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Climat

Très cher nucléaire

Une analyse confirmée aujourd’hui par Greenpeace, qui publie une étude synthétique comparant les coûts de production futurs de l’électricité nucléaire et les coûts de production futurs de l’électricité d’origine renouvelable.

Greenpeace y expose de manière synthétique les coûts de production futurs de l’électricité issue de réacteurs nucléaires français qui seraient exploités au-delà de 40 ans, et les compare à ceux de l’électricité d’origine renouvelable dans les années à venir. Elle repose sur les expertises indépendantes de Global Chance et de Wise-Paris et utilise la méthode du coût courant économique (proposée par la Cour des comptes) pour évaluer les coûts de production du nucléaire.
Concernant ceux des renouvelables, les données utilisées sont celles fournies par différents acteurs institutionnels et industriels tels que l’AIE (Agence internationale de l’énergie), le Fraunhofer-Gesellschaft (organisme allemand spécialisé dans la recherche en sciences appliquées) , l’IRENA (Agence Internationale de l’énergie renouvelable) , l’EWEA (European Wind Energy Association), l’EIA (Agence de l’énergie américaine) , la Cour des comptes ou encore l’ADEME.

Si investir afin de prolonger la durée de fonctionnement des réacteurs nucléaires au-delà de 40 ans correspond à la stratégie industrielle d’EDF, rappelons que pour l’ASN, seule autorité habilitée à donner son accord sur la prolongation, « l’extension au-delà de 40 ans n’est pas acquise« .

Les conclusions de l’analyse menée par Greenpeace sont claires

Des conclusions qui tiennent en un schéma, ou en quelques points. En résumé ? Pour que le nucléaire reste moins cher que les énergies renouvelables à court terme, il faudrait le prolonger en bradant la sûreté, pourtant mise en exergue par les industriels et les États depuis le déclenchement de la catastrophe nucléaire de Fukushima.

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En quatre points clés

  • Le coût courant économique de l’électricité produite par chaque réacteur rénové à un niveau de sûreté approchant des exigences de l’EPR atteindrait 133 €/MWh. Cela correspond à un investissement de près de 4,4 Md€ par réacteur (rapport Wise).
  • Le coût courant économique du nucléaire dépasserait, dans ces conditions, les coûts futurs de production des principales énergies renouvelables électriques. Ce dépassement serait effectif dès aujourd’hui pour l’éolien terrestre (coût compris entre 40 et 80 €/MWh), dès 2018 pour le solaire et à partir de 2020 pour l’éolien maritime.
  • Le choix d’une prolongation du parc nucléaire qui limiterait la hausse des coûts de production de l’électricité nucléaire, et assurerait sa rentabilité face aux énergies renouvelables, devrait être fait pour rester viable et peu cher, avec un niveau d’investissement réduit sur le niveau de sûreté des réacteurs.
  • Le remplacement du nucléaire ancien par des réacteurs nouveaux type EPR n’apporterait pas les mêmes avantages sur les coûts de production que les renouvelables.

 

Que dira le projet de loi ?

Avec plus de deux ans de retard sur le calendrier défendu par le candidat François Hollande pendant sa campagne présidentielle, et après moult incertitudes, annonces, reports et autres couacs ministériels, Ségolène Royal doit présenter, le 18 juin prochain, les grandes lignes du projet de loi sur la transition énergétique.

Le bon sens économique et environnemental voudrait que le gouvernement plafonne à 40 ans maximum la durée d’exploitation des réacteurs nucléaires.

Sans décision claire sur ce point, comme l’a souligné la Cour des comptes, l’État laisserait EDF imposer aux Français sa coûteuse obstination pour le nucléaire.

Alors que près de 13 000 citoyens européens demandent aujourd’hui la limitation de durée de vie du parc nucléaire européen et français, nous sommes impatients de savoir, enfin, ce qui sera proposé.