EDF publiait ce 14 février ses résultats annuels 2016. Malgré l’accumulatio

Nucléaire

Comptes d’EDF : les militant-e-s de Greenpeace rappellent le PDG Jean-Bernard Lévy à la réalité

EDF publiait ce 14 février ses résultats annuels 2016. Malgré l’accumulation d’artifices comptables visant à dissimuler la dégradation continue du résultat de l’entreprise, la mauvaise santé financière d’EDF ne fait aucun doute. Les militant-e-s de Greenpeace étaient présents en force devant le siège pour dénoncer un jeu de dupes.

Le PDG d’EDF entre déni et jeu de dupes

Le soi-disant “champion du nucléaire” français est surendetté, s’obstine dans une stratégie industrielle incohérente et souffre de finances plombées par le nucléaire. Les déclarations faites ce matin par le PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy, nient la gravité de la situation du groupe et participent d’un grand jeu de dupes autour de la réalité de sa santé financière.

A l’occasion de la présentation des résultats annuels 2016 d’EDF, Jean-Bernard Lévy se satisfait aujourd’hui d’une « performance solide », vante la robustesse de son entreprise et prétend à un avenir meilleur pour 2018. En réalité, le PDG d’EDF accumule les artifices comptables pour dissimuler une dégradation continue du résultat de l’entreprise. Le résultat d’EDF est en baisse de 15% par rapport à 2015 alors même qu’il a été gonflé artificiellement d’un milliard d’euros en raison de l’allongement de la durée d’exploitation des réacteurs dans les comptes. EDF, en misant sur une prolongation de ses réacteurs à 50 ans au lieu de 40 ans, fait un pari risqué puisque l’Autorité de sûreté nucléaire ne considère pas l’allongement de leur durée de vie acquise et se prononcera, à partir de 2019, au cas par cas.

Un free cash flow négatif : l’épée de Damoclès au-dessus d’EDF

Par ailleurs, pour la dixième année consécutive, EDF affiche un free cash flow négatif. Le free cash-flow, c’est la trésorerie générée par l’activité de l’entreprise sur une année. Positif, il signifie que l’entreprise est rentable et peut poursuivre ses investissements. Négatif, l’entreprise doit emprunter pour financer son activité. Pour EDF, ce free cash flow est négatif depuis dix ans et est devenu l’indicateur principal de sa faillite. Il est quasiment impossible, en raison des orientations stratégiques prises par les dirigeants du groupe, qu’il devienne positif à moyen terme et que les finances d’EDF s’assainissent.

Depuis dix ans, l’entreprise a effet accru sa dette de 166% pour financer des investissements principalement dans le nucléaire. Mais ces investissements très lourds n’ont pas créé de la richesse pour l’entreprise. EDF continue donc de s’appauvrir et d’augmenter sa dette en raison de ses investissements nucléaires qui ne sont pas rentables.

Les rachats de Constellation aux Etats-Unis (acheté 5,3Md€ en 2008-2009, déprécié de 1,5Md€ depuis) et de British Energy au Royaume-Uni (acheté 15,8 Md€ en 2008, déprécié de 2Md€ depuis) ont été toxiques pour l’entreprise. Le chantier de l’EPR de Flamanville continue quant à lui d’accumuler les retards et les surcoûts et ne pourra pas démarrer en 2018, contrairement à ce que Jean-Bernard Lévy a affirmé aujourd’hui.

Malgré ces signaux forts d’une faillite de la stratégie du groupe, le PDG d’EDF s’obstine à défendre un bilan résolument mauvais.

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Les militant-e-s de Greenpeace devant le siège d’EDF

C’est la raison pour laquelle une vingtaine de militants de Greenpeace se sont rendus une nouvelle fois au siège d’EDF avenue de Wagram, aujourd’hui, afin de dénoncer l’aveuglement nucléaire des dirigeants du groupe, Jean-Bernard Lévy en tête, face à la situation de faillite de l’entreprise, due au nucléaire.

Nous continuerons aussi longtemps qu’il le faudra à donner l’alerte sur la situation de faillite du groupe. En effet, la santé financière du groupe renvoie directement à sa capacité à investir dans la sûreté nucléaire.

Si l’entreprise n’a pas les moyens de sa politique nucléaire, a fortiori dans un contexte où 30 réacteurs français sont touchés par plus d’une centaine d’anomalies, ce sont tout simplement des incidents plus nombreux qui nous attendent. C’est bien parce que ce sujet nous concerne tous que nous exigeons de la part des dirigeants d’EDF une transparence et des décisions à la hauteur des enjeux.

Jean-Bernard Lévy doit présenter un projet industriel de sortie du nucléaire, seule solution pour redresser son bilan financier, redonner un avenir à EDF et cesser de mettre les Français en danger.





