Terminal méthanier du Havre : la justice reconnaît son inutilité et donne raison à la société civile
Alors que le tribunal administratif de Rouen a décidé vendredi 17 octobre d’abroger l’autorisation d’exploitation du terminal méthanier du Havre, Greenpeace France se réjouit de cette décision : c’est une victoire des collectifs locaux contre TotalEnergies, prouvant l’inutilité de ce terminal, qui est une installation délétère pour le climat.
TotalEnergies avait obtenu en 2022, dans le cadre de la loi sur le pouvoir d’achat, l’autorisation d’installer une nouvelle infrastructure fossile dans le port du Havre. Après trois ans de luttes contre cette décision, la justice reconnaît enfin que « les conditions relatives à la nécessité d’augmenter les capacités nationales de traitement de GNL afin, d’assurer, en cas de menace grave, l’approvisionnement en gaz, ne peuvent être regardées, en l’état du dossier, comme étant toujours remplies » [1].
Pour Greenpeace, cette victoire est le résultat du travail mené par l’association locale Ecologie pour le Havre, qui a porté le recours contre cette décision du gouvernement, initialement prise en accord avec TotalEnergies, et par le collectif Climat du Havre. Leur mobilisation et leur détermination sans faille contre cette infrastructure gazière ont également été soutenues par une pétition rassemblant plus de 20 000 signataires [2].
En 2023, Greenpeace France a rejoint la mobilisation contre le terminal méthanier à travers un travail d’investigation questionnant son utilité avant même son arrivée [3] et la pertinence des décisions gouvernementales en matière climatique et énergétique, et à travers une action de mobilisation à l’arrivée de ce terminal en septembre 2023 [4].
« L’installation de cette infrastructure fossile résulte du lobbying pressant de TotalEnergies, que le gouvernement a choisi de suivre, dénonce Sarah Fayolle, chargée de campagne Energies fossiles à Greenpeace. Aux côtés d’autres acteurs de la société civile, nous avions pourtant révélé et dénoncé l’inutilité de ce projet pour soi-disant faire face aux besoins énergétiques français et européens. La lutte contre ce projet absurde, menée sur plusieurs années par la société civile, illustre non seulement l’absence de vision cohérente des gouvernements Macron successifs concernant la sortie des énergies fossiles mais aussi leur incapacité à faire passer l’intérêt général avant les intérêts privés de TotalEnergies. »
Pour Greenpeace, cette décision de justice prouve que la mobilisation citoyenne peut réellement peser face aux intérêts privés de l’industrie fossile.
Greenpeace France rappelle qu’une véritable souveraineté énergétique pour la France et une cohérence avec ses engagements climatiques et environnementaux ne pourront être assurées qu’au moyen d’une politique de transition énergétique à long terme. Sortir des énergies fossiles implique de renoncer à tout nouveau projet d’infrastructures fossiles mais aussi d’investir massivement dans une réelle transition énergétique, socialement juste, fondée sur l’efficacité, la sobriété, la réduction de la demande en énergie et le développement des énergies renouvelables.
Notes aux rédactions :
[1] Voir la décision du tribunal administratif de Rouen, 16/10/2025.
[2] Voir la pétition “Pour la désinstallation immédiate du terminal méthanier du Havre” lancée par le “Collectif Climat Le Havre”
[3] Voir Terminal méthanier du Havre : une installation délétère pour le climat dont l’utilité reste à démontrer, communiqué de presse de Greenpeace France, 28/06/2023
[4] Voir [ACTION] ‘Cap sur le chaos climatique’ : les activistes de Greenpeace font obstacle à l’arrivée du terminal méthanier avant son arrivée au port du Havre, communiqué de presse de Greenpeace France, 18/09/2023