Océans

La France veut-elle sauver le thon rouge ou les apparences ?

Les dernières prises de positions incohérentes de différents membres du gouvernement pointent les couacs de la France, qui ne s’engage pas clairement pour la sauvegarde du thon rouge.

Bruno Le Maire, ministre de l’agriculture, s’exprimait le 13 janvier sur France 2, pour l’annexe 2… Faisant preuve d’une mauvaise foi flagrante, puisque malgré ses déclarations, l’annexe 2 ne permettrait absolument pas d’interdire le commerce international, seule manière de sauvegarder les thons rouges restant en Méditerrannée. La veille, Jean Louis Borloo déclarait qu’il n’avait « pas de doute », sur le soutien de la France à l’inscription du thon rouge en annexe 1. Enfin, selon nos informations, le gouvernement français pourrait opter pour un compromis : un soutien à l’annexe 1, mais avec un délai de 18 mois de mise en œuvre. Ce qui en sape toute la portée !

Pourquoi tant d’incohérences ? La pression et les menaces à peine dissimulées de l’industrie du thon sont un premier élément de réponse. De plus, à l’approche des élections régionales, les enjeux politiciens locaux pourraient prendre le pas sur la sauvegarde de cette espèce…

Un soutien à l’annexe 1 sans délai est la seule solution
La population de thons rouges aujourd’hui a chuté à moins de 15 % de la population d’origine, selon les dernières évaluations de l’ICCAT. C’est le critère scientifique retenu pour un classement en annexe 1, sans délai. La France, premier pays pêcheur de thon rouge, reconnaitrait aussi par cette position pour l’annexe 1 que la principale cause de la surpêche est bien le commerce international. Alors pourquoi ce délai de mise en œuvre sur une question qui ne peut pas attendre ? Nicolas Sarkozy devrait annoncer en début de semaine prochaine la position officielle.