Dans le port de Sète, 50 activistes de Greenpeace ont bloqué pendant 72 heures le déchargement d’un cargo transportant 50 000 tonnes de soja en provenance du Brésil. Cette action débutée le 28 juin a pris fin le 1er juillet.

Agriculture - Forêts

Blocage à Sète : retour sur une action historique

Dans le port de Sète, 50 activistes de Greenpeace ont bloqué pendant 72 heures le déchargement d’un cargo transportant 50 000 tonnes de soja en provenance du Brésil. Cette action débutée le 28 juin a pris fin le 1er juillet.

Cinquante activistes de France, d’Allemagne et des Pays-Bas, six zodiacs et six canoës faisant face à l’Ellirea, un énorme cargo de 15 mètres de haut, 195 mètres de long et 32 de large, des grimpeurs et grimpeuses sur des grues de déchargement de 70 mètres de hauteur, des bloqueurs et bloqueuses sur le quai et sur des bouées, une logistique considérable… En action pendant près de 72 heures dans le port de Sète pour bloquer le déchargement d’un cargo transportant 50 000 tonnes de soja en provenance du Brésil, nous avons frappé fort pour dénoncer la déforestation et l’élevage industriel et nous vous appelons à vous joindre à nous.

 

Nous avons fait de ce cargo bloqué pendant quatre jours le symbole d’un système destructeur pour le climat, basé sur une culture intensive du soja qui déforeste des écosystèmes précieux en Amérique du Sud pour nourrir des animaux entassés dans des élevages industriels en Europe. L’Ellirea a en effet été chargé au port brésilien de Salvador, et on sait que 89 % du soja exporté via ce port est cultivé dans le précieux écosystème du Cerrado, au Brésil. Cette savane, véritable trésor de biodiversité, a perdu près de la moitié de sa végétation naturelle en raison du développement de l’agroindustrie, en particulier en raison de la production de soja et de l’expansion des pâturages pour les bœufs.

Voir les photos de notre action :

Bravant le danger, nos activistes se sont héroïquement interposés face à un cargo qui a mis leur vie en péril. En effet, l’Ellirea a accosté en écrasant littéralement un des bateaux de Greenpeace et en coinçant des canoéistes entre le quai et ce cargo géant, mettant ainsi leur vie en danger. Les activistes étaient également parvenus à peindre le message “Forest killer” sur la coque du bateau encore en mouvement et “45°C, 0 engagement” (en référence aux températures records qui ont accompagné l’action). Ils et elles ont également suspendu et tenu des banderoles avec des messages comme “Warning : Soja qui déforeste” ou “Agribusiness : forêts en danger” en haut des grues du port, sur le quai et sur leurs zodiacs et canoës.

Malgré les chaleurs exceptionnelles, l’étroitesse et l’inconfort extrême des grues, nos activistes ont réussi à bloquer pendant près de 72 heures le déchargement du cargo. Ils et elles ont su garder leur sang-froid face à l’attitude violente de certains employés du port, qui pour certains sont allés jusqu’à leur jeter des pierres et à leur proférer des menaces de morts. Le courage et la détermination de ces activistes forcent notre respect et notre admiration, et devraient servir d’exemple à un gouvernement qui préfère aujourd’hui se murer dans le mutisme plutôt que d’agir face à l’urgence climatique.

 

Le délogement des activistes a été initié par des employés non habilités pour ce type d’opérations, ce qui a posé un risque grave pour leur sécurité. Les forces de l’ordre formées pour effectuer sans danger ce genre d’opérations sont restées spectatrices. Une situation inacceptable et dangereuse, provoquée par l’absence d’action et de réponse d’un gouvernement qui refuse de prendre les décisions qui s’imposent pour faire face au dérèglement climatique.

Cette action spectaculaire a pris fin et nos activistes ont quitté le port de Sète. Non seulement le gouvernement n’a pas eu le courage politique d’agir, mais aucun ministre n’a même daigné nous répondre. Mais ce n’est pas terminé. Nous avons besoin que vous agissiez avec nous pour maintenir la pression sur ce gouvernement. Nous nous mobiliserons ensemble aujourd’hui, demain, après-demain, et les jours, semaines et mois qui suivront s’il le faut pour qu’enfin nos ministres mettent un terme à ce système destructeur. Ce n’est que le début.