Transports, industrie, production d’énergie, déforestation… Les activités humaines produisent des émissions de gaz à effet de serre dont l’impact sur le climat est dramatique.

Dérèglements climatiques :
origines et impacts

Climat

Transports, industrie, production d’énergie, déforestation… Les activités humaines produisent des émissions de gaz à effet de serre dont l’impact sur le climat est dramatique.

Les gaz à effet de serre

À l’origine, l’effet de serre est un phénomène naturel. La Terre est comme une serre de jardinier. La chaleur du soleil rentre dans la serre et elle est piégée par des gaz (les « gaz à effet de serre ») et elle fait monter la température du globe.

Ainsi la température moyenne à la surface de la Terre est de 15 °C. S’il n’y avait pas cet effet de serre naturel, la température moyenne serait de -18 °C, incompatible avec la vie humaine.

Mais depuis 1850 et les débuts de l’ère industrielle, les activités humaines se sont mises à émettre de plus en plus de gaz à effet de serre (GES). Les transports, l’industrie, la production d’énergie ou la déforestation sont à l’origine d’émissions de GES que la Terre ne peut plus naturellement absorber – et la température augmente.

Les impacts visibles du dérèglement climatique

Le 7 avril 2009, en Antarctique, la plaque de Wilkins s’est rompue. C’est le plus grand effondrement de glace jamais enregistré en Antarctique : 16 000 km2.  En Arctique, depuis 2012, le record de fonte de la banquise est chaque année pulvérisé. Il devient de plus en plus urgent d’agir.

C’est le résultat direct de la hausse des températures. Au pôle Sud, elle est de 3°C sur les cinquante dernières années! Cette transformation des contours du pôle Sud est un des signes les plus spectaculaires des dérèglements climatiques en cours.

La planète est déjà en train de changer. Le niveau moyen des océans s’est élevé de 17 cm au cours du 20e siècle. Les événements météorologiques extrêmes sont de plus en plus fréquents, de plus en plus intenses : canicules, sécheresses, inondations, tempêtes, etc. Chaque année, les records de chaleur sont dépassés. À ce titre l’année 2016 restera une année historique en termes de chaleur et de précipitations extrêmes.

Que disent les experts ?

Le  GIEC a abouti à des constats sans appel :

– Le 1er volet du rapport du GIEC, en septembre 2013, a clairement attribué la responsabilité du dérèglement climatique aux activités humaines.

– Si rien n’est entrepris, on se dirige vers un réchauffement de presque 5 °C et une élévation du niveau des mers de près d’un mètre.

– Un mètre d’augmentation du niveau des mers ferait courir un véritable danger pour des villes comme New York, un pays comme la Hollande ou des îles comme les Maldives.

– L’Arctique perd sa glace chaque année plus rapidement que prévu.

– Les océans s’acidifient à un taux alarmant.

– Les émissions de GES s’accélèrent (les émissions dues aux fossiles ont progressé trois fois plus vite dans la décennie 2000 que les années 1990).

Quels sont les impacts des changements climatiques ?

La liste des impacts est longue et non exhaustive :

– Les événements climatiques extrêmes seraient de plus en plus nombreux et puissants (inondations, vagues de chaleur, cyclones, tempêtes, feux de forêts, etc.). Dans un climat réchauffé de 4 °C à 5 °C, la fréquence des Niños extrêmes, les plus dangereux, pourrait doubler, passant de trois à six par siècle !

– La biodiversité serait mise en péril (20 à 30 % des espèces végétales et animales seraient menacées d’extinction).

– Les glaciers en Arctique et dans les zones montagneuses disparaîtraient, entraînant la montée du niveau des mers.

– La montée du niveau des mers et les inondations engloutiraient certaines zones côtières et de petits Etats insulaires (entre 10 000 et 20 000 îles dont de nombreuses habitées, disparaîtraient).

– Ailleurs, les pénuries d’eau seraient de plus en plus fréquentes.

–  La désertification, les sécheresses et les inondations entraineraient la destruction des ressources agricoles entrainant famine et malnutrition.

