Vagues de chaleur, températures record… Les effets des changements climatiques se font ressentir d’un bout à l’autre de la planète, et surtout dans l’Arctique. <a href=D’après les scientifiques de la Nasa, le plus bas niveau de glace jamais enregistré par satellite devrait être atteint mi-septembre. Or l’Arctique, c’est un peu le congélateur de la planète. Lorsque la banquise fond, elle ne peut plus renvoyer les rayons du soleil dans l’espace, et ils sont alors absorbés par l’eau. Résultat : l’océan se réchauffe et le dérèglement climatique s’accélère. La porte de notre congélo est donc grande ouverte. Alors, qu’est-ce qu’on fait ?" class="openspace_image openspace_image_medium" />

Climat

Arctique : pour avoir moins chaud, fermons la porte du congélo

Vagues de chaleur, températures record… Les effets des changements climatiques se font ressentir d’un bout à l’autre de la planète, et surtout dans l’Arctique. D’après les scientifiques de la Nasa, le plus bas niveau de glace jamais enregistré par satellite devrait être atteint mi-septembre. Or l’Arctique, c’est un peu le congélateur de la planète. Lorsque la banquise fond, elle ne peut plus renvoyer les rayons du soleil dans l’espace, et ils sont alors absorbés par l’eau. Résultat : l’océan se réchauffe et le dérèglement climatique s’accélère. La porte de notre congélo est donc grande ouverte. Alors, qu’est-ce qu’on fait ?

Iceberg au large de Clyde River, Nunavut, Canada, août 2016

Au Canada, les Inuits de Clyde River se mobilisent

À l’est de l’Arctique canadien, les habitants de la petite communauté inuite de Clyde River ont décidé de dire non aux tests sismiques que les compagnies pétrolières veulent mener au large de leur territoire pour trouver du pétrole. Ces tests, qui consistent en des explosions assourdissantes sous l’océan, causeraient des dommages irréparables à la vie marine ainsi qu’à l’écosystème dont dépendent de nombreux Inuits pour survivre.

Greenpeace apporte son soutien à ces Inuits qui affirment courageusement leurs droits en tant que peuple autochtone. À bord de l’Arctic Sunrise, les militants de l’association ont livré à Clyde River, il y a quelques jours, des panneaux solaires qui seront installés sur le toit de la salle communautaire pour amorcer la transition et l’indépendance énergétiques souhaitées par les habitants. L’actrice Emma Thompson était notamment du voyage.

En Russie, on gèle la liberté d’information

Début août, une épidémie d’anthrax, ou maladie du charbon, éclatait dans le Grand Nord russe. Un enfant est mort, des dizaines de personnes ont été hospitalisées et des milliers de rennes abattus. Les bacilles mortels, piégés dans le sol gelé depuis des centaines d’années, ont été libérés par la fonte du permafrost due à des températures anormalement élevées.

Une équipe de Greenpeace arrive dans une communauté nenet touchée par l’épidémie d’anthrax, péninsule de Yamal, août 2016.

La semaine dernière, Greenpeace Russie a voulu se rendre dans cette région de Sibérie pour recueillir les témoignages des populations autochtones nenets touchées par l’épidémie. Les habitants qui devaient s’entretenir avec Greenpeace ont reçu des menaces par téléphone ou ont été placés sous surveillance. Les autorités ont également arrêté un vétérinaire qui travaillait sur les troupeaux contaminés et devait rencontrer notre équipe.

Les autorités ont-elles quelque chose à cacher pour bafouer ainsi le droit à l’information ?

Et pendant ce temps-là, la croisière s’amuse

Huit mois après la COP21, seuls 22 États sur 195 ont ratifié l’accord de Paris sur le climat.
Si la France, elle, a bien ratifié l’accord, elle tarde à passer aux actes au niveau national, avec la construction d’un aéroport inutile et du retard sur ses objectifs en matière d’énergies renouvelables.

Il y a quelques jours, le Crystal Serenity, un paquebot de luxe de plus de 1000 passagers, s’élançait pour une croisière inédite en Arctique, profitant cyniquement des nouvelles voies de navigation ouvertes par la fonte des glaces. Si le tourisme en Arctique n’est pas forcément une mauvaise chose, il doit bénéficier avant tout aux habitants de la région, ne pas se faire à une échelle industrielle et être strictement réglementé pour éviter tout risque de marée noire. Ce qui est loin d’être le cas actuellement.

Les scientifiques, eux, ont bien capté le mauvais signal que nous envoie la fonte des glaces : une équipe internationale de chercheurs, dans le cadre de l’initiative « Ice Memory », va prélever des échantillons glaciaires dans différents massifs du monde et les stocker en Antarctique, afin de préserver la mémoire des glaces et de notre civilisation pour les générations futures… une fois que les glaciers grandeur nature auront disparu. Si nous pouvons faire preuve d’ingéniosité et d’anticipation pour « sortir les glaçons du congélo », il est aussi nécessaire d’empêcher leur disparition… et de fermer la porte du congélateur.

Pour soutenir les Inuits de Clyde River, rendez-vous ici