Huile de palme : les multinationales agroalimentaires et cosmétiques toujours responsables de déforestation

Forêts

Dans une nouvelle enquête publiée aujourd’hui, Greenpeace International révèle que des multinationales comme Unilever, Nestlé, Colgate-Palmolive, Mondelez ou L’Oréal restent impliquées dans la destruction des forêts tropicales d’Indonésie, et ce en dépit de leurs engagements. L’association dénonce aussi la déforestation croissante de la province indonésienne de Papouasie, jusque-là épargnée.

Plantation d'huile de palme en Papouasie indonésienne (PT Agrinusa Persada Mulia) - mars 2018 © Ulet Ifansasti / Greenpeace

Plantation d’huile de palme en Papouasie indonésienne (PT Agrinusa Persada Mulia) – mars 2018 © Ulet Ifansasti / Greenpeace

Greenpeace a examiné les activités de 25 producteurs d’huile de palme responsables de déforestation et découvert que :

  • Depuis fin 2015, ces producteurs qui fournissent de l’huile de palme aux multinationales agroalimentaires et cosmétiques ont détruit plus de 130 000 hectares de forêts – une surface grande comme 13 fois Paris.
  • 40% des zones déforestées (51 600 hectares) se trouvent en Papouasie indonésienne, une des régions du monde les plus riches en biodiversité et qui était jusqu’à récemment préservée de l’industrie de l’huile de palme
  • 12 grandes marques se fournissent auprès d’au moins 20 de ces producteurs d’huile de palme : Colgate-Palmolive, General Mills, Hershey, Kellogg’s, Kraft Heinz, L’Oréal, Mars, Mondelez, Nestlé, PepsiCo, Reckitt Benckiser et Unilever
  • Wilmar, le plus gros négociant d’huile de palme au monde, est le principal client de 18 de ces producteurs.  

L’enquête de Greenpeace démontre que Wilmar International n’en a pas du tout fini avec la destruction des forêts tropicales. En 2013 déjà, Greenpeace dénonçait les atteintes à l’environnement de Wilmar et de ses fournisseurs. Plus tard la même année, Wilmar avait adopté une politique « zéro déforestation, zéro destruction des tourbières et zéro exploitation de la main d’œuvre ». Cependant, l’analyse de Greenpeace prouve qu’aujourd’hui encore Wilmar se fournit en huile de palme produite par des groupes qui détruisent les forêts tropicales et s’accaparent les terres de communautés locales.

« Notre enquête montre que l’huile de palme que Wilmar achète et vend est encore profondément entachée de déforestation. Les multinationales des secteurs agroalimentaire et cosmétique comme Unilever, Nestlé, Colgate-Palmolive et Mondelez ont promis à leurs clients qu’elles n’utiliseraient que de l’huile de palme zéro déforestation, mais elles n’ont pas tenu cette promesse. Ces multinationales doivent régler le problème une bonne fois pour toutes en suspendant leurs relations avec l’entreprise Wilmar tant qu’elle ne peut pas prouver que son huile de palme ne contribue pas à la déforestation », explique Cécile Leuba, chargée de campagne Forêts à Greenpeace France.

Greenpeace met également au jour des preuves d’exploitation des travailleurs et de conflits sociaux, de déforestation illégale, de développement de plantations sans permis ou dans des zones protégées et de feux de forêts liés au défrichage.

Ce rapport présente aussi une évaluation complète de la déforestation touchant actuellement la Papouasie indonésienne.  

« L’industrie de l’huile de palme s’enracine en ce moment même en Papouasie et déforeste à un rythme alarmant. Si nous n’arrêtons pas ces producteurs sans scrupules, alors les magnifiques forêts de Papouasie seront détruites pour de l’huile de palme, à l’instar de celles de Sumatra et de Kalimantan », alerte Cécile Leuba.

Notes aux rédactions

Une synthèse du rapport en français est disponible ici.

Le rapport “Final countdown” complet en anglais est disponible ici.

Des photos et des vidéos illustrant l’enquête de Greenpeace sont disponibles ici.