CBD : Un bilan décevant

Forêts

Le sommet de la CBD sur la biodiversité s’est terminé vendredi 30 mai sur un bilan globalement décevant et en deçà des attentes des ONG, mais voici quelques résultats intéressants pour nos campagnes:

Enjeux climatiques et biodiversité forestière
Greenpeace a présenté sa proposition Forêts pour le Climat, fixant l’objectif financier mondial à environ 30 milliards de dollars pour la défense des aires protégées et l’arrêt de la déforestation.L’Allemagne, pays hôte de ce sommet, a lancé une initiative de 500 millions d’euro pour financer la préservation des forêts d’ici 2012, puis 500 millions d’euro annuels après cette date. Après la Norvège, qui avait annoncé la mobilisation de deux milliards de dollars pour les forêts il y a quelques mois, c’est le deuxième grand bailleur international à s’engager dans le sens recommandé par Greenpeace.Greenpeace a aussi obtenu de l’Allemagne qu’elle affecte une partie des revenus générés par les Certificats d’émissions de CO2 à la conservation des forêts. Ce mécanisme crée le lien entre forêt et climat, ce qui renforce notre campagne en vue de l’échéance de la Convention sur les Changements Climatiques fin 2009 à Copenhague.La CDB a décidé d’établir un groupe d’experts sur la biodiversité, chargé de définir les recommandations à suivre pour la préservation de la biodiversité, dans le cadre de la réduction des émissions issues de la déforestation/dégradation des forêts (REDD). Il s’agit d’une priorité pour Greenpeace, dans la mesure où il n’a guère été question de biodiversité dans les discussions sur le changement climatique, jusqu’à présent. La question de la consultation et des droits des peuples autochtones fait également partie du mandat de ce nouveau groupe d’experts.

Bois illégal
Le Commissaire européen Dimas et le Ministre de l’Environnement Allemand Gabriel ont annoncé leur soutien à une législation sur le trafic et le commerce de bois illégal avant les vacances d’été.

Agro-carburants
Pour la première fois, un processus de négociations international a établi la nécessité de définir des critères de durabilité et adopter des directives d’ici 2010. C’est un (petit) pas dans la bonne direction.

Position de la France
A l’occasion de la CBD, Jean-Louis Borloo à précisé la position de la France : « je soutiendrai la mise en place rapide d’un marché européen du bois accessible uniquement aux produits certifiés, dont le lieu et les modes d’exploitation sont parfaitement connus. De plus, je souhaite que les États Membres s’accordent rapidement sur un mécanisme de financement de la déforestation évitée, afin de soutenir les initiatives exemplaires » et « Je souhaite que la France soit attentive pendant sa présidence de l’Union Européenne à ce que les textes relatifs aux compléments législatifs de la certification européenne FLEGT et à la déforestation évités trouvent le meilleur consensus et aboutissent rapidement. »
Au delà de ces engagements positifs, la France doit maintenant concrétiser ses engagements et notamment annoncer, à l’instar de l’Allemagne, sa contribution financière à la préservation des forêts.