Climat

G 8 : Sarkozy prétend devenir un grand leader du climat, il n’est qu’un VRP du nucléaire

Alors que s’achèvent le sommet des chefs d’État du G 8 et la réunion des Grandes économies au Japon, Greenpeace juge inacceptable l’attitude du président français Nicolas Sarkozy, qui a injustement reproché à la Chine et l’Inde de refuser un objectif de réduction de 50 % des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale d’ici à 2050.

« Nicolas Sarkozy se trompe de coupable. Les propos du chef de l’État, alors que s’ouvre à peine la présidence de l’Union européenne, sont tout simplement inacceptables, déplore Karine Gavand, responsable de la campagne Climat à Greenpeace France. Comment exiger que les pays émergents prennent des engagements clairs et précis de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre, alors que les premiers pollueurs de la planète se montrent encore une fois incapables d’assumer les responsabilités qui leur incombent dans la crise du climat ? ».

Le succès des négociations internationales sur la période post-2012 du protocole de Kyoto dépendra de la capacité de la communauté internationale à décider d’une répartition partagée, mais équitable, des engagements de réduction de gaz à effet de serre entre pays industrialisés, pays émergents et pays en développement. Les responsabilités des pays du G 8 sont extrêmement claires : ils produisent 62 % des émissions de CO2 accumulées dans l’atmosphère. Encore aujourd’hui, les rejets de gaz à effet de serre sont évaluées à 20 tonnes par habitant chaque année aux États-Unis, quand elles ne dépassent pas 4 tonnes par habitant en Chine et 2 tonnes par habitant en Inde.

Les pays du G 5 avaient clairement fait savoir qu’ils accepteraient un engagement de réduction de 50 % des émissions mondiales à l’horizon 2050, si, de leur côté, les pays développés s’engageaient à réduire de 25 à 40 % de leurs propres émissions d’ici à 2020 – ce que recommandent les experts du Giec et… ce qu’ils n’ont pas fait.

« Comment Nicolas Sarkozy peut-il se satisfaire de ce que George W. Bush présente comme une avancée alors qu’il ne s’agit que d’une déclaration vide de sens et qui n’engage en rien la responsabilité du premier pollueur de la planète ?, déclare Yannick Jadot, directeur des campagnes de Greenpeace France. Le président français a choisi son camp : celui des leaders qui exploitent sans scrupule la crise climatique au profit de leurs géants énergétiques industriels. Comme ses homologues italiens et américains, il a profité de ce sommet pour tenter de vendre des centrales nucléaires dangereuses et chères. Le club Bush, Sarkozy Berlusconi des démocrates du nucléaire a fière allure ! »

Les pays industrialisés ont échoué à se fixer des objectifs de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre pour 2020, à cause de l’intransigeance de George W. Bush, Stephen Harper et Yasuo Fukuda. Ils n’ont en aucun cas encouragé à promouvoir les économies d’énergie et les renouvelables, solutions les plus rentables, efficaces et sûres, à cause des intérêts économiques de leurs groupes industriels. Ils viennent de perdre 3 jours.

« Le G 8 n’a rien apporté. Pire : il a d’une part envoyé de la poudre aux yeux aux opinions publiques des pays riches, et d’autre part émis un message inacceptable aux pays en développement », conclut Karine Gavand.