Déforestation : les systèmes de certification ne permettent pas de protéger les forêts

Forêts

Selon une nouvelle étude de Greenpeace International publiée aujourd’hui, des produits liés à la déforestation, à la conversion d’écosystèmes, à l’accaparement des terres et à des violations des droits humains continuent d’entrer sur le marché européen avec la caution des systèmes de certification.

Le rapport Destruction: certified (“Destruction certifiée”) évalue les principaux systèmes de certification utilisés pour des produits tels que l’huile de palme, le bois ou le soja destiné à l’alimentation animale. Le constat est clair : les certifications ne garantissent pas l’absence de déforestation, de destruction d’écosystèmes et de violations des droits humains.

Le rapport démontre que, au lieu d’opérer des changements structurels à même de protéger les forêts, les systèmes de certification participent au contraire au greenwashing de produits issus de la déforestation. Dans certains cas, le recours aux systèmes de certification volontaire a même empêché l’adoption de mesures plus efficaces telles que des réglementations sur la production ou la consommation de ces produits qui entraînent la destruction des écosystèmes.

La Commission européenne va publier d’ici l’été une proposition législative visant à réduire l’impact de la consommation européenne sur la déforestation et la dégradation des forêts. Greenpeace demande à l’Union européenne d’adopter une réglementation qui oblige les entreprises à démontrer que les produits qu’elles vendent sur le marché européen ne sont pas liés à la déforestation ou à des violations des droits humains. Greenpeace demande également à l’Union européenne de ne pas se fier aux systèmes de certification pour enrayer la destruction des écosystèmes. Enfin, Greenpeace France attend du gouvernement français qu’il se mobilise pour que cette législation européenne soit ambitieuse et contraignante.

Au niveau national, la France a adopté en 2018 une Stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée (SNDI) dont la mise en œuvre est un échec. Il est urgent que le gouvernement applique concrètement cette stratégie et prenne des mesures contraignantes pour mettre un terme à la complicité de la France dans la déforestation.

« Les conclusions du rapport publié aujourd’hui sont sans appel : les systèmes de certification volontaire ne sont pas une solution pour enrayer la déforestation. La responsabilité de déterminer si un produit est lié ou non à la déforestation ne devrait pas reposer sur les épaules des consommateurs et consommatrices, explique Cécile Leuba, chargée de campagne Forêts chez Greenpeace France. C’est aux gouvernements de prendre des mesures contraignantes à même de garantir qu’aucun produit vendu sur leur territoire n’a contribué à la destruction d’écosystèmes. La France, qui s’enorgueillit d’avoir adopté en 2018 une Stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée (SNDI), continue à importer des produits issus de la déforestation, faute d’avoir déployé les moyens et l’ambition nécessaires pour mettre en œuvre sa stratégie. Tant que le gouvernement français refusera de prendre ses responsabilités, les forêts continueront à disparaître avec la complicité de l’État. »