5 choses à savoir sur les COP

Climat

Pour beaucoup, les COP sont le synonyme de discours interminables et de séances photo, et c’est parfois vrai. Mais ce sont aussi, et surtout, des opportunités clés pour lutter ensemble contre la crise climatique. À l’approche de l’ouverture de la COP30, qui se tiendra à Belém au Brésil, aux portes de la forêt d’Amazonie, voici cinq choses à connaître sur ces rencontres internationales.

Qu’est-ce qu’une COP ?

Le sigle COP signifie Conference of the Parties ou Conférence des Parties en français. Il s’agit de la conférence annuelle des États membres de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, qui a été établie en 1992 lors du Sommet de la Terre de Rio.

Actuellement, 198 pays participent à cette Convention, ce qui en fait l’un des plus larges organes multilatéraux du système des Nations unies. À chaque COP, ces États se réunissent pour coordonner leur action face à la crise climatique en négociant les moyens de limiter le réchauffement planétaire, de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de soutenir les populations déjà impactées par les effets du changement climatique.

Des représentant·es de Greenpeace lors d’une conférence de presse dans le cadre de la COP29 à Bakou, en Azerbaïdjan, en novembre 2024. © Marie Jacquemin / GreenpeaceThe 29th UN Climate Conference, COP29, takes place in Baku, Azerbaijan, from 11 to 22 November 2024. Greenpeace is at the COP to hold governments to account to make fossil fuel polluters pay for the climate crisis they have created, and put fossil fuel phase out plans at the heart of national climate action.

Au sein d’une COP, on retrouve des dirigeant·es du monde, des négociateur·ices des gouvernements, des scientifiques, des chef·fes autochtones, des jeunes militant·es, des représentant·es d’ONG, des journalistes et, bien sûr, des lobbyistes. C’est un espace complexe, parfois chaotique et souvent frustrant. Mais il n’existe aucun autre forum mondial où les plus petites nations insulaires et les plus grandes économies mondiales s’assoient à la même table pour tenter de conclure des accords.

 

Pourquoi les COP sont-elles importantes pour trouver des solutions à l’échelle du monde ?

La crise climatique n’a pas de frontières. Les sécheresses dans une région peuvent faire monter le prix de l’alimentation dans plusieurs pays du monde. La fonte des glaciers dans l’Himalaya menace des communautés à des milliers de kilomètres. Les vagues de chaleur en Asie du Sud tuent des personnes qui ne sont pas responsables de ce chaos. 

C’est pour cela que les COP existent : elles sont le seul lieu où les gouvernements peuvent, au moins en théorie, coopérer pour résoudre un problème qu’aucun pays seul ne peut régler, comme cela est le cas par exemple avec la couche d’ozone.

Le multilatéralisme peut sembler être un mot compliqué, mais il signifie simplement que les pays travaillent ensemble. Et en matière de climat, les problèmes mondiaux nécessitent des solutions mondiales. Sans ces COP, l’alternative serait que chaque pays se débrouille seul face à une urgence planétaire.

Ce que les COP ont permis

Action « Inonder la COP » lors de la COP27, à Charm el-Cheikh, en Égypte, en novembre 2022. © Marie Jacquemin / Greenpeace

L’histoire montre que les COP peuvent permettre d’atteindre des victoires d’étape. 

  • Lors de la COP21 à Paris, en 2015, les gouvernements ont signé l’accord de Paris et se sont entendus pour maintenir le réchauffement climatique « bien en dessous de 2 °C » et viser 1,5 °C. Si cette limite a été ponctuellement dépassée en 2024, elle reste l’objectif principal à suivre.
  • Lors de la COP27 à Charm el-Cheikh, en 2022, après des décennies de mobilisation, le fonds « pertes et dommages » a été créé pour aider les pays les plus vulnérables.
  • Lors de la COP28 à Dubaï, en 2023, les énergies fossiles ont été clairement identifiées comme responsables de la crise climatique, pour la toute première fois. Dans le même temps, les États se sont engagés à mettre fin à la déforestation d’ici 2030. Un tournant majeur pour le climat et la biodiversité, mais nous avons alerté que ces avancées doivent désormais se traduire par des actions concrètes pour éliminer totalement, rapidement et durablement les énergies fossiles.
  • Lors de la COP29 à Bakou, en 2024, la finance climat a dominé les discussions et de nouveaux engagements ont été pris, bien que pour le moment toujours très insuffisants face à l’ampleur des impacts.

Aucune de ces victoires n’est le fruit du hasard. Elles sont le résultat de la puissance de la mobilisation citoyenne : la détermination des peuples autochtones, la résistance des pays vulnérables au changement climatique, le refus des militant·es de baisser les bras et l’engagement de millions de citoyen·nes qui réclament des mesures concrètes.

