Greenpeace condamne avec la plus grande fermeté la décision de construire d’un deuxième réacteur EPR en France, sur le site de Penly (Seine-Maritime). Greenpeace va employer les moyens les plus adaptés pour contrer une décision aussi absurde sur le plan énergétique que sur le plan économique.
« Cette relance du nucléaire, décidée sans concertation, sans transparence, sans évaluation des besoins, n’a qu’un seul objectif : satisfaire quelques lobbies proches du pouvoir, comme Areva, EDF ou GDF-Suez, déclare Yannick Rousselet, de Greenpeace France. Ce deuxième EPR signe l’avis de décès du Grenelle de l’environnement : c’est le signe qu’en France, on privilégie la consommation tous azimuts, et non l’efficacité énergétique et les renouvelables. »
Emplois : la « bouffée d’air » très modeste !
EDF fait miroiter 2 000 emplois sur cinq ans à Penly, mais ce sera moins. Le chantier de Flamanville, ouvert fin 2007, est passé de 200 à 1 200 emplois qui ne sont pas majoritairement des emplois locaux (douze nationalités différentes sont représentées sur le chantier). Un « pic » de 1 800 postes est prévu, mais pour une durée de quelques mois seulement, après laquelle le nombre de travailleurs sur le chantier va décroître. Ensuite, la centrale devrait employer environ 200 permanents.
Par ailleurs, diverses études montrent qu’à investissement égal, les économies d’énergie et les renouvelables créent plus d’emplois jusqu’à 15 fois plus d’emplois que le nucléaire et permettent de produire deux fois plus d’électricité (cf. l’étude « Un courant alternatif pour le Grand-Ouest », réalisée en avril 2006 par les 7 vents du Cotentin). Par ailleurs, en Allemagne, le seul développement des renouvelables a permis de créer 250 000 emplois non délocalisables, un total de 400 000 emplois est attendu d’ici à 2020 (ministère fédéral de l’Énergie). En France, après 50 ans d’investissements massifs, les syndicats estiment que le nucléaire emploie 100 000 personnes au maximum.
3 ou 5 milliards ou plus encore ? Personne ne sait combien coûte un EPR !
Les deux EPR sont actuellement en construction dans le monde. Le prototype finlandais accuse 38 mois de retard et le surcoût avoisine les 5,5 milliards d’euros, contre 3 milliards initialement prévus. Quant au chantier français, il prend le même chemin. Démarré en décembre 2007, il affiche déjà un dépassement budgétaire officiel de 20 %. Et cela risque d’empirer : les retards s’accumulent, impliquant un surcoût d’un million d’euros par jour de retard supplémentaire pour EDF (Les Échos, article du 12 décembre 2008). Personne ne sait donc aujourd’hui combien coûte un EPR, alors qu’on sait qu’un euro investi dans l’efficacité permet d’économiser sept fois plus d’énergie qu’un euro investi dans le nucléaire n’en produit (source : Rocky Mountain Institute).
Vers une augmentation des prix de l’électricité
Cette hémorragie des coûts de construction se traduit par une augmentation du coût du kilowattheure nucléaire, qui est passé, selon EDF, de 0,28 € en 2003 à 0,60 € pour le 2e EPR en France, soit une augmentation de plus 100 % en cinq ans. « Pour les Français, ceci va se traduire par une augmentation du prix de l’électricité, déjà réclamée par EDF, affirme Yannick Rousselet. Une bien mauvaise affaire pour les citoyens inquiets pour leur pouvoir d’achat. La Commission européenne estime d’ailleurs que 20 % de l’énergie consommée en Europe est gaspillée et qu’une politique d’efficacité énergétique permettrait à chaque ménage d’économiser jusqu’à 1 000 € par an. »
La relance du nucléaire : au service des Français ou petits arrangements entre amis ?
Alors que l’économie française connaît de lourdes difficultés, que le pouvoir d’achat fond comme neige au soleil et que le déficit des finances publiques dérape comme jamais, l’État trahit le Grenelle de l’environnement et relance le nucléaire. « À quoi jouent Nicolas Sarkozy en faisant ainsi cadeaux de milliards à quelques lobbies comme il le fait avec cette relance du nucléaire, industrie très onéreuse, faiblement créatrice d’emplois, nuisible à la lutte contre les changements climatiques et qui incite à gaspiller l’électricité ? », s’interroge Yannick Rousselet.
