Greenpeace dévoile aujourd’hui les résultats d’une recherche menée dans s

Agriculture

Rapport : Que cache la pub pour la viande ?

Greenpeace dévoile aujourd’hui les résultats d’une recherche menée dans six pays européens, dont la France, analysant la communication des industriels de la viande auprès du grand public. 

Sept sémioticiens et sémioticiennes ont passé au crible les stratégies publicitaires de 51 marques (ou organisations professionnelles) de viande. Le constat de ces spécialistes de l’analyse des signes est clair : l’industrie de la viande use de tous les artifices du marketing pour influencer les mentalités, notamment celles de cibles plus vulnérables tels que les enfants.

L’objectif des industriels  : augmenter la consommation de viande en Europe, alors même que les Européens et Européennes en mangent déjà trop, au détriment de leur santé et de l’environnement. 

Les mythes inventés par l’industrie de la viande

Le rapport de Greenpeace a identifié 7 mythes existants ou créés de toutes pièces sur lesquels s’appuie l’industrie de la viande :
– La viande fait partie de la solution à la crise climatique, mais pas du problème.
– La viande est bonne pour votre santé.
– Manger de la viande (rouge) fait de vous un homme.
– Une bonne épouse et mère prépare et sert de la viande à sa famille.
– Manger de la viande est un acte patriotique.
– Manger de la viande rapproche les gens.
– Manger de la viande est une question de liberté, de choix et d’individualité.

Pour comprendre comment les publicités pour la viande alimentent ces mythes, lisez notre rapport.

Et les marques françaises dans tout ça ? 

Parmi les 51 marques/organisations analysées dans les 6 pays concernées par l’étude (Suisse, France, Danemark, Espagne, Pologne et Allemagne), 9 sont françaises. Il s’agit de  Bigard, Charal, Le Gaulois, Madrange, Herta, Fleury Michon, de l’interprofession des viandes et du bétail Interbev, de l’Association de promotion de la volaille française APVF et du Label Rouge.

Dans la publicité de Charal “Shake your booty”, un embryon danse dans le ventre de sa mère qui mange un steak. Pour être une bonne mère et faire grandir un bébé en bonne santé qui “vive fort”, il faudrait consommer de la viande.

Le nom même de la marque Le Gaulois renforce l’idée qu’il s’agit de la marque nationale de volaille. Dans l’une de ses publicités, un homme plante un drapeau français dans un blanc de poulet, évoquant la victoire révolutionnaire, l’égalité et la liberté. Rejeter la viande en général, et la volaille en particulier, reviendrait à rejeter le fait même d’être français.

Nos demandes :

Greenpeace demande aux gouvernements de prendre des mesures fortes pour : 

  • Mettre fin au financement public de toute communication visant à promouvoir et à augmenter la consommation de viande et de produits laitiers, et réorienter ces fonds vers la promotion de régimes alimentaires reposant davantage sur les protéines végétales.
  • Interdire la publicité, le sponsoring et les publications des interprofessions et des industries de la viande dans les espaces publics et dans toute publication diffusée dans les institutions publiques (par exemple, les outils pédagogiques scolaires).
  • Veiller à ce que la législation contre la publicité mensongère aux niveaux européen et national soit appliquée aux contre-vérités sur le climat, le développement durable et la santé répandues par les industries agroalimentaires, dans tous les médias et sur tous les supports. 
Commentaires (4)

William Rey

Je ne suis pas d'accord sur votre rejet de la viande (même si je suis adhérent à Greenpeace). Bien entendu, l'industrialisation à outrance et l'existence de grandes marques n'est pas une bonne chose car nous avons dans nos assiettes de la viande issue de l'élevage intensif. Cependant, la cuisine française a toujours fait la part belle aux viandes et aux gibiers. Manger une viande de qualité, bien cuisinée, reste pour moi un plaisir. Le fromage aussi... D'ailleurs, un ami éleveur produit du fromage à partir de ses vaches puis propose de la viande (en partie aux cantines locales) en abattant celles-ci. C'est effectivement de l'élevage. Mon fils y a fait un stage et ce sont des amis. Ils ne prônent pas qu'il faut manger de la viande. Ils sont agriculteurs dans le bon sens du terme car il y a une vraie réflexion autour de leur travail. L'envie de passer au BIO les a tentés mais cela serait un investissement trop important (surtout que leur cahier des charges actuel sur la production de lait pour une AOC est strict) et tout cela se passe localement sur 3 départements limitrophes. La guerre menée par les écologistes sur la production de viande est un non-sens pour l'agriculture locale et malheureusement votre analyse, orientée vers la grande distribution, vise tout le monde sans discernement. C'est dommage.

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