– Á cela s’ajouteraient le développement des maladies infectieuses (malaria en Afrique, choléra en Asie) et la surmortalité due aux événements climatiques extrêmes.

Á tous ces phénomènes s’ajouteraient les conséquences des catastrophes : des mouvements de populations massifs (des centaines de millions de « réfugiés climatiques »), un accroissement des inégalités économiques et sociales partout dans le monde et la recrudescences des conflits entre les pays et des tensions internationales.

Le dérèglement climatique en France

Au cours du 20e siècle, la France s’est réchauffée d’environ 1 °C. Si les températures augmentent de 3 ou 4 °C d’ici à 2100, les canicules estivales seront de plus en plus fréquentes. Les événements climatiques extrêmes (tempêtes, inondations, feux de forêts, etc) se multiplieront. La plupart des glaciers alpins et pyrénéens disparaîtront. Les littoraux seront sérieusement menacés par l’érosion et la submersion (notamment en Camargue). La sécheresse au sud de la Loire fera baisser les rendements agricoles. Les conséquences sanitaires seront dramatiques : surmortalité due à la hausse des températures, vagues d’épidémies

1,5 °C : un cap essentiel pour minimiser les impacts des changements climatiques

Les impacts des changements climatiques sont déjà là : nous les constatons ici et maintenant en différents endroits du globe. Si nous les laissons s’emballer, ils auront des conséquences encore plus catastrophiques.

De plus, ces changements climatiques affectent le monde de façon déséquilibrée : ce sont les pays émergents, et particulièrement les 100 pays les plus vulnérables, qui sont le plus affectés. Pourtant, ces pays ne sont responsables que de 5 % des émissions mondiales. 

Il est impératif de limiter l’augmentation des températures à 1,5 °C, comme le préconisent les scientifiques. Pour atteindre cet objectif crucial nous devons, d’ici à la moitié du siècle, ramener à zéro nos émissions de dioxyde de carbone, et réduire l’ensemble de nos émissions de gaz à effet de serre d’environ 70 % (par rapport à 2010).

L’Accord de Paris a engagé les pays à limiter le réchauffement climatique bien en dessous de 2 °C et à poursuivre les efforts pour ne pas dépasser 1,5 °C . C’est bel et bien ce cap de 1,5 °C que nous devons avoir en tête pour juger les actions des gouvernements et d’autres acteurs.

Maintenir sous la barre des 1,5° C : c’est possible

Limiter le réchauffement à 1,5° C est faisable. Selon nos calculs, nous devons de toute urgence :

  1. Atteindre l’objectif 100 % renouvelable bien avant 2050 et sortir des énergies fossiles dès que possible.
  2. Mettre un terme à la déforestation dès que possible et procéder à une reforestation massive.
  3. Réduire drastiquement la consommation de viande et mettre en œuvre d’autres mesures en matière d’agriculture.
  4. En finir avec l’utilisation des gaz fluorés (HFC).

Plus vite nous avancerons sur la mise en place de ces quatre mesures, plus grandes seront nos chances de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C.

Il faut agir maintenant ! Les énergies décarbonées ce sont les énergies renouvelables !

Les réserves fossiles doivent rester dans le sol, et nous devons développer massivement les renouvelables ! Deux axes doivent être mis en œuvre :

  • Sortir progressivement des fossiles d’ici à 2050 et ne pas lancer de nouveaux projets. Il faut donc, au niveau mondial, un accord qui permette d’atteindre un pic des émissions en 2020 et un niveau proche de zéro en 2050.
  • Les pays du Nord, notamment les pays européens, doivent agir et mettre en place un objectif de 45 % d’énergie renouvelable d’ici à 2030. Cet objectif contraignant de 45 % est absolument nécessaire pour sortir de notre addiction aux fossiles et aux fissiles. L’Accord de Paris a reconnu cette nécessité vitale de limiter les émissions. Il faut maintenant que cela se concrétise dans des actions rapides.

Les énergies renouvelables sont les seules à garantir une baisse des émissions, car contrairement à ce que les promoteurs du nucléaire laissent à penser, le nucléaire n’est pas l’énergie miracle pour le climat.