Récif de l’Amazone : une nouvelle étape décisive

Vous avez pu suivre avec nous les moments forts de cette expédition. À l’heure de tirer un premier bilan et alors que l’Institut brésilien pour l’environnement (Ibama) vient tout juste d’annoncer un nouveau rejet du projet de Total, encore en suspens, je voudrais revenir avec vous sur plusieurs points qui m’ont particulièrement touché et qui doivent nous encourager à poursuivre nos efforts face au géant pétrolier.

 

1. Le récif nous réserve encore des surprises

C’est une véritable enquête que nous avons menée, aux allures de bon polar : du suspense, des suspects, des surprises. Avant de partir, la superficie du récif était évaluée à 9 500 km2… Nous savons désormais qu’il est au moins six fois plus vaste : il s’étendrait sur au moins 56 000 km2 ! Et ce n’est pas tout : nous l’avons clairement repéré dans les eaux territoriales françaises, en Guyane ! Il est donc très probable qu’il soit encore plus vaste que ce que les scientifiques imaginaient et qu’il joue un rôle clé dans l’ensemble de la région. Je ne peux tout simplement pas imaginer que cet écosystème soit détruit alors que nous avons encore tant à découvrir.

2. Les projets de Total sont une menace réelle et directe

Il faut l’avoir vécu pour vraiment s’en rendre compte : les courants dans la zone du Récif de l’Amazone sont parmi les plus forts au monde. Les conditions d’exploration étaient extrêmement difficiles et nous avons dû renoncer à plusieurs reprises à envoyer notre petit robot sous-marin. Dans de telles conditions, une fuite de pétrole ou une marée noire serait catastrophique pour les mangroves brésiliennes et guyanaises. Autre confirmation majeure de cette expédition : nous avons pu prouver que le Récif de l’Amazone se trouve dans un des blocs de la concession pétrolière de Total au Brésil. Forer dans les environs aurait donc, avec certitude, un impact sur cet écosystème unique.

 

3. Du local à l’international, ça bouge !

C’est une source de fierté et de motivation : malgré l’entêtement de Total, le Récif de l’Amazone reste à ce jour préservé. Grâce aux nouveaux éléments scientifiques recueillis, la décision d’autoriser ou non les projets de Total est encore en suspens. L’Institut brésilien pour l’environnement (Ibama) a émis un avis négatif mardi 29 mai estimant que le projet d’exploration de Total « présente des lacunes et des incohérences qui empêchent son acceptation ». Ce rejet n’est pas encore définitif, mais c’est bien un nouveau revers pour le géant pétrolier.

Localement, nous pouvons compter sur l’engagement fort des communautés autochtones et d’associations au Brésil et en Guyane, opposées aux projets de Total. Le comédien Lambert Wilson, qui a rencontré leurs représentants récemment, leur a apporté son soutien et a lancé un appel pour préserver le récif et les mangroves de la région.

Plusieurs médias (dont La Croix et RFI), ainsi que des jeunes Youtubeurs du collectif Le Tatou se sont aussi intéressés au Récif de l’Amazone.

Et tout au long de l’expédition, nous avons vu le nombre de soutiens dans le monde grandir ! Vous, défenseurs et défenseuses du Récif de l’Amazone, êtes désormais plus de deux millions à nos côtés !

 

4. Et maintenant ? Une étape décisive

L’expédition est certes terminée, mais nous continuons bien évidemment à faire pression sur Total pour que l’entreprise renonce définitivement à ses projets pétroliers à proximité du Récif de l’Amazone.

Que va-t-il se passer dans les prochains mois ?

Après des semaines en mer, parfois très agitées, je suis vraiment fier de ce qui a été accompli avec vous.

Je garde une image forte en tête, lors de notre passage en Guyane : celle des enfants et adolescents de différentes écoles et associations de Cayenne qui sont montés à bord de l’Esperanza. Leurs questions, leur curiosité, leur intérêt très marqué pour l’environnement et sa protection sont de véritables encouragements à continuer notre action pour préserver le Récif de l’Amazone face aux projets de Total.

De retour d’une expédition à la découverte du Récif de l’Amazone, les équipes de Greenpeace ont rencontré des enfants d’écoles et associations de Cayenne, en Guyane. © Greenpeace

Merci à vous toutes et tous !