David
Romain a écrit "De plus il existe d’autre possilité de faire du nucléaire. (Notamment avec du Thorium je crois) ou encore avec de l’eau. (Le projet est financé par le japon, les états-unis et l’europe et se déroule à cadarache en France) Même si c’est pas encore au point, la perspective est séduisante. (renseignez-vous)" Oui pour le Thorium, non avec de l'eau 1) Thorium et Réacteurs au Thorium à neutrons lents et à Sels Fondus (RSF) La filière Thorium est une future technologie de réacteurs nucléaires, dite Génération IV http://www.laradioactivite.com/fr/site/pages/generationIV.htm http://www.cea.fr/le_cea/actualites/systemes_nucleaires_du_futur_le_forum_generati http://www.assemblee-nationale.fr/12/rap-off/i0832.asp Le point positif, c'est qu'il y a pas mal de réserves minières de Thorium 232, un élément radioactif fertile, notamment en Turquie et en Inde Les points négatifs, - c'est qu'il faut aussi de l'Uranium 233 au moins pour démarrer un RSF. Or l'U233 est un élement de synthèse obtenur à partir de Th232 dans d'autres réacteurs... Les ressources en Thorium s'épuiseront aussi surement que la terre est ronde, alors que ferons nous aprés? - ce sont évidemment les déchets, aussi ingérables (ce n'est pas une question de quantité, mais de qualité) - et la technologie, qui ne sera pas au point commercialement avant 2040-2050 (trop tard pour remplacer le pétrole) Il y a de grosses impasses technologiques à surpasser, notamment dans les enveloppes des cuves (liner) qui ne résistent pas aujourd'hui au bombardement neutronique Tous cela est trés hypothétique et demanderait des investissements des centaines de fois supérieurs au développement des renouvelables, pour un résultat non garanti 2) La filière fusion, ITER, l'énergie à partir d'eau? Bon alors ça c'est une fable des nucléocrates Il n'y a aucune source d'énergie à partir d'eau Ce qui est prévu à ITER, c'est la fusion controlée dérivée de ce qui se passe dans la bombe H. Malheureusement, la bombe H , à Hydrogène est bien mal nommée car il n'y a pas d'hydrogène là dedans. Il s'agit de la fusion entre 2 isotopes de l'hydrogène, le deutérium et le tritium Le deutérium est un élément naturel que l'on trouve dans l'eau lourde Le tritium n'existe pas à l'état naturel. Il existe dans la nature autour des sites pollués par Areva et consorts (comme La Hague), car c'est un élément de synthèse à demi-vie courte On pourrait le produire industriellement à partir de Lithium Donc inconvénients - comme toutes les sources d'énergies non renouvelables, la fusion est donc dépendante de ressources naturelles: eau lourde et Lithium (ressources trés limitées) - comme toutes les filières nucléaires, beaucoup de rayonnements et de déchets à prévoir, notamment les infrastructures irradiées (enveloppe du réacteur entre autres) - et la technologie, qui ne sera pas au point commercialement avant 2080-2100 (beaucoup trop tard pour remplacer les fossiles) Effectivement, au coeur du soleil règne la fusion d'atomes d'hydrogène mettant en jeu les forces d'interaction faible. La puissance volumique est faible, mais le volume énorme, ce qui compense. Le rendement est très mauvais : 800W/m3 dans les étoiles pour 500W dégagés par un homme qui court. Mais les réacteurs envisagés sur terre fonctionneront trés différemment: au Tritium et au Deuterium, isotopes de l'hydrogene. En effet, la fusion t + d est 40 fois plus efficace que d + d. La puissance est de plusieurs MW par m3 et met en jeu l'interaction forte (1 MW=1 000 000 W >> 800W) [http://e2phy.in2p3.fr/2006/Programme/Ane.pdf] http://www-fusion-magnetique.cea.fr/ Conclusion Pourquoi ne pas sauter l'étape Thorium ou Tritium et passer dés aujourd'hui au renouvelable? Ca évite des investissements en main d'oeuvre, en matériaux et en infrastructures qui n'auront qu'une utilité temporaire En plus, ça dispense des déchets... Comment se passer d'une telle bonne idée?