Commentaires (3)

CAMUS

Bonjour, Je me permet de répondre a Carlos. Tous ceux qui parlent de sortir du nucléaire savent qu'un réacteur ne s'arrête pas en poussant le bouton off. Je suis en Bretagne et je connais Brennilis dont la centrale expérimentale est en cours de démantèlement depuis plus de trente années .... Le démantèlement d'une éolienne est nettement plus facile que celui d'une centrale (ce n'est pas sérieux de parler ainsi). L'acier d'une éolienne peut être recycle celui d'un réacteur non. Il est radioactif pour quelques milliers d'années. Comparer le germanium des panneaux solaires au plutonium des centrales nucléaires n'est pas très sérieux non plus vous me l'accorderez. Développer les énergies renouvelables est ce économiquement viable ? Il semble qu'aujourd'hui oui, le renouvelable est moins coûteux a produire que le nucléaire et meilleur marché. Je vous rappel qu'EDF a des comptes dans le rouge, que pour le grand carénage ou le démantèlement des centrales il faudra quelques lingots et je parle pas des centrales en cours de constructions dont les budgets ont explosés et la sécurité est déjà compromise avec des mal façons . D'ou viennent les lingots? Peut être de nos impôts !... Comparer le risque des industries nucléaires aux autres industries est tout de même spécial. Une éolienne qui casse c'est immédiat avec effet immédiat et c'est tout. La fuite d'un radio-éléments dans la nature, c'est plusieurs siècles de contamination, des génération impactées et de déchets incontrôlables dans le temps et l'espace. On peut certainement comparer le nucléaire aux industries chimiques et certaines industries de biotechnologies. Parlé des centrales japonaises comme ci ça n'existait pas en France n'est pas honnête. Je vous rappel que la centrale de "Bordeaux" a été submergée par de l'eau de mer (forte pressions, gros coef de marées, fleuve en crue) et tout est possible en France. Que se passera t il avec une augmentation du niveau des océans ? Serez vous là pour trouver une solution ? Le risque 0 n'existe pas non. Moins une industrie est rentable plus le risque est élevé car les investissements de sécurité sont rognés pour augmenter les profits. Peut être que si notre industrie de l'armement nucléaire n'était pas adossée a celle de l'industrie civile, nous aurions pu faire des choix moins risqués comme le thorium (mais dans ce cas pas d'uranium pour la dissuasion). Il est sur que si nous misons tout nos investissements sur le nucléaire rien de verra le jour. Pour finir, élargissons aux monde. Que représente le nucléaire dans la production d'énergie mondiale? Peu. Qu'est ce qui pointe dans le reste du monde? Le renouvelable peut être? Une chose est sur, des pays émergents dépassent aujourd'hui la France dans le renouvelable parce que nous sommes engoncés dans le nucléaire. L'argument frayeur sur la médecine, les traceurs, c'est tout de même un "fake". Croyez vous qu'on vous injecte un plutonium ou un uranium enrichie en médecine nucléaire? laissez moi en douter !... Allez je retourne dans ma forêt d'éoliennes, nous ne voulons pas de tours de refroidissement ni de dômes de béton en Bretagne. Nous avons donnés pour la science a Brennilis et rejeté le reste de hautes luttes. Bien le bonjour.

Carlos

Oh... Greenpeace "rappelle à la réalité". Sortir du nucléaire, pour aller où ? Vous préconisez le démantèlement immédiat de toutes les centrales, c'est tout à fait honorable, mais vous comptez fournir l’électricité nécessaire aux foyers avec des panneaux solaires qui tournent 8-10h par jour (qu'on ne sait actuellement pas recycler à cause du germanium) ? des éoliennes aussi dépendantes des conditions météorologiques ? J'aimerais bien voir les paysages détruits par des forêts immenses de ce genre d'installation qui auront un impact presque aussi dramatique en fin de vie que les déchets nucléaires. (sans la radiotoxicité je vous l'accorde) Et j'imagine que si l'entreprise va mal, entamer le démantèlement de tous les réacteurs et développer en urgence de nouvelles énergies est une idée qui vous semble viable économiquement ? Le nucléaire n'a débuté sur aucune base, il a fallu tout inventer à partir de 1940 (pour l'industrie lourde notamment) il y'a eu des erreurs très graves dont nous payons encore les conséquences aujourd'hui, mais comme pour chaque domaine, l'expérience nous donne les moyens de nous protéger toujours plus des risques, même si il est vrai que le risque 0 n'existe pas. Certains parleront de Fukushima, mais quelle idée de mettre un coeur nucléaire sur une île à coté d'une faille ? En tout cas je vois encore mal un tsunami emporter les réacteurs de flamanville... Sans même parler de l'énergie, qu'en est-il de la médecine nucléaire ? de certains traitements contre les cancers, des traceurs, etc ? J'imagine que vous savez qu'ils ne sont pas trouvés naturellement... Le jour où les CHU pourront tourner sans électricité h24 car vous aurez trouvé une vraie alternative pour une production massive d’énergie, je prendrai ma pioche, et je vous aiderai à détruire les CNPE. En attendant cessez donc de diaboliser et de faire de la désinformation sur ce sujet (et à ceux qui diront qu'il suffit de consommer moins, je vous répondrai que la consommation n'a rien à voir avec le mode de production) Chaque industrie comporte des risques, et l'industrie nucléaire française n'est pas à la base des plus grands accidents de ce monde (Three Miles Island, Tchernobyl, Fukushima, ...).

poltox

rien de nouveau en fait, depuis le début le monde nucléaire (civil et militaire) ruse par les non-dits ou les mensonges. C'est notre pognon qu'EDF dépense aussi judicieusement, avec des paris insensés et une sureté qui part en quenouille... Encore merci JB ! (mais il n'est que le farceur actuel, héritier d'une longue tradition nucléocrate)