La centrale flottante Akademik Lomonosov, actuellement en construction dans le port de Saint-Pétersbourg, sera déplacée à Mourmansk, en Sibérie, pour y être chargée en combustible et mise en route. Pour les habitants de Saint-Pétersbourg, c’est un soulagement que cette centrale ne soit finalement pas démarrée dans leur ville, la deuxième plus peuplée de Russie, d’autant qu’aucune évaluation appropriée des risques n’a été effectuée…
Mars 2017 : dans le centre de la ville de Saint-Pétersbourg, deuxième ville la plus peuplée de Russie, l’entreprise Rosatom construit une centrale nucléaire flottante, l’Akademik Lomonosov. Greenpeace demande aux autorités locales de revenir sur le feu vert qu’ils ont donné à ces opérations et à mettre immédiatement un terme à cette dangereuse expérience.
Le démarrage d’un réacteur nucléaire – surtout lorsqu’il s’agit d’un prototype flottant dépourvu d’enceinte en béton – constitue toujours une phase dangereuse dans le cycle de fonctionnement d’une centrale nucléaire. Tous les tubes sont-ils étanches ? Chaque soudure résistera-t-elle aux contraintes et à la pression ? L’arrêt d’urgence fonctionne-t-il ?
En Russie, des centrales nucléaires comparables sur des brise-glaces et des bateaux de guerre ont déjà provoqué des accidents, totalisant 29 décès.
Manifestations contre la centrale nucléaire flottante
La centrale nucléaire flottante Akademik Lomonosov, visible en arrière plan. Il est prévu que cette centrale soit installée de l’autre côté de la Russie, au large de la ville de Pevek.
Les Etats riverains de la Baltique (l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie) sont également soulagés par la décision de Moscou. Il est bien moins risqué qu’une centrale nucléaire qui n’a pas encore été démarrée, sans combustible et donc non radioactive, longe leurs côtes. C’est la raison pour laquelle Greenpeace avait appelé tous ces Etats à se prononcer contre cette centrale nucléaire flottante.
Le gouvernement finlandais s’en était par exemple tellement inquiété qu’il a envoyé son directeur de la sécurité nucléaire à Saint-Pétersbourg pour évaluer la situation sur place. Le gouvernement norvégien a également fait part de son inquiétude à ce sujet. D’autres pays ne devraient pas tarder à demander une évaluation de l’impact environnemental de ce projet.
« L’impact de cette centrale sur l’environnement n’a pour le moment pas été évalué », critique Jan Haverkamp. Le spécialiste de Greenpeace étudie actuellement dans quelle mesure les Etats concernés peuvent influencer les décisions de Moscou, notamment par la voie judiciaire, en s’appuyant sur la Convention d’Espoo. Cet accord européen sur l’environnement datant de 1997 et a été ratifié par 40 Etats. Il permet aux Etats parties de participer aux études d’impact environnemental des projets industriels qui les concerneraient. La Russie n’a pas ratifié cette convention, mais elle l’a signée et a annoncé vouloir la respecter.
Actuellement, l’instance russe chargée de la sécurité nucléaire, censée être indépendante, ne dispose que de prérogatives de surveillance très limitées. Les centrales nucléaires embarquées, comme les installations militaires, ne sont pas de sa compétence – même si leur usage est civil.
Une centrale nucléaire dangereuse pour une exploitation pétrolière à risque
Anticiper la fonte des glaces liée au pétrole et parsemer l’océan de centrales nucléaires flottantes : le couple toxique nucléaire-pétrole continue d’empoisonner la planète.
Mais la Russie suit une logique perverse. Elle semble déjà prévoir l’époque à laquelle le réchauffement climatique aura fait disparaître la glace des ports sibériens, dynamisant ainsi l’extraction de pétrole et l’économie de l’Arctique… Même si cela doit s’avérer désastreux pour le climat et l’environnement.
Jan Haverkamp explique que l’approvisionnement en électricité de localités comme Pewek pourrait pourtant être moins cher, moins dangereux et plus durable : « Dans des régions reculées, il serait plus sensé de miser sur une production d’électricité basée sur ce que la nature met à disposition ». En Sibérie, aucune source d’énergie renouvelable n’a toutefois le potentiel à elle seule de fournir toute l’électricité nécessaire aux projets de forages…
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lupin
Comment, après Tchernobyl l'humanité peut-elle tolérer cette industrie macabre et dangereuse. Il s'agit là d'un crime contre la planète qui démontre que l'être humain n'a pas de limite dans la démesure et la bêtise. Les catastrophes comme celles de Fukushima sont en proportion avec l'irresponsabilité de ceux qui acceptent de tels dangers au nom du progrès qui n'en est pas un.
Martin
C'est à des comme ceux ci que fait allusion Alligator 427 de Hubert Félix Thiéfaine Alligators 427 Aux longs regards phosphorescents, Je mouche mon nez, remonte mes chaussettes. Je vous attends. Et je bloque mes lendemains. Je sais que les mouches s'apprêtent, Autour des tables du festin. Je vous attends. Et j'attends que se dressent vos prochains charniers. J'ai raté l'autre guerre pour la photographie. J'espère que vos macchabées seront bien faisandés. Moi, je vous dis : " bravo " et " vive la mort ! " En savoir plus sur https://www.paroles.net/hubert-felix-thiefaine/paroles-alligator-427#FWmrlO45ZkmEeLjL.99
francois
très intéressant - cela fait près de six ans que ce projet est en construction, et tout semble arriver à complétion enfin en 2017 (en ce qui concerne la barge flottante sans son combustible). Le journal "Barents Observer" a régulièrement publié de multiples articles à ce sujet, et on peut y apprendre que l'utilisation de l'énergie (chaleur issue des circuits de refroidissement; énergie électrique) sera plus complexe car multi-usages pour Pevek (la ville) et une industrie minière proche. Par ailleurs, l'Akademik Lomonosov, lorsque en fonction, permettra la fermeture de la centrale nucléaire "proche" = celle de Bilibino.