L’Arctic Sunrise est actuellement à l’ancre à un demi mile nautique de

Océans

Au large de St Tropez…

L’Arctic Sunrise est actuellement à l’ancre à un demi mile nautique de la côte française, pas très loin de Saint Tropez. Le vent souffle beaucoup trop fort pour que nous puissions faire le travail d’observation et nous avons donc décidé de rester au mouillage pour la journée en attendant des conditions plus favorables à notre travail, même si le temps reste au beau fixe.

En attendant voici un petit bilan d’un dimanche d’observation, dans la journée nous avons croisé quelques dauphins et un espadon qui est sorti de l’eau devant la proue du navire. Mais juste après le dîner – vers 18 h à bord, l’excitation est monté d’un cran, lorsque quelqu’un a aperçu une première baleine, un rorqual commun. Tout le monde s’est alors mis à scruter l’horizon, à l’œil nu, à la jumelle, au téléobjectif ou avec la caméra vidéo… C’est alors que 2 rorqual ont été vus à plusieurs reprises. Nous avons à ce moment mis à l’eau un zodiac pour essayer de prendre des images de plus près, malheureusement sans succès…
Dernière surprise de la soirée : un requin vu à tribord parfaitement reconnaissable à son aileron.
L’enthousiasme de l’équipage laisse présager de grands moments d’excitations lorsque nous serons dans la zone la plus riche en cétacés du sanctuaire, dans la partie liguro-provençale.

Dans cette région de la Méditerranée occidental 8 espèces de cétacés sont présentes :
Le rorqual commun, ou Balaenoptera physalus, qui est une baleine qui peut atteindre 22 m pour la femelle pour un poids de près de 75 T et plus de 20 m avec un poids de 50 T pour le mâle. Cette baleine a un souffle bien vertical, de 2 à 5 mètres et lorsqu’elle sonde, elle ne sort pas sa nageoire caudale. Le rorqual se nourrit principalement de krill, une petite crevette.

Le Cachalot, ou Physeter macrocephalus est un Odontocète, c’est-à-dire qu’il a des dents. La femelle peut atteindre une taille de 11 à 15 m et peser 15 à 20 T et le mâle une taille de 15 à 20 m pour un poids moyen de 36 T. Cet animal qui vie en groupe, à une espérance de vie de 50 à 60 ans. Il se nourrit principalement de céphalopodes, calmars, sèches ou pieuvres. On peut facilement le reconnaître à son souffle qui est oblique et contrairement au rorqual commun il sort sa queue en sondant.

Le Ziphius ou Ziphius cavirostris, est un Odontocète de 6 à 7 mètres de long, pour un poids moyen de 3 T assez difficile à repérer car son souffle est très petit et qui ne sort pour ainsi dire pas de l’eau. C’est une baleine à bec.

Les dauphin bleu et blanc, ces cétacés ont une taille moyenne de 1,80 à 2,50 m pour un poids moyen de 90 à 150 kg. Ils vivent en groupe de 15 à 300 individus. Il se nourrit de poisson, de calmars ou de krill. Il est connu pour ses sauts impressionnants qui peuvent aller jusqu’à 7 m et pour ses acrobaties c’est celui que l’on voit généralement dans les films. Les populations de dauphins blancs et bleus sont menacées par les filets de pêche, il est victime de prises accessoires, de manières générale et en particulier par les filets maillants dérivants que l’on trouve encore dans cette région de la Méditerranée, malgré l’interdiction de cet engin de pêche.

Le globicéphale, ou Globicephala melas, est un grand dauphin de 4, 5 m pour la femelle et de 5,5 m pour le mâle, il pèse 1 T pour la femelle et 1,6 pour le mâle. Ce dauphin noir avec une bande blanche le long du ventre, à une sorte de globe sur la tète, très protubérant pour le mâle. C’est le seul dauphin noir de la Méditerranée et ne peut pas non plus être confondu avec l’orque dont les ailerons sont très différents.

Le dauphin de Risso, ou Grampus griseus. Ce dauphin de 3 à 4 m de long peut atteindre un poids de 500 kg. Il ressemble au grand dauphin qui a à peu près les mêmes caractéristiques de taille et de poids.

Le dauphin commun, ou Delphinus delphis. C’est un dauphin de 2 m qui pèse environ 100 kg. Il peut être confondu avec le dauphin bleu ou blanc.

A défaut, cet inventaire rapide des cétacés que l’on trouve dans le sanctuaire Pelagos, sera nous l’espérons tous à bord complété d’observation en mer. Le navire est à proximité d’un certain nombre de yacht, de bateaux de plaisances et autres embarcations de vacanciers et notre vieux brise glace dénote un peu dans cet univers balnéaire, au point qu’il devient presque une attraction pour plaisanciers qui nous prennent en photo.

L’ambiance à bord est plutôt calme. Quelques matelots travaillent à gratter la rouille et passer de la peinture… Pendant qu’une guitare résonne dans les étages inférieur quelques personnes travaillent dans le bureau, alors que la chaleur en cette fin de l’après midi reste assez écrasante.
En espérant que les conditions de mer nous permettent de reprendre notre travail demain dès le jour levé.

François Chartier, à bord de l’Arctic Sunrise au mouillage sur la côte d’azur.