11 jours après la catastrophe, alors que les rejets radioactifs contaminent l'e

Nucléaire

Fukushima : quels rejets, quels dangers ?

11 jours après la catastrophe, alors que les rejets radioactifs contaminent l’environnement, Greenpeace fait le point sur la pollution et les risques au Japon et ailleurs.

Le Japon déjà largement contaminé

L’ASN l’écrit dans son point du 22 mars 11h00 du matin : « au large de Fukushima, des prélèvements d’eau de mer ont été réalisés à 100 m de la berge, les résultats montrent des niveaux en iode 131, de l’ordre de 100 fois supérieurs à la norme japonaise fixée à 0,04 Bq/cm3. »

Les rejets émis par la centrale de Fukushima Daiichi depuis dix jours ont entraîné des dépôts de radioactivité au sol et sur les végétaux dans la région. Les premières mesures réalisées par les autorités japonaises indiquent une contamination en Iode 131 et en césium de l’eau, des végétaux et des aliments, conduisant à dépasser dans certains cas les valeurs admissibles pour les denrées alimentaires définies par la réglementation japonaise. Les valeurs les plus élevées sont relevées dans les légumes à feuilles comme les épinards.

Radioactivité : un risque qui diminue sans jamais disparaître

Les radionucléides rejetés dans l’atmosphère par les réacteurs et les piscines de la centrale nucléaire sont au fur et à mesure dilués dans l’air. Les produits rejetés se déposent également au sol, en « taches », ce qui vient appauvrir le « panache » ou nuage lui même.

De plus, l’activité des produits radioactifs diminue dans le temps : pour certains, comme le césium 137 ou le krypton 85, très lentement. Pour d’autres, assez rapidement. Le rythme de décroissance est déterminé par la période radioactive, appelée « demi-vie », de chaque radionucléide. Celle de l’iode 131 est de 8 jours, ce qui signifie qu’au bout de 8 jours l’iode 131 a perdu la moitié de sa radioactivité. On estime qu’il faut dix « demi-vie » pour qu’un radioélément perde la plus grande partie de sa radioactivité, ainsi, pour l’iode 131 au bout de 80 jours il ne reste qu’un millième de la radioactivité initiale.

Ainsi, diluée dans l’air, déposée au sol, à mesure que le temps et la distance augmentent, la dangerosité des produits rejetés s’amoindrit mais ne disparait jamais complètement.

Nuage, masses d’air, quid de la France ?

Les masses d’air faiblement contaminées, devraient atteindre mercredi la France métropolitaine, après avoir parcouru prés de 15 000 km. Mais l’ensemble des informations publiées par les autorités ou associations d’experts restent au conditionnel : en effet, les données utilisables sont encore très rares.
Voir la déclaration de colère et d’indignation de la CRIIRAD : Les chiffres relatifs à la contamination de l’air existent mais ils sont confisqués par les Etats ! « La publication des données du réseau CTBTO1 ainsi que des installations nucléaires nordaméricaines nous aurait renseigné précisément sur les niveaux de contamination de l’air et nous aurait permis d’évaluer de façon fiable les niveaux de risque bien avant que les masses d’air contaminé n’arrivent sur l’Europe. La CRIIRAD lance un appel international, invitant citoyens, associations, scientifiques, élus… de tous pays à se mobiliser à ses côtés afin d’exiger que les résultats relatifs à la contamination radioactive de l’air, obtenus grâce à l’argent public, soient mis à disposition du public ET SERVENT A SA PROTECTION. »

Le rayonnement émis peut être très faible mais le contenu du nuage ne pourra être évalué qu’après son passage. Il est probable que les précipitations au dessus de la mer auront « lavé », ce nuage mais il n’est pas à exclure qu’une infime quantité de particules d’éléments radioactifs dangereux puissent se déposer sur le sol français.

Si tel était le cas, ces particules pourraient poser des problèmes sanitaires. Ceux-ci ne seraient pas forcément avérés au moment du passage mais dureraient dans le temps. Donc, si le nuage déposait des particules de plutonium sur une salade, celle-ci serait dangereuse pour un très long moment.
Statistiquement la probabilité de ce cas de figure est faible. La petite quantité de particules dangereuses au regard de la distance et de la taille du territoire couvert limitent les chances d’être victimes d’une contamination.

Dans l’état actuel de nos connaissances aucune mesure particulière n’est recommandée. Il serait inutile de rester confiné chez soi mercredi ou jeudi.
Nous serons particulièrement vigilants lors du passage du nuage, et si des mesures devaient être prises, nous vous en informerions immédiatement. Des questions, des doutes sur le sens des termes utilisés ? Voir notre page FAQ sur la radioactivité…

Aucune dose ajoutée de radioactivité n’est saine mais les particules qui se déposeront en France devraient être à un niveau suffisamment faible pour ne pas engendrer un risque sanitaire imminent.

Des mesures de la radioactivité seront effectuées, par l’IRSN, l’ACRO et la CRIIRAD. Sur son site, l’IRSN a mis en ligne une modélisation de la dispersion des rejets radioactifs dans l’atmosphère à l’échelle globale.

Suivre le dossier en direct sur le flux Twitter de Greenpeace France

revoir le déroulé des évènements de Fukushima ces dix derniers jours