PLF 2024 : le gouvernement va-t-il enfin instaurer l’ISF climatique ?

Climat

Ce mercredi, le projet de loi de finances (PLF) 2024 va être présenté au Conseil des ministres. Après une année qui a vu la France battre tous ses records de températures et d’événements climatiques extrêmes, l’inflation rogne encore davantage le budget des ménages et dégrade leurs conditions de vie. Dans ce contexte, la question du partage de l’effort entre les différents acteurs économiques au regard de leur responsabilité est cruciale pour le pacte de solidarité nationale : la transition énergétique sera juste ou ne sera pas. Pour Greenpeace France, le gouvernement doit d’urgence intégrer des mesures sociales fortes dans le cadre du PLF 2024, notamment un Impôt sur la fortune (ISF) climatique. 

Ce sont bien les plus modestes qui paient le plus lourd tribut face aux conséquences désastreuses du réchauffement climatique : celles et ceux qui ne peuvent pas se mettre à l’abri des fortes chaleurs, qui vivent dans des passoires thermiques sans moyen de les rénover, ou dont les conditions de travail mettent directement la santé en danger lors d’événements climatiques extrêmes. Pourtant, ces populations sont également celles qui polluent le moins et qui contribuent donc le moins à alimenter l’emballement climatique.

Au contraire, les ménages les plus riches, dont le patrimoine financier émet autant que celui de la moitié des ménages français, sont pourtant loin de contribuer à la solidarité nationale à la hauteur de leur responsabilité dans le réchauffement climatique.

C’est pourquoi, à l’occasion du PLF 2024 qui s’ouvre aujourd’hui, le gouvernement ne pourra pas faire l’impasse sur des mesures de justice sociale comme l’instauration d’un Impôt sur la fortune (ISF) climatique. Si les trajectoires qui ont été dévoilées lundi manquent d’ambition pour respecter nos engagements climatiques, les moyens mis sur la table pour financer ces propositions permettront d’évaluer la cohérence du gouvernement.

Pour Sarah Roussel, chargée de campagne Climat chez Greenpeace France, « l’été que l’on a traversé et la multiplication des événements climatiques extrêmes est un dur rappel : la France doit urgemment se doter d’une feuille de route claire avec des moyens en cohérence avec les objectifs. Après que l’ISF climatique ait été défendu par le rapport Pisani-Ferry-Mahfouz et porté par différents bords politiques, le gouvernement va-t-il enfin entendre l’impérieuse nécessité d’une transition juste ? »

La mise en place d’un ISF climatique permettrait de garantir de nouvelles recettes à l’État pour faire face à la crise climatique et inciterait les ménages les plus riches à désinvestir des activités les plus polluantes.