Inondations en Bourgogne et Centre-Val de Loire : qui doit payer pour les dégâts ?

Climat

Quelques semaines après les inondations survenues en Hauts-de-France, puis dans le Gard et en Ardèche, c’est désormais la Bourgogne et le Centre-Val de Loire qui sont inondés depuis lundi. Maintenant que les eaux se retirent petit à petit, l’heure est au bilan pour les habitants et les habitantes sinistré·es : qui doit payer pour tous ces dégâts ? Greenpeace France estime que, étant donné la responsabilité des entreprises pétro-gazières dans le changement climatique et les profits exceptionnels qu’elles ont enregistrés ces dernières années, elles doivent contribuer à financer la réparation des dommages causés.

Le réchauffement climatique n’épargne plus aucune région en France et les fortes pluies sont amenées à se reproduire plus fréquemment, et plus intensément, provoquant sur leur passage des inondations brutales, des dégâts irréversibles et une facture dont le montant ne va cesser d’augmenter. Car personne n’est épargné : les maisons sont noyées, les terres agricoles et les récoltes submergées. Avec le retrait progressif des eaux vient alors le difficile parcours d’indemnisation pour se mettre à l’abri d’abord et réparer les dégâts ensuite.

Il y a pourtant une responsabilité majeure qui incombe aux grandes entreprises pétro-gazières que sont BP, Exxon, Chevron, Eni et TotalEnergies : c’est à elles que l’on doit 86 % des émissions de CO2 à l’échelle mondiale, elles dont le fonds de commerce est bâti sur l’aggravation du réchauffement climatique.

Les premiers responsables ne sont pas mis à contribution

Pour Sarah Roussel, chargée de campagne Climat chez Greenpeace France : « Puisque les évènements climatiques extrêmes, comme les inondations que subissent aujourd’hui les Françaises et les Français, sont la conséquence directe de l’extraction et de la combustion des énergies fossiles, les entreprises dont c’est le fonds de commerce doivent prendre leurs responsabilités et payer pour les dégâts qu’elles ont causés. »

Le mois dernier, ces entreprises ont déclaré un bénéfice de 129,5 milliards d’euros dans le monde. Pour la France seule, c’est 19,9 milliards d’euros qu’a encaissés TotalEnergies en 2023 alors que, sur la même période, les catastrophes climatiques ont coûté 6,5 milliards aux assureurs.

Le rapport de la mission Langreney rendu hier au gouvernement alerte lui aussi sur les coûts exponentiels des dommages liés au changement climatique. En parallèle, le déficit public atteint des sommets. Faire payer les grandes entreprises du pétrole et du gaz pour financer la réparation des catastrophes climatiques ne doit donc plus être tabou.