[Action] Dans la Drôme, Greenpeace bloque le site de départ des convois de déchets radioactifs à destination de la Sibérie

Nucléaire

Depuis 8h30 ce matin, des militantes et militants de Greenpeace France bloquent l’accès ferroviaire du site d’entreposage d’Orano à Pierrelatte dans la Drôme, où un train d’uranium usé français à destination de la Russie est en préparation. Greenpeace France dénonce l’irresponsabilité de l’industrie nucléaire et du gouvernement français dans la gestion des déchets radioactifs.

A la sortie immédiate du site d’Orano, un camion affichant « Stop aux trafics radioactifs » a été positionné sur la voie de chemin de fer et des activistes sont accrochés sous le camion et sur ses côtés.

Des photos et vidéos de l’action sont mises en ligne au fur et à mesure de la journée ici : https://media.greenpeace.fr/2573

Deux contrats – l’un liant Orano (ex-Areva) à l’entreprise étatique russe Rosatom, l’autre liant EDF à Rosatom – prévoient l’exportation d’uranium usé français vers la Russie, une pratique qui avait été abandonnée depuis 2010. Après un transport en train de Pierrelatte vers un port français, l’uranium usé – ou uranium de retraitement – est chargé à bord d’un cargo à destination de Saint-Pétersbourg en Russie, puis de Serversk en Sibérie, à nouveau par train. Le périple dure près de trois semaines.

« Nous déplorons le manque de transparence d’EDF et d’Orano sur ce qu’il advient de ces déchets nucléaires une fois en Sibérie. S’il a effectivement lieu, le processus de transformation dans l’usine de Seversk laisse au moins 85% de la matière initiale inutilisée et à la charge de la Russie. La France doit faire preuve de responsabilité et gérer ses déchets nucléaires sur son propre sol », explique Roger Spautz, chargé de campagne Nucléaire à Greenpeace France et Luxembourg.

Au moins quatre transports d’uranium usé ont déjà été effectués entre la France et la Russie depuis début 2021. Si les premiers correspondaient au contrat entre Orano et Rosatom, il est désormais possible qu’EDF envoie aussi de l’uranium usé en Russie. En effet, Rosatom a annoncé le 6 novembre qu’EDF avait validé son installation de Seversk pour le traitement de l’uranium usé français. « EDF a rejoint Orano dans une fuite en avant qui consiste à dissimuler en Sibérie des déchets dont les deux industriels ne savent plus que faire en France », constate Roger Spautz.

Emmanuel Macron a annoncé le 9 novembre la construction de nouveaux réacteurs nucléaires sur le sol français. « Plus de réacteurs, c’est plus de déchets. Que propose Emmanuel Macron pour les gérer ? La Sibérie va-t-elle continuer à servir de poubelle au nucléaire français ? Le Président-candidat ne peut prendre seul des décisions qui engageront le pays sur des générations et des générations, alors qu’aucune solution éprouvée n’existe pour la gestion des déchets nucléaires », affirme Roger Spautz.

Le Président français et son gouvernement pèsent également de tout leur poids sur la Commission européenne pour faire labelliser le nucléaire comme énergie verte dans la taxonomie européenne, quitte à accepter d’y faire figurer le gaz fossile. Alors même que le nucléaire ne respecte pas les critères de la taxonomie puisqu’il produit des déchets non recyclés, dont certains sont envoyés en Sibérie, son inclusion pourrait conduire à une relance irresponsable et inutile du nucléaire au niveau européen.

Notes aux rédactions

Un dossier de presse complet « Déchets nucléaires : aller simple pour la Sibérie » est disponible ici.

Le 12 octobre 2021, à l’occasion d’une mobilisation devant le siège d’Orano à Châtillon, au Sud de Paris, Greenpeace avait révélé la reprise début 2021 des exports d’uranium usé vers la Russie. Le 29 octobre 2021, des militants et militantes de Greenpeace France étaient présent-es sur le port de Dunkerque pour dénoncer le chargement d’uranium usé à bord du cargo Conmar Elbe à destination de Saint-Pétersbourg.

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