David
Le nucléaire n'est une solution à rien: ni à l'épuisement des ressources, ni aux changements climatiques, ni aux maux de l'économie et encore moins aux maux sociaux comme le chômage 1) De l'énergie inépuisable? Selon les géologues, toutes les ressources non renouvelables suivraient une courbe d'extraction de type "Pic de Hubbert", de la forme d'une cloche, plus ou moins plate sur le maximum Donc lorsque aprés avoir franchit le plateau ou le pic, la production baisse, on ne peut plus satisfaire la demande (supposée en augmentation dans les sociétés de croissance du PIB): pénurie et augmentation du prix Les réserves prouvées, exprimées en années (40 ans pour le pétrole, 80 ans pour le gaz, 60-80 ans pour l'Uranium 235) ne sont donc pas trés pertinentes: le problème se pose bien avant. Par conséquent, investir 3 à 5.5 milliards d'€ par EPR, d'une durée de vie estimée à 40 à 50 ans et des mise en exploitation de 2015 à 2030, ça nous amène vers 2080. Il n'y a aucune chance qu'il y ait assez d'Uranium, et encore moins à bas prix pour tous les réacteurs en construction aujourd'hui un peu partout dans le monde à cette échéance Encore plus illusoire de croire que l'on peut convertir la masse de nos voitures à pétrole en voitures électriques rechargées par de nouvelles centrales additionnelles (il y en a 440, il en faudrait 4000 à 10 000!) Il est vraiment dommage de dilapider du temps, des matières, du travail humain et accessoirement de l'argent pour des usines destinées à fermer rapidement. De plus, le rendement actuel de 34% en France est assez pathétique. L'EPR à 36 % reste déplorable. Des réacteurs à neutrons rapides (RNR, type Superphénix) monteraient à un malheureux 40% Ces technologies sont trop rustiques, il est regrettable d'y brûler des ressources précieuses et non renouvelables: mieux vaut les garder pour l'avenir. A court terme, un réacteur ne produirait qu'à peine l'énergie demandée pour le raffinage du minerai (yellow cake) et l'enrichissement de son propre combustible. En effet, les mines d'Uranium exploitées aujourd'hui sont les plus riches. Lorsqu'elles seront épuisées, il faudra exploiter des gisement ou l'Uranium est moins concentré: l'énergie pour l'extraire va croitre considérablement Notons qu'aujourd'hui 2 à 4 réacteurs tournent pour l'usage exclusif d'Eurodif. Combien en faudra t il pour ITER? 2) Les GES Aujourd’hui, on considère que les quelques 442 réacteurs en activité dans le monde permettent d’économiser 4 à 6% des rejets de CO2 Si l’on parvenait à doubler la production nucléaire d’ici à 2050, on ne réduira que de 5% nos émissions de GES, du fait de l’augmentation prévue de la production totale De plus, contrairement aux lieux communs généralement admis, le nucléaire n’est pas neutre en GES, loin de là Les meilleures centrales à cycle combiné à gaz en 2009 ont un rendement qui atteint 60%. Elles émettent 370 gCO2/kWh électrique. L'éolien c'est entre 11 et 37 gCO2/kWh électrique. Le nucléaire entre 11 et 130 aujourd'hui, selon ce que l'on prend en compte (Cf rapport Secure Energy mars 2007 Oxford Research Group http://www.oxfordresearchgroup.org.uk/publications/briefing_papers/pdf/secureenergy.pdf page 17) La teneur en minerais d'uranium est aujourd'hui 0,15% d'U3O8 en moyenne A une concentration de 0.02% de U3O8, les émissions de CO2 du nucléaire rattrape les émissions des centrales à gaz. (cf http://www.oxfordresearchgroup.org.uk/publications/briefing_papers/pdf/secureenergy.pdf page 42) Cette concentration et ce bilan CO2 seront atteint à une date dépendant de l'envergure du plan de relance du nucléaire (entre 2050 et 2070) Voir aussi http://www.oxfordresearchgroup.org.uk/publications/briefing_papers/secureenergy.php http://www.oxfordresearchgroup.org.uk/work/global_security/energy.php http://www.oxfordresearchgroup.org.uk/ De plus, les centrales doivent être refroidies, et sont la plupart du temps construites prés de ressources en eau. Le changement climatique pourrait amener une raréfaction des ressources en eau, rendant le refroidissement des centrales aléatoire, voire impossible. Prés des mers, les épisodes de montées des eaux pourraient affecter les installations en obligeant, au minimum temporairement, à les fermer. Des inondations, des chutes de neiges hors normes, des coups de vent violents pourraient dégrader le fonctionnement ou la sécurité des installations, voire l’interrompre définitivement. 