© Alain Combemorel
Ce mardi matin à 8h, huit activistes de Greenpeace ont démonté les rails de la voie entre les installations nucléaires du Tricastin et la gare de Pierrelatte (Drôme). Trois autres activistes sont fixés sur les rails. Cette voie devait accueillir ce matin le convoi de déchets nucléaires français en partance pour Le Havre où le navire russe, Kapitan Kuroptev, l’attend pour prendre la mer jusqu’à Saint-Pétersbourg. Les forces de l’ordre et les industriels cherchent une solution pour faire partir le convoi…
L’action entamée ce matin s’inscrit dans la lignée de la série d’actions entreprises en France ou en Russie depuis le début de l’année pour faire cesser les exportations de déchets :
Le 24 janvier blocage par trois fois du convoi ferroviaire de déchets à Cherbourg
Le 16 février, blocage du convoi ferroviaire à la source à l’usine du Tricastin
Le 11 mars, blocage du convoi ferroviaire en région parisienne, dans la gare de Valenton
Le 12 mars, tentative de blocage du bateau dans le port de Montoir de Bretagne
Le 17 mars, en Russie, des militants manifestent pacifiquement devant les locaux d’Areva
Le 24 mars dernier, des activistes bloquaient l’ambassade de France à Moscou
Les industriels essaient de faire appel à la justice pour bâillonner Greenpeace
Jeudi 1er avril Greenpeace a reçu une assignation devant le tribunal des référés à la demande d’Eurodif et TNI (filiales d’Areva). Celles-ci demandent de faire interdiction à Greenpeace de manifester son opposition à l’exportation de déchets nucléaires vers la Russie. L’audience a lieu ce mardi matin à 8h30 au TGI du Havre. En pleine controverse sur la légalité des exportations des déchets nucléaires vers la Russie, les industriels demandent à la justice de leur offrir un paravent.
Dans la nuit le Kapitan Kuroptev est attendu dans le port du Havre (Seine-Maritime) et vendredi (9 avril) c’est le Mikhail Lomonosov qui doit arriver dans ce même port. Ces deux navires chargeront à leur bord des nouvelles cargaisons de déchets nucléaires en provenance du Tricastin et à destination de la Russie. Si les cargaisons arrivent…
Des chiffres implacables
Selon Areva et EDF, l’uranium appauvri est envoyé en Sibérie pour être enrichi et renvoyé ensuite vers la France. Les chiffres officiels* sur les flux de matière entre la France et la Russie du Haut Fonctionnaire de Défense publiés en décembre 2009 prouvent qu’Areva et EDF ne disent pas la vérité : depuis 2006, 33 000 tonnes d’uranium ont été exportées vers la Russie alors que seules 3090 tonnes ont fait le chemin inverse. Où sont les 30 000 tonnes manquantes ?
Ces exportations seraient illégales si ces matières étaient qualifiées de déchets. Les industriels du nucléaire s’en sortent par un mensonge, en parlant de matière valorisable, alors que tout prouve que ces matières sont stockées en Russie.
Mettez fin aux exportations de déchets vers la Russie !
Participez à notre cyberpétition, demandez à Jean-Louis Borloo l’arrêt des exportations. Déjà plus de 29 000 citoyens ont envoyé ce message au ministre. Vous pouvez également financer les prochaines actions de Greenpeace pour maintenir la pression sur les exportations.