Forêts

Près de la moitié des primates du monde menacés d’extinction

PARIS, 5 août 2008 (AFP) – Près de la moitié des singes, grands singes et autres primates sont en danger d’extinction, selon une étude rendue publique mardi par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

Cette étude, menée sur cinq ans, est la première revue exhaustive des 634 espèces mondiales recensées de primates.

Les principales menaces sont la destruction de l’habitat par les incendies et le défrichement des forêts tropicales, ainsi que la chasse, que ce soit pour l’alimentation ou le commerce illégal de la faune sauvage.

« Nous disposons aujourd’hui de données concrètes qui montrent que la situation est beaucoup plus grave que celle que nous avions imaginée », a commenté Russell A. Mittermeier, président du Groupe de spécialistes des primates de la Commission de la sauvegarde des espèces de l’UICN.

Au Vietnam et au Cambodge, environ 90% des espèces sont considérées comme menacées d’extinction.

En Afrique, 11 des 13 espèces de singes colobes bais connues sont considérées « en danger critique d’extinction » ou « en danger ».

Selon l’étude, deux espèces sont peut-être déjà éteintes. Ainsi, aucun représentant vivant du « colobe bai de Miss Waldron’s Red Colobus » n’a été observé par un primatologue depuis 1978 « malgré des rumeurs occasionnelles sur sa survie ».

« Parmi les espèces africaines, ce sont les grands singes comme les gorilles et les bonobos qui ont généralement canalisé l’attention. Même si ces espèces sont très menacées, ce sont les plus petits primates comme les colobes bais qui pourraient disparaître en premier », a expliqué Richard Wrangham, président de la Société internationale de primatologie (IPS).

Or, souligne l’UICN, à travers la dispersion des graines et d’autres interactions avec leur environnement, les primates contribuent au maintien de la vie de nombreuses espèces végétales et animales des forêts tropicales du monde.

La connaissance des primates et de leur rôle dans les écosystèmes ne cesse de s’améliorer.

Depuis 2000, 53 espèces de primates jusque là inconnues ont été décrites: 40 de Madagascar, deux d’Afrique, trois d’Asie et huit d’Amérique centrale et du Sud.

Seul espoir dans un tableau très sombre, l’étude souligne un « succès notable » au Brésil où le tamarin-lion noir et le tamarin-lion doré sont passés, en 2003, de la catégorie « en danger critique d’extinction » à « en danger », grâce aux efforts de nombreuses institutions « pendant trois décennies ».