Huile de palme et déforestation : des avancées ?
Nous avons eu quelques victoires de campagne. En 2010, les fabricants de KitKat, des gâteaux Ritz, des chips Doritos, des produits Dove et du dentifrice Colgate se sont engagés à rompre leurs relations commerciales avec les entreprises qui détruisent les forêts. Ils ont promis de n’acheter que de l’huile de palme durable, produite par des entreprises qui protègent les forêts tropicales.
Les activistes de Greenpeace grimpent sur une usine britannique du groupe Unilever, en 2008, pour dénoncer la destruction des forêts au profit de plantations de palmiers à huile. © Will Rose / Greenpeace
Immobilisme des grandes marques
Nos équipes ont passé le plus clair de ces deux dernières années à essayer de répondre à cette question. L’enquête que nous publions aujourd’hui nous a fait parcourir le monde entier : des centres de conférences à Bali, Paris, et Washington, aux forêts tropicales de Sumatra, de Papouasie et de Bornéo, en passant par le siège de grandes entreprises à Londres, Tokyo, Kuala Lumpur, Paris et de nombreuses villes américaines.
#HuileDePalme : après avoir ravagé les forêts des îles de Bornéo et Sumatra, l'industrie investit aujourd’hui un autre territoire indonésien : la Papouasie. Avec Greenpeace, des street-artistes se lèvent pour dénoncer cette #déforestation. #WingsOfParadise https://t.co/ze5D3wCXMp
— Greenpeace France (@greenpeacefr) September 18, 2018
La réponse est très simple. Malgré leurs promesses de cesser d’acheter de l’huile de palme à des entreprises ayant des pratiques destructrices pour les forêts tropicales, les plus grandes marques du monde n’ont en fait pas changé leurs pratiques. Elles achètent toujours de l’huile de palme issue de la déforestation.
[RAPPORT] L’industrie de l’#HuileDePalme s’enracine en ce moment même en Papouasie et déforeste à un rythme alarmant. Si nous n’arrêtons pas ces producteurs sans scrupules, alors les magnifiques #forêts de #Papouasie seront détruites pour cette huile. https://t.co/ktiLeC1AP8 pic.twitter.com/qqdRLx1Mot
— Greenpeace France (@greenpeacefr) September 19, 2018
Greenpeace a mené l’enquête sur les 25 producteurs d’huile de palme d’Asie du Sud-Est connus pour être responsables de déforestation et de violations des droits humains. Notre rapport, intitulé Compte à rebours final, présente les résultats de cette investigation. Et ce n’est pas facile à lire : à eux seuls, ces 25 producteurs d’huile de palme ont détruit plus de 130 000 hectares de forêts tropicales depuis 2015 — près de 13 fois la taille de Paris.

Une des nombreuses plantations de palmiers à huile qui détruit la forêt indonésienne. © Irmawan / Greenpeace
Déforestation… et bien plus encore
Et il ne s’agit pas uniquement de destruction des forêts. Nos recherches mettent également en évidence l’exploitation de travailleuses et des travailleurs, et l’existence de conflits avec les communautés locales, de déforestation illégale, de plantations sans permis, de développement de plantations dans des zones censées être protégées et de feux de forêts liés à des défrichages sauvages.
Alarmante investigation que nous publions aujourd'hui : malgré les belles promesses des industriels de l'alimentaire et des cosmétiques, l'#HuileDePalme continue de détruire les #forêts tropicales, au détriment de la biodiversité et du climat. https://t.co/A6VTXjcYzE
— Greenpeace France (@greenpeacefr) September 19, 2018
Et cela ne s’arrête pas là : ces producteurs sont ceux auprès desquels les grandes marques s’approvisionnent en huile de palme.
Douze grandes marques, parmi lesquelles les fabricants de Kit-Kat (Nestlé), du dentifrice Colgate (Colgate-Palmolive), des produits Dove (Unilever), des chips Doritos (PepsiCo), des M&M’s (Mars) et du shampoing Head & Shoulders (Procter & Gamble), se fournissent auprès d’au moins 20 de ces producteurs voyous.
L’heure est à la mobilisation
Sauvetage d’un orang-outan de sept mois, pris au piège des feux de forêts sur une concession de palmiers à huile, île de Bornéo, septembre 2015.© Galih Nofrio Nanda / Greenpeace
L’industrie de l’huile de palme s’enracine en ce moment même en Papouasie et déforeste à un rythme alarmant. Si nous n’arrêtons pas ces producteurs sans scrupules, alors ces magnifiques forêts seront détruites. Quant aux entreprises impliquées, vous les connaissez. Parmi celles qui continuent de nous abreuver d'une huile responsable de déforestation, on trouve Nestlé et son Kit-Kat, Colgate-Palmolive et son dentifrice, Unilever et ses cosmétiques Dove, PepsiCo et ses chips Doritos, Mars et ses M&M’s, Procter & Gamble et son shampoing Head & Shoulders…
Publiée par Greenpeace France sur Mercredi 19 septembre 2018
Si ces grandes marques veulent que leurs produits continuent de se vendre, il va falloir qu’elles changent radicalement. Si elles font des promesses importantes – et la protection des forêts est importante – elles doivent les tenir. A partir de maintenant, nous allons interpeller toutes ces marques et les rappeler à l’ordre.
Si ces entreprises achètent de l’huile de palme, elles ne doivent le faire qu’auprès de producteurs pouvant prouver qu’ils ne détruisent pas les forêts. Elles doivent également cesser leurs relations commerciales et lâcher Wilmar, le plus grand négociant en huile de palme du monde, dont l’huile est contaminée par la déforestation.