La déforestation amazonienne atteint son plus haut niveau depuis 2008

Forêts

Selon les données du Projet de surveillance par satellite de la déforestation en Amazonie légale (PRODES) (1) publiées aujourd’hui par l’Institut brésilien de recherche spatiale (INPE), la déforestation en Amazonie a atteint 9 762 km² entre août 2018 et juillet 2019, soit l’équivalent des départements du Rhône et de la Drôme réunis. Cela représente un bond de 30 % par rapport à l’année précédente et correspond au taux le plus élevé enregistré depuis 2008.

« Le gouvernement de Jair Bolsonaro détruit pratiquement tout le travail accompli au cours de la dernière décennie pour protéger l’environnement, déplore Cécile Leuba, chargée de campagne forêts chez Greenpeace France. Le programme anti-environnemental du président brésilien contredit toute ambition du pays en matière de lutte contre la déforestation, favorise l’impunité des auteurs de crimes contre l’environnement et encourage la violence contre les peuples autochtones ».

Le gouvernement brésilien aux abonnés absents

Les statistiques de PRODES s’arrêtent au mois d’août 2019. Malheureusement, depuis, la déforestation se poursuit à un rythme effréné. Selon les données DETER (3), un indice développé par l’INPE qui mesure l’évolution du couvert forestier en Amazonie, le nombre d’alertes déforestation recensées sur la période août-septembre-octobre 2019 est en hausse de 100% par rapport à la même période l’année dernière.

« Face à ce scénario dramatique, le gouvernement brésilien n’a présenté aucune politique cohérente de protection de la forêt et de ses peuples ; au contraire, il prend le parti de la criminalité environnementale », continue Cécile Leuba.

La France toujours complice de la déforestation

Malgré les belles paroles prononcées par Emmanuel Macron cet été, au cœur de la crise amazonienne, le gouvernement français est très loin d’être à la hauteur pour lutter contre la déforestation importée, notamment d’Amazonie. Le 14 novembre dernier marquait le 1e anniversaire de l’adoption de la Stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée (SNDI) adoptée par le gouvernement d’Edouard Philippe. Greenpeace France en fait un bilan très sévère dans une note publiée la semaine dernière (3) : un an après, l’émotion reste de façade et rien n’a réellement été mis en place pour lutter contre la déforestation importée, comme le montre le soutien récent du gouvernement à l’importation massive d’huile de palme au profit de Total.

Hasard du calendrier, ces chiffres sont publiés juste après la venue en Europe la semaine dernière de représentant·es des peuples autochtones brésiliens, et notamment à Paris. Parmi leurs demandes figurait l’adoption d’une loi en France pour empêcher les importations de produits qui ont contribué à la déforestation, avec la mise en place d’une traçabilité à la source. La France est pour l’instant encore très loin du compte.