèces animales et végétales protégées se trouvent sur le tracé, où sont prévus 13 ouvrages d’art et 3 millions de m³ de déblais…
Dont le coût et le gain de temps sont difficiles à justifier
Le coût du projet évalué au départ à 226 millions d’euros, en grande partie financés par la Région AuRA (seule route nationale dans ce cas), pourrait exploser face à l’inflation des prix des matériaux, des études complémentaires sur la nature des sols et l’hydrométrie, et des mesures compensatoires, pour atteindre plus d’un demi-milliard d’euros. Le gain de temps pour cette déviation est estimé à 3 minutes pour les voitures et 1 minute pour les poids-lourds.
Les travaux ont débuté alors que des actions judiciaires sont toujours en cours
Trois recours juridiques sont encore en cours d’instruction pour l’annulation de l’autorisation environnementale. Des plaintes ont également été déposées par FNE 43 pour non-respect des prescriptions de l’autorité environnementale, suite à la destruction de forêts, de nuit et sous la neige en 2021. Malgré cela et l’absence de maîtrise foncière du projet et des zones compensatoires, les travaux ont débuté en 2021 et s’intensifient depuis le printemps 2023. Il manquait encore, en novembre 2020, 20 hectares de maîtrise foncière sur le tracé.
Un moment crucial pour empêcher cette catastrophe !
La Déclaration d’Utilité Publique (DUP) de 1997 étant caduque depuis 2007, certains propriétaires, malgré des pressions incessantes, refusent toujours de vendre leurs terres. Une nouvelle consultation publique est en cours depuis le 12 juillet, et ce jusqu’au 12 août, en vue d’une nouvelle DUP – qui signifierait l’expropriation de ces derniers propriétaires et la destruction de leurs terres agricoles… C’est donc une occasion inespérée pour mettre un coup d’arrêt à ce projet, chacun et chacune pouvant participer à cette enquête.
Alors vous aussi, apportez votre soutien à la Lutte des Sucs en disant STOP à la déviation de la RN88. Participez à l’enquête publique jusqu’au 12 août :
Quelques éléments et ressources pour participer à l’enquête publique :
- Le site internet de la Lutte des Sucs
- Nouvelle enquête d’utilité publique… Environ 50 hectares en plus sur la sellette !
- Enquête publique RN88, du 12 juillet au 12 août : Exprimez-vous !
À l’heure où les conséquences du réchauffement climatique d’origine anthropique sont dévastatrices, à l’heure où la pollution et l’accaparement des sols et de l’eau mettent en péril la survie des humain·es et des non-humain·es, nous devons être solidaires.
