Paris, le 20 juin 2008. Deux militants japonais de Greenpeace ont été arrêté

Océans

Scandale de viande de baleine : le deux poids-deux mesures de la justice japonaise

Paris, le 20 juin 2008. Deux militants japonais de Greenpeace ont été arrêtés vendredi à Tokyo pour avoir révélé un scandale de viande de baleine impliquant le gouvernement japonais qui continue de chasser la baleine à des fins soi-disant scientifiques dans le sanctuaire antarctique. Le siège de Greenpeace au Japon a également été perquisitionné dans le cadre de cette enquête ainsi que les domiciles des deux militants.

Junichi Sato et Toru Suzuki, respectivement âgés de 31 et 41 ans, sont accusés d’avoir volé un carton contenant 23,5 kilos de viande de baleine débarqué du Nisshin Maru, le navire-amiral de la flotte japonaise, de retour de la chasse à la baleine dans l’Antarctique. Ce carton avait été remis par Greenpeace aux autorités japonaises pour constituer une preuve de l’existence d’un trafic organisé de viande de baleine en provenance du Nisshin Maru. En dépit du moratoire international sur la chasse à la baleine, le gouvernement japonais continue de chasser dans le sanctuaire antarctique à des fins soi-disant scientifiques.

Or, après quatre mois d’investigation, Greenpeace, en confisquant ce carton, a permis de prouver que de la viande issue de ce programme scientifique se retrouvait dans les bagages personnels des membres d’équipage et qu’elle ne servait donc en rien un quelconque programme scientifique. La révélation de ce trafic a conduit la justice japonaise à ouvrir une enquête qui est toujours en cours. Les scientifiques présents à bord du navire ne pouvaient d’ailleurs ignorer ce trafic qui s’élève, selon Greenpeace, à environ 300 kilos de viande de baleine par an et par membre d’équipage. Le Nisshin Maru compte environ 150 membres d’équipage.

« Nous avons révélé un scandale qui implique des potentats du gouvernement japonais qui bénéficient de la chasse à la baleine et il n’est pas surprenant qu’ils contre-attaquent, a déclaré Jun Hoshikawa, directeur de Greenpeace Japon. Ce qui est surprenant, c’est que ces militants, innocents de tout crime, ont été arrêtés pour avoir rendu de la viande de baleine qui avait été volée aux contribuables japonais. »

« Pour la justice japonaise, il semble plus important et urgent d’arrêter deux militants cherchant à établir la vérité qu’à démanteler un trafic organisé de viande de baleine ! », dénonce François Chartier, chargé de campagne Baleines à Greenpeace France.

A l’heure où se réunit la Commission Baleinière Internationale (CBI) à Santiago du Chili, ce scandale prouve une fois de plus la nécessité de mettre fin immédiatement au programme dit scientifique de chasse à la baleine du gouvernement japonais qui en réalité dissimule un programme purement commercial et donc totalement interdit par le moratoire international en vigueur depuis 1986.