Les paysages de forêts intacts (Intact Forest Landscapes ou « IFL ») en Russie constituent de très importants espaces préservés des installations humaines, des infrastructures et des activités économiques. Ils sont un paradis pour les espèces sauvages.
Un paysage de forêts intactes (Intact Forest Landscape ou « IFL ») correspond à un vaste territoire non fragmenté de forêts primaires, d’une superficie supérieure à 500 km² et très peu perturbé par les activités économiques humaines (exploitation forestière industrielle, infrastructures, etc.). La forêt y demeure assez grande pour maintenir en son sein une grande biodiversité.
La Russie compte aujourd’hui un grand nombre de forêts primaires. Mais elles sont aujourd’hui menacés par les activités commerciales des exploitants forestiers.
Le cas Dvinsky
En 2001, Greenpeace lançait une campagne sur l’exploitation forestière en Russie, dans l’optique notamment de sauvegarder la forêt de Dvinsky. Résultat : plusieurs accords entre les ONG mobilisées et les entreprises forestières en activité sur la zone ont permis de mettre en place un moratoire d’une quinzaine d’années sur les activités en cours dans cet écosystème précieux. Arrêt provisoire des dégâts, donc. En 2011, les autorités régionales ont même inclus des parties de la forêt de Dvinsky sur une liste des futures zones forestières protégées.
La forêt de Dvinsky a perdu une grande partie de sa surface depuis les années 2000.
Dvinsky pourrait disparaître d’ici à dix ans
Une route bordant une coupe rase à l’intérieur de la forêt de Dvinsky, sur la concession de l’entreprise Solombales (13 juin 2012).
Les entreprises forestières présentes dans la région de l’Arkhangelsk emploient une méthode particulièrement destructrice, qui mène à l’impasse : elles coupent les arbres puis passent à une autre forêt sans reboiser l’équivalent de ce qu’elles ont pu récolter. Cette méthode est naturellement une catastrophe écologique : n’ayant plus de forêts à exploiter à moyen terme, les entreprises forestières s’enfoncent toujours plus loin dans les zones abritant des forêts primaires.
Malheureusement, en Russie, les lois forestières en vigueur ne protègent pas correctement l’environnement et autorisent toujours une exploitation non durable des ressources naturelles. Sans réforme significative de la part du gouvernement, la forêt de Dvinsky aura disparu d’ici à dix ans. Elle est un exemple majeur des efforts à fournir pour sauvegarder la forêt boréale. Les autorités politiques doivent donc agir vite.
Destruction certifiée de la forêt
Dans la région d’Arkhangelsk, les systèmes de certification forestière ne protègent pas les forêts : ils ne font que faciliter l’accès des entreprises forestières aux marchés mondiaux du bois.
Une abatteuse en activité dans une zone encore intacte de la forêt de Dvinsky (13 septembre 2016)
La région d’Arkhangelsk est une région encore riche en forêts primaires, et les membres internationaux du FSC se sont mis d’accord, en 2014, sur la nécessité d’en protéger la majeure partie. C’est notamment l’objet de la motion 65 du FSC, qui semble hélas compromise pour le moment.
Un autre système de certification forestière est en pleine croissance dans la région : le Programme de reconnaissance des certifications forestières (PEFC). C’est à cet autre système que l’entreprise Solombales, par exemple, aimerait avoir recours. Détail gênant : géré par les professionnels du secteur, dont les intérêts sont d’abord commerciaux, il protège encore moins les forêts que le FSC.
Il est urgent de protéger la forêt de Dvinsky
Une gestion forestière plus exigeante en Russie pourrait contribuer à la protection des forêts primaires du pays.
Greenpeace appelle ceux qui exploitent la forêt de Dvinsky à cesser d’envahir les forêts primaires et demande aux autorités régionales mettre leur plan d’aménagement au service de la protection de ces zones sensibles. De même, les exigences du label FSC doivent immédiatement être revues à la hausse s’il ne veut pas devenir contre-productif.
Nous ne pouvons pas nous permettre d’abandonner la forêt boréale à des appétits commerciaux aveugles et débridés. Nous n’avons pas les moyens de nous passer des bienfaits écologiques de cet écosystème forestier unique, essentiel à la protection de la biodiversité et à la lutte contre les changements climatiques.
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Celine
La société de consommation dans laquelle nous vivons ne fera hélas pas ralentir ce processus de déforestation. Argent quand tu nous tiens. Celine du site http://arbresachats.com
jean hugues dupuy
dans dix ans alors se seras comme la mer d Oural l pauvre de nous l' argent ,l 'argent ,l 'argent et encore et encore la fin approche !!
Lucas
Triste sort de voir encore une forêt sur le point de disparaître! Un océan vert en perpétuel diminution! Quand on voit les efforts que les ONG et les associations sont obligés de faire pour sauver ces forêts qui ont le sait sont des sortes de poumons verts, en comptant bien sûr sur les algues en grande partie! Mais les forêts sont aussi comme on le voit de vraies niches écologiques, de vrais corridors écologiques pour de nombreuses espèces, de véritables sources de vie, etc. Et elles disparaissent à petit feux pour remplir les poches de grosses entreprises! On essaye de les sauver mais à quel prix, pour en sauver 1%? Vous me direz s'est déjà pas mal, mais est-ce suffisant pour maintenir un bon équilibre sur Terre? On sait tous que non! À quoi bon tous ces G-20 et ces rassemblements des gouvernements pour réfléchir à ces 2 degrés suplementaires si ce n'est que pour faire bonne figure! Les gouvernements créés ce qui appellent des réserves (régionales, nationales, biosphères, etc.) s'est bien jolie mais bon cela ressemble à des zoos, est-ce à ça que l'on réserve la nature et ces forêts? De simples zoos? Réserves pardon! Triste sort quand on pense que nous vivons grâce à elle et grâce à ces forêts! Mais bon si aucunes ONG ni associations ne ce battaient pour les préserver ce serait encore pire!