Ce sont 6 permanents et 14 bénévoles de Greenpeace Russie qui sont déployé

Climat

Incendies de forêts, canicule, risque nucléaire : Greenpeace Russie mobilisée


Ce sont 6 permanents et 14 bénévoles de Greenpeace Russie qui sont déployés sur le terrain pour observer au plus près l’évolution des incendies dévastateurs qui ravagent le pays. L’équipe, postée dans une des zones les plus touchées, à l’Ouest de Moscou, permet à Greenpeace Russie d’obtenir des informations non-censurées et de témoigner de l’ampleur réelle des dégâts et des dangers.

Le site internet « Forest Forum » de Greenpeace est aujourd’hui l’un des seuls à diffuser des informations fiables sur la situation. Il est pris d’assaut à la fois par de nombreux citoyens russes et par des journalistes du monde entier, tandis qu’il n’est plus étonnant de voir les médias russes se servir des données de Greenpeace autant que des informations officielles.
Le site a d’ailleurs été victime de son succès, au point de saturer le lundi 9 août, sans que l’on soit encore certains de savoir si le crash avait un caractère intentionnel ou non.

Il faut dire que les informations de terrain récoltées par Greenpeace contredisent souvent le discours rassurant des autorités russes et posent de très sérieuses questions, à la fois sur les causes des incendies et sur les dangers qui existent toujours.

Les flammes s’étendent dans des zones touchées par Tchernobyl : risque radioactif !
Greenpeace avait annoncé ce risque bien avant que les autorités russes ne soient prêtes à l’accepter :
le 10 août, l’organisation avait publié une carte des incendies, qui indiquait très clairement la présence de 20 feux sur des territoires contaminés. Dans la seule région de Byansk, particulièrement touchée par l’explosion de 1986, pas moins de trois foyers d’incendie avaient été détectés.
Aujourd’hui, les flammes continuent de se rapprocher dangereusement de la centrale de Sarov, à 500 kilomètres à l’est de Moscou, faisant peser une nouvelle menace de catastrophe nucléaire. Ce nouveau danger vient rappeler une fois de plus la vulnérabilité des installations nucléaires aux phénomènes climatiques.

La réforme du code forestier en cause dans la propagation des incendies
En 2009, Greenpeace avait dénoncé la décision de Vladimir Poutine, alors Président, de réformer le code forestier. Cette décision avait en effet conduit à la suppression du système d’alerte précoce pour les feux de forêts et au licenciement de 70 000 gardes forestiers, dont la tâche de prévention des incendies a été réattribuée à seulement 12 000 agents forestiers. On imagine facilement combien la situation aurait pu être différente si de tels moyens étaient encore en place. Le mépris des risques liés à la protection des forêts a donc permis aux incendies de se propager rapidement, sans rencontrer d’obstacle.

Le rôle déterminant des changements climatiques
Les autorités russes, comme bon nombre de gouvernements, ont toujours refusé de prendre de véritables mesures contre les changements climatiques.
Pourtant, des études ont prouvé que les changements climatiques sont au moins partiellement responsables des températures anormalement hautes et de la sécheresse que la Russie a connu cette année. Si certes des épisodes climatiques extrêmes (canicules, sécheresse, etc.) ont toujours existé, leur multiplication et leur montée en intensité sont certains indicateurs des changements climatiques. Les évènements qui se déroulent aujourd’hui en Russie s’inscrivent donc en droite ligne avec les prévisions des experts si rien n’est fait pour parer aux changements climatiques.