Lobbyistes vs. mobilisation citoyenne

Soyons réalistes : les COP sont souvent perçues comme des lieux de discussion où les lobbyistes des entreprises polluantes sont plus nombreux que les représentant·es des pays touchés par le réchauffement climatique.

Près de 2500 personnes affiliées à l’industrie des énergies fossiles étaient présentes lors de la COP28. C’était presque plus que toutes les délégations nationales. L’agro-industrie était également représentée en masse pour défendre l’élevage industriel.

Une militante lève le bras en signe de solidarité lors de la plénière des peuples de la COP29 à Bakou, en Azerbaïdjan, en novembre 2024. © Marie Jacquemin / GreenpeaceThe 29th UN Climate Conference, COP29, takes place in Baku, Azerbaijan, from 11 to 22 November 2024. Greenpeace is at the COP to hold governments to account to make fossil fuel polluters pay for the climate crisis they have created, and put fossil fuel phase out plans at the heart of national climate action.

C’est pour cela que la société civile, les peuples autochtones, les jeunes, les militant·es doivent aussi se retrouver dans les couloirs des négociations : pour tenir les gouvernements responsables, dénoncer le greenwashing, faire entendre les voix trop souvent ignorées.

Si nous allons aux COP, ce n’est pas parce qu’on croit que les politiques vont soudain sauver la situation, mais parce que sans pression continue et forte, le progrès est encore moins probable.

Mais pourquoi les COP comptent ?

Voici un chiffre frappant : selon l’ONU, les engagements nationaux actuels nous orientent toujours vers un réchauffement pouvant atteindre jusqu’à 3,1 °C ce siècle.

Pour revenir dans les clous de la limite de 1,5 °C de réchauffement de l’accord de Paris, les pays doivent mettre pleinement en œuvre leurs engagements et les renforcer, en veillant à réduire les émissions d’environ 43 % d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2019, et aller encore plus loin d’ici 2035.

C’est ce qui fera la différence entre un effondrement généralisé des écosystèmes et une chance de stabiliser le climat. Les COP sont donc encore nécessaires, et les décisions qui y sont prises peuvent littéralement ajouter ou retirer de l’atmosphère des gigatonnes de pollution carbone. La différence est vitale pour des millions de personnes, pour les forêts, pour la biodiversité et pour les générations futures.

Pourquoi la COP30 sera déterminante ?

Cette 30ᵉ édition se tiendra à Belém, au Brésil, aux portes de la forêt amazonienne.  Tout un symbole.

L’Amazonie abrite une biodiversité extraordinaire et des millions de personnes, dont de nombreuses communautés autochtones. Elle est également l’un des plus importants stocks de carbone de la planète, retenant une centaine de milliards de tonnes de CO₂. Mais elle approche d’un point de basculement sans précédent : celui d’une transformation profonde de son écosystème, et d’assèchement de vastes zones, avec des conséquences majeures sur le carbone stocké et sur la biodiversité..

Face à cette menace, des milliers de personnes sont attendues pour faire pression sur les États et rappeler que les solutions ne se jouent pas uniquement dans les zones de négociation. Les peuples autochtones y auront un rôle central : un millier de représentant·es participeront aux discussions officielles, à la grande marche du 17 et au Sommet des peuples pour faire entendre leur voix et défendre leurs territoires.

Cette COP se tiendra aussi dix ans après l’accord de Paris, ce qui en fait un moment clé pour faire le bilan. Les gouvernements doivent présenter des engagements climatiques plus ambitieux, conformes à l’objectif de 1,5 °C, qui reste la boussole à suivre.

En résumé : c’est cette année que les dirigeant·es doivent tout faire pour tenir le cap qui avait été défini à Paris. 

Des militant·es déploient une banderole à l’intérieur du bâtiment des Nations unies lors de la Conférence sur le climat de Bonn, appelant à des mesures plus fortes pour respecter la limite de 1,5°C. © Marie Jacquemin / Greenpeace

Des militant·es déploient une banderole à l’intérieur du bâtiment des Nations unies lors de la Conférence sur le climat de Bonn, appelant à des mesures plus fortes pour respecter la limite de 1,5°C. © Marie Jacquemin / Greenpeace

Les enjeux ne pourraient être plus importants. La COP30 est l’occasion pour les gouvernements de faire preuve de courage et de passer des discussions à l’action.

Et pour pousser nos responsables politiques à agir, il faut que des citoyens et citoyennes continuent de se mobiliser partout dans le monde en manifestant, en votant, en poursuivant les pollueurs en justice, en protégeant les écosystèmes, en défendant une justice climatique et sociale, en partageant leurs récits…

Si vous voulez en savoir plus sur ces grandes rencontres internationales que sont les COP, vous pouvez télécharger notre fiche thématique plus détaillée :

Si vous voulez soutenir des demandes contraignantes à porter lors de cette COP30, vous pouvez signer notre pétition pour exiger que les entreprises polluantes payent pour les dégâts climatiques qu’elles causent :