Lorsqu’il s’agit de savoir ce qu’il y a dans votre assiette, les Guetteurs sont toujours prêts à mouiller le maillot !
Cette fois, c’est en rencontrant directement les marques qu’ils sont allés à la pêche aux informations. Deux Guetteurs se sont donc rendus au Salon de l’agriculture, à Paris. Ils ont interrogé en caméra cachée ceux qui n’ont pas souhaité répondre à notre enquête et ceux qui utilisent encore des pesticides tueurs d’abeilles et/ou des OGM dans le processus de fabrication de leurs produits.
Parmi toutes les marques interrogées, nous choisissons ici de vous livrer les échanges les plus éloquents.
Quand Charal se défausse de ses responsabilités.
Donc, si nous comprenons bien, M. Collin, Directeur qualité chez Charal, quasiment aucun des éleveurs avec lesquels vous travaillez n’ont exclu les OGM. Mais vous affirmez qu’ « il n’y a pas d’OGM dans l’alimentation des animaux. Sur la majorité de la part qui est donnée aux animaux, c’est du fourrage issu de l’exploitation« . Alors qu’en est-il de ce qui n’est pas du fourrage? La question semble en effet légitime dans la mesure où l’on sait qu’en France, il y a des OGM dans l’alimentation de 80% des animaux d’élevage. N’y a-t-il pas comme un paradoxe?
Le cœur d’activité de Charal n’est certes pas l’élevage. Mais Charal est responsable des produits qu’elle vend, et donc de choisir et garantir les pratiques liées à leur fabrication. Si Charal décide en toute connaissance de cause de travailler avec des éleveurs qui utilisent des OGM dans l’alimentation des animaux, c’est sa responsabilité.
Quand LU se cache derrière une réglementation défaillante.
LU fait partie des marques qui n’ont pas souhaité répondre à notre enquête pour Le Guetteur. Parmi les produits les plus connus : Prince, TUC, Cracotte…
LU’Harmony, dont il est question dans cet extrait, est un programme visant à produire de manière éco-raisonnée et respectueuse de l’environnement le blé utilisé dans la fabrication des produits LU. Ceci étant, LU’Harmony n’interdit pas l’utilisation des produits phytosanitaires. Il interdit l’utilisation des produits T et T+, qui sont des produits toxiques et très toxiques, mais cela a pris des années! En effet, la règlementation en vigueur permet d’utiliser, jusqu’à un certain seuil, des produits T et T+ dans le processus de fabrication.
Nous demandons à LU, comme à toutes les marques alimentaires, d’être bien plus ambitieuses! Il ne s’agit pas de respecter la réglementation ou d’aller légèrement au-delà, mais de réduire considérablement l’usage des pesticides, d’interdire les pesticides les plus dangereux pour les pollinisateurs et de s’engager vers une agriculture écologique, paysanne, sans OGM et sans pesticides. C’est le seul modèle soutenable sur le long terme.
Vous pouvez vous aussi devenir un Guetteur, interroger les marques, et pousser à l’action ceux qui peuvent et doivent sortir la France de l’agriculture toxique en leur envoyant un message. Participez à la nécessaire métamorphose du modèle agricole.