3) L'économie L' association les 7 vents du Cotentin a mené une étude comparative entre du tout nucléaire et un mélange de mesures d’économies d’énergie et de production de renouvelables. [page 106 http://www.greenpeace.org/raw/content/france/ presse/ dossiers-documents/ 7-vents-du-cotentin.pdf] Selon ces résultats, pour un équivalent de production identique (hypothèse haute 13 TWh), le coût est 60% de celui de l’EPR. Pour un équivalent d’investissement (hypothèse basse 3 milliards d’€), la production équivalente en éolien serait de 1.7 fois plus. Il y a quelques années, un groupe de travail ONG-industrie comprenant Global Chance et le CEA ont mené conjointement une étude objective et scientifique sur les qualités respectives des options à notre disposition ( B Dessus de Global Chance et Ph Girard du CEA) La conclusion en était que le moindre euro investi dans les économies d'énergie avait plus d'efficacité en volume d'énergie économisée que le même euros investi en capacité de production supplémentaire 4) Le social: l'emploi En France, il y a 100 000 à 150 000 emplois aujourd’hui dans le nucléaire En Allemagne, le seul développement des renouvelables a permis de créer 250 000 emplois non délocalisables, un total de 400 000 emplois est attendu d’ici à 2020 (ministère fédéral de l’Énergie). Selon l’étude des 7 vents du Cotentin [page 106 http://www.greenpeace.org/raw/content/france/ presse/ dossiers-documents/ 7-vents-du-cotentin.pdf] le maximum pour un seul EPR est de 2300 personnes employées sur le chantier, l’effectif permanent est de 250 à 300 personnes avec une moyenne sur 15 ans de 600 emplois créé. Cette association a mené une étude comparative entre du tout nucléaire et un mélange de mesures d’économies d’énergie et de production de renouvelables. Selon ces résultats, pour un équivalent de production identique (hypothèse haute 13 TWh), le coût est 60% de celui de l’EPR, le nombre d’emplois 20 fois plus élevés. Pour un équivalent d’investissement (hypothèse basse 3 milliards d’€), la production équivalente serait de 1.7 fois plus et les emplois 34 fois plus nombreux. 5) Le social: la santé Il ne vous a pas échappé que les centrales quelle que soit la filière, font des déchets. Les pires sont les déchets à haute activité et vie longue: Américium et Neptunium Comme tu sait la radioactivité décroit selon une règle exponentielle Wikipédia explique trés bien que la grandeur intéressante est la période radioactive ou demi vie Pour le Neptunium 237 c'est 2 .10 puissance 6 = 2 millions d'années Etant donné que l'homo erectus serait apparu il n'y aguère plus de 1.5 millions d'années, que penses tu que nous seront devenu dans 2 millions d'années? Peu de chance que nous ayons la forme d'homo sapiens Le Congrés des USA s'interroge sur la signalétique des stocks de déchets que nous laisserons à Homo Irradiarus, afin qu'il s'en alarme si les mouvements de la tectonique des plaques lui en ramènent un fût (indestructible le fût, évidemment)
Pifa
Pour ma part je trouve les analyses de romain et claudel très pertinentes, et je suis désolée, mais le nucléaires, pour l'instant, il va falloir s'en contenter, nous ne sommes pas près à changer de mode de vie, sauf sous la contrainte et je crains qu'elle soit pour un avenir proche ! par exemple, j'habite à la campagne (et près d'un centrale) nous sommes le seul hameau (une 50 aine de personnes) de la commune à avoir refusé l'éclairage de nuit, oui je sais c'est une toute petite économie mais x...) j'ai également opté pour une pompe à chaleur, merci le crédit d' impôt) J'ai vu le reportage d'Elise Lucet sur les déchet nucléaires, j'ai été très choqué par les propos du député Bataille qui manifestement est un INCOMPÉTENT et ne connait rien aux déchets nucléaires.