Océans

Réforme de la Politique commune des pêches (PCP) : l’analyse de Greenpeace

Bruxelles, le 22 avril 2009 – La Commission européenne a présenté aujourd’hui son Livre vert. Reconnaissant les échecs précédents de la Politique commune des pêches, le nouveau Livre vert apporte un éclairage sur les axes à développer avant l’adoption de sa quatrième réforme prévue en 2012.

« La politique commune des pêches est un fiasco total. Ni la préservation des stocks, ni le maintien de l’activité et ni l’établissement d’un secteur économique viable n’ont été des objectifs atteints » affirme François Chartier, chargé de campagne Océans pour Greenpeace France. La recherche du profit immédiat à court terme a non seulement empêché l’application d’une Politique commune des pêches efficace mais a également permis le saccage de nos mers et nos océans. En matière de protection des ressources halieutiques et de l’écosystème marin, la PCP a totalement failli à sa mission « Nous avons touché le fond : nous devons réduire la capacité de la flotte européenne ainsi que l’effort de pêche. L’adoption d’une approche ecosystémique doit être mise en place pour permettre la création d ‘un réseau de réserves marines couvrant 40% de la surface des océans» argumente François Chartier.

La Commission européenne elle-même reconnaît l’échec de la Politique commune des pêches depuis sa création en 1983 et identifie clairement les raisons principales qui ont conduit la plupart des stocks de poisson au bord de l’effondrement : l’opacité de la flotte, les prises accessoires et le manque de règlementation.

Dans le cadre du Grenelle de la mer qui se tient en ce moment à Paris sous la tutelle du ministre de l’environnement Jean-Louis Borloo, la France doit se saisir de cette opportunité pour devenir une véritable force de propositions dans la définition, la mise en place et l’application d’une nouvelle Politique commune des pêches ambitieuse et efficace, levier indispensable pour le futur d’une pêcherie durable et rentable.

Pour répondre à la crise que traverse l’industrie de la pêche, notamment en France, la Commission européenne doit faire face à ses responsabilités et prendre des mesures prioritaires d’urgence.

Greenpeace exige de la Commission européenne que :

  1. Les totaux admissibles de captures (TAC) doivent être déterminés en respectant strictement les recommandations scientifiques.
  2. La capacité et l’effort de pêche, la durée des saison de pêche ou les jours de mer, doivent être réduits pour être ramenés à un niveau en cohérence avec l’état des stocks de poissons et les capacités de la ressource, dans le cadre d’un plan de réduction de la surcapacité à l’échelle européenne.
  3. Les activités de pêche doivent être encadrées, limitées ou interdites dans les zones particulièrement importantes pour la biodiversité marine, telles que les zones de reproduction ou de nourrissage de certaines espèces, des nurseries ou certains habitats particulièrement sensibles.
  4. Les activités de pêche ne doivent être autorisées qu’après une évaluation scientifique des impacts environnementaux.
  5. Toutes les activités de pêche et de transformation et l’ensemble de la filière des produits de la mer doivent répondre à de vraies règles de traçabilité et à une transparence de la gestion et des prises de décisions.

Lire la note de synthèse sur le Livre vert de la réforme de la PCP.

Lire le rapport de la Cour des comptes européenne sur les systèmes de contrôle et de  sanction dans les pêcheries européennes.