Il y a quelques jours, le NSIDC & la NASA délivraient des images impressionnantes de l’état actuel de la banquise arctique. À 4,1 millions de km2 la surface de la glace de mer n’avait jamais été aussi réduite… Mais le minimum de la banquise arctique n’était pas encore atteint : ce triste record battu, la banquise a continué de se rétracter, jusqu’à diminuer à une surface de 3.41 millions de km2 – soit une chute d’environ 45% depuis 1979 à la même période.
La fonte de la banquise arctique est l’un des impacts les plus visibles des changements climatiques, avec des conséquences importantes non seulement pour les populations autochtones, la faune et la flore de cette région, mais également pour l’ensemble de la planète.
La fonte des glaces durant l’été est un excellent indicateur du réchauffement climatique mais c’est aussi une véritable clé du phénomène.
Le recul de la banquise ne peut plus être expliqué par la variabilité naturelle d’une année sur l’autre.
Les modèles climatiques montrent plutôt que ce recul est lié au réchauffement climatique, particulièrement prononcé en Arctique. Les éléments de preuve attestant du réchauffement récent de l’Arctique comprennent: l’augmentation des températures enregistrées, la fonte des glaciers, des banquises et du permafrost, ainsi que l’augmentation du niveau des océans.
Les mesures précises, par satellites, de ces données ont débuté dans les années 1970 : ces données suggèrent que, durant cette période, la quantité de glace de mer dans l’Arctique a diminué d’environ 3% tous les dix ans, mais, de façon inquiétante, les scientifiques ont découvert que le taux de fonte a augmenté de manière significative ces dernières années.
En moins d’une génération, nous avons changé l’apparence de la planète
Et cette modification drastique de l’Arctique est exploitée par les compagnies pétrolières qui tentent désespérément de repousser des limites auparavant considérées comme infranchissables, trop risquées ou non rentables. Cette expansion effrénée touche désormais l’Arctique, où la fonte des glaces causée par les changements climatiques ouvre la voie à de vastes régions jusque-là préservées.
D’après les estimations de l’agence américaine Minerals Management Service, les blocs de concession situés dans l’océan Arctique ou à proximité de l’Alaska ont une chance sur cinq d’être à l’origine d’une marée noire importante au cours de leur durée d’exploitation.
Ainsi, plus le nombre de blocs exploités sera élevé, plus les risques de marée noire seront importants. Au cours des dernières années, les dangers liés aux icebergs ont augmenté car plusieurs grands glaciers du Groenland ont commencé à se désintégrer en raison des changements climatiques. Un immense bloc de glace, d’une superficie égale à quatre fois celle de Manhattan, s’est récemment détaché du glacier de Petermann. Il devrait dériver en direction du détroit de Nares, pour rejoindre ensuite la mer de Baffin et s’engouffrer dans le courant du Labrador. Il est probable que certains de ces icebergs soient trop gros pour être remorqués hors du passage des appareils de forage. En d’autres termes, les plateformes elles-mêmes devront être retirées à brève échéance.
Mais les leçons ne semblent pas porter leurs fruits : si l’on part de l’hypothèse qu’un baril, après raffinage et combustion du pétrole, génère environ 300 kg de CO2, les réserves offshore extractibles de l’Arctique pourraient être à l’origine de l’émission de 27 milliards de tonnes de CO2 – un volume comparable à ce qu’émettent chaque année l’ensemble des pays de la planète.
1,8 millions de personnes ont rejoint la campagne Save The Arctic – pour qu’enfin, cette zone exceptionnelle et précieuse devienne zone naturelle préservée. Il est temps de mettre fin à la course aux intérêts économiques et industriels en Arctique, car cette zone est cruciale pour l’ensemble des habitants de la planète !
L’Arctique a besoin de nous. L’Arctique a besoin de vous.
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