Projet d’EPR à Penly : concertation et démocratie déjà aux oubliettes

Climat

Communiqué commun CAP 21, Les Verts, Réseau Sortir du Nucléaire 76, Greenpeace

Rouen / Paris, le 15 mai 2009 – Alors qu’aucune procédure légale n’a été élaborée, que le processus de consultation obligatoire n’a pas été respecté, au mépris des décisions du Grenelle de l’Environnement, le Préfet de région Haute-Normandie présente à Offranville (76) aujourd’hui les modalités de mise en œuvre du chantier du réacteur EPR de Penly aux décideurs politiques, économiques et sociaux. Fidèle à sa transparence légendaire, l’industrie nucléaire organise cette réunion à l’abri des médias et des regards… Il est absolument inacceptable que des réunions a huis-clos soient organisées avant même que le débat public obligatoire ait eu lieu et qu’une enquête publique ait été menée.

L’autorité de sûreté nucléaire finlandaise STUK vient d’ordonner l’arrêt des travaux de soudure du circuit primaire de l’EPR en construction à Olkiluoto, en Finlande. Cette décision intervient après la révélation d’innombrables problèmes sur le site mettant en cause la sûreté du futur réacteur. Areva se révèle parfaitement incapable de respecter la réglementation en vigueur.

« Ce nouvel incident sur le chantier vitrine d’Olkiluoto illustre une nouvelle fois l’incapacité d’Areva à réaliser un réacteur nucléaire, déclare Laura Hameaux de Greenpeace. Cette incapacité est à bien à l’image du nucléaire dans son ensemble qui se révèle incapable de tenir ses promesses en termes économiques, environnementaux et énergétiques. »

La semaine dernière, un reportage à la télévision Finlandaise révélait un courrier de STUK adressé à Anne Lauvergon, la directrice d’Areva, dénonçant un grave problème de sûreté lié aux dispositifs des systèmes de contrôle et déplorant le manque de professionnalisme du géant nucléaire français. « Les projets de construction d’EPR doivent être remis en cause, à l’image des producteurs d’électricités Sud-Africains ou Américains qui ont décidé d’annuler les constructions d’EPR prévues » ajoute Bertrand Rio de Cap 21.

En France, un réacteur de type EPR est actuellement en construction sur le site de Flamanville, dans la Manche, et le chantier y accumule aussi les problèmes. L’Autorité de Sureté Nucléaire (ASN) a déjà ordonné l’arrêt du chantier à l’été 2008 -ce qui est exceptionnel dans l’histoire du nucléaire français-, pour des malfaçons dans la qualité du béton et du liner, qui nécessitait un fort taux de réparation des soudures. Et le 4 février 2009, elle demandait à EDF de « présenter un plan pour améliorer significativement la qualité de leur réalisation et, dans l’attente de nette amélioration, de les contrôler à 100% ».

« EDF, AREVA, SUEZ, le gouvernement français, mais aussi les élus de Normandie doivent respecter la démocratie et les lois qui la protège. Il est absolument inacceptable que des réunions a huis-clos soient organisées avant même que le débat public obligatoire n’est eu lieu et qu’une enquête publique est été menée Le programme EPR est inutile, coûteux et dangereux, nous nous y opposerons par tous les moyens ».

« Un collectif régional est en cours de constitution, et il prépare d’ores et déjà un rassemblement citoyen prévu le 28 juin à Dieppe », conclut Mickaël Marie, des Verts.