Après la découverte de nouvelles informations relatives au scandale des anomalies du nucléaire français, Greenpeace France et sept associations déposent un recours administratif visant l’arrêt du chantier de l’EPR de Flamanville.

Nucléaire

EPR de Flamanville : le chantier doit être arrêté

Après la découverte de nouvelles informations relatives au scandale des anomalies du nucléaire français, Greenpeace France et sept associations déposent un recours administratif visant l’arrêt du chantier de l’EPR de Flamanville.

En plus des anomalies découvertes sur la cuve et le couvercle de l’EPR, il est désormais établi qu’EDF et AREVA ont dissimulé des informations au public pendant des années sur leur incapacité technique et financière à mener ce chantier.

Le chantier de l’EPR de Flamanville n’aurait jamais dû débuter

 

Greenpeace et sept associations (le réseau « Sortir du nucléaire », Notre affaire à tous, France Nature Environnement, l’Observatoire du nucléaire, le Crilan, la Criirad et Stop EPR) déposent un recours devant le Premier ministre, puis elles saisiront le Conseil d’Etat pour demander l’abrogation du décret d’autorisation du chantier de Flamanville, qui date de 2007.

Les récentes révélations parues dans la presse sur l’affaire des anomalies dans l’industrie nucléaire viennent confirmer que ni EDF, ni AREVA n’ont les capacités techniques de réaliser ce chantier.

Ils le savaient. Depuis 2005, les deux industriels savaient que l’usine Creusot Forge d’AREVA n’était pas en capacité de produire des pièces conformes aux normes de sûreté. Pendant plus de dix ans, EDF et AREVA ont donc laissé fabriquer des pièces défectueuses pour les centrales nucléaires, dont l’EPR de Flamanville. Et l’ASN, censée jouer le rôle de gendarme du nucléaire en France, a laissé faire.

Si, en 2005 – 2006, ces informations avaient été publiques, le chantier de l’EPR n’aurait sans doute jamais vu le jour. EDF et Areva, qui n’avaient pas les capacités techniques pour le construire, ont préféré déroger à leurs obligations et dissimulé pendant dix ans des informations au public pour pousser à tout prix la réalisation du chantier.

L’arrêt du chantier de l’EPR de Flamanville est inéluctable

Des militants Greenpeace manifestent contre les EPR de Flamanville et d'Hinkley Point

Plusieurs milliers de personnes manifestent contre la construction des EPR de Flamanville en France et d’Hinkley Point au Royaume-Uni.
© Pierre Gleizes / Greenpeace

EDF et AREVA veulent faire croire depuis le début des années 2000 en une renaissance de la filière nucléaire avec des projets tels que l’EPR. Pourtant, ces projets ont mené AREVA à la faillite et EDF à un niveau de dette inacceptable.

Le chantier de l’EPR, loin d’être le « renouveau » de la filière nucléaire, est en fait le symbole de son naufrage : des délais sans cesse dépassés, des coûts qui explosent et une dégradation grave de la sûreté.

En effet, depuis le lancement du chantier, les coûts de l’EPR de Flamanville ont déjà été multipliés par trois et les délais ont doublé. Et force est de constater qu’aucun des deux industriels n’a les capacités financières pour poursuivre les travaux.

EDF et AREVA s’obstinent à prétendre que l’EPR pourra démarrer en 2018, mais ils ont demandé que l’autorisation du chantier dure jusqu’en 2020. EDF communique à outrance pour cacher ce chantier maudit et son calendrier qui ne cesse de déraper

La réalité est implacable : les retards accumulés et la gravité des anomalies détectées sur la cuve rendent la date de fin des travaux totalement hypothétique. C’est pourquoi le chantier de Flamanville doit être stoppé dans les plus brefs délais.

L’État et les industriels du nucléaire ne nous ont jamais habitués à la transparence sur le sujet. Les risques sont niés, les accidents minimisés, le futur enjolivé. Le lobby nucléaire ment et organise le mensonge. Cet épisode relatif à l’EPR de Flamanville n’est qu’une nouvelle démonstration du scandale démocratique permanent qui entoure l’atome.