Déchets radioactifs : Greenpeace France et le Réseau “Sortir du nucléaire“ portent plainte contre les publicités mensongères d’Orano

Nucléaire

Paris, le 19/12/2019

Jeudi 19 décembre, Greenpeace France et le Réseau “Sortir du nucléaire“ déposent une plainte devant le Jury de Déontologie Publicitaire contre trois supports de communication d’Orano (ex-Areva) vantant les mérites de ses activités dans le domaine du retraitement de déchets radioactifs [1].

La plainte dénonce une “violation des règles de déontologie publicitaire” : la campagne d’Orano induit que les déchets radioactifs seraient recyclés et relèveraient de l’économie circulaire. Or, retraiter ne signifie pas recycler ! Dans les faits, selon un rapport du Haut Comité pour la Transparence et l’Information sur la Sécurité Nucléaire, moins de 1% du combustible usé est ré-utilisé ! [2].

« En cherchant à banaliser les déchets radioactifs, comme s’il s’agissait de n’importe quel déchet ménager, Orano tente de faire oublier que les déchets radioactifs sont non seulement dangereux, mais qu’ils représentent aussi une source de pollution grave et durable pour l’environnement. Alors que le récent débat public sur les matières et déchets radioactifs a mis en lumière une défiance importante des citoyennes et citoyens, les publicités mensongères d’Orano illustrent parfaitement la mauvaise foi de l’industrie », explique Laura Monnier, juriste pour Greenpeace France.

Pour Greenpeace France et le Réseau “Sortir du nucléaire”, la communication d’Orano trompent les consommateurs et les citoyens dans le seul but de “verdir” l’image de la multinationale et de “greenwasher” l’énergie nucléaire en général, ce qui fausse complètement le débat sur la transition énergétique.

« Par le passé, le Jury de Déontologie Publicitaire a déjà épinglé plusieurs fois les publicités mensongères de la filière nucléaire qui cherche systématiquement à véhiculer l’idée que le nucléaire serait une énergie propre. Face aux enjeux de sûreté et de sécurité intrinsèques à cette industrie, propager ce mythe est irresponsable », complète Marie Frachisse, juriste pour le Réseau “Sortir du nucléaire”.[3]

Des déchets nucléaires sont générés tout au long de la chaîne de production électro-nucléaire

Graphique issu du rapport
sur les coûts cachés des déchets nucléaires
publié par Greenpeace en septembre 2019

Notes aux rédactions :

[1] Les publicités visées par la plainte sont :
– cette publicité en ligne intitulée “Idées reçues / recyclage”.
– une publicité print (parue dans la presse papier) indiquant que “1 ampoule sur 10 en France s’allume grâce à du combustible nucléaire recyclé » alors les ampoules ne fonctionnent pas uniquement grâce à l’énergie nucléaire (72 %).
– le rapport annuel 2018, considéré comme un outil de communication accessible au public et présentant les activités de la société, où Orano mentionne qu’elle « contribue activement à l’économie circulaire en recyclant les combustibles nucléaires usés » (page 72).

[2] Rapport “Présentation du cycle du combustible français en 2018” du Haut Comité pour la Transparence et l’Information sur la Sécurité Nucléaire du 27 juillet 2018

[3] Par cinq fois entre 2015 et 2018, des communications publicitaires relatives à l’énergie nucléaire ont été déclarées par le Jury de Déontologie Publicitaire non conformes à des dispositions de la Recommandation Développement Durable de l’ARPP (Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité) : Avis n° 373/15 publié le 22 juillet 2015 ; Avis n° 379/15 publié le 14 octobre 2015 ; Avis n° 386/15 publié le 5 janvier 2016 ; Avis n° 420/16 publié le 18 octobre 2016 ; Avis n° 490/18 publié le 5 février 2018.