Pourquoi Greenpeace milite pour garantir le droit à l’alimentation ?

Agriculture

Parce que répondre à la précarité alimentaire est un enjeu social et sanitaire de premier plan

En France, des millions de personnes sont frappées par la précarité alimentaire. Près de sept millions de personnes ont été contraintes de recourir à l’aide alimentaire en 2020, selon une étude du Secours Catholique. Le droit à l’alimentation, qui devrait permettre à chacun et chacune de se nourrir dignement, de manière adaptée et en quantité suffisante, est ainsi largement piétiné. Cette précarité alimentaire frappe près de 10% de la population française, et plus particulièrement les jeunes de moins de 25 ans qui représentent 50% des bénéficiaires des repas servis par les restos du cœur. La crise liée à l’épidémie de covid-19 a renforcé et rendu davantage visible cette extrême précarité : les images d’étudiants et d’étudiantes en file devant les lieux de distribution d’aides alimentaires ont considérablement marqué les esprits.

Cette crise sociale se double d’une crise sanitaire, puisque les populations les plus pauvres sont frappées de manière plus forte par des maladies liées à la malnutrition et à la surconsommation de nourriture industrielle, comme l’obésité, le diabète, les maladies cardio-vasculaires ou certains cancers. Les chiffres sur l’obésité sont particulièrement frappants : en France, l’obésité est quatre fois plus forte chez les enfants d’ouvriers que chez les enfants de cadres.

Parce que garantir le droit à l’alimentation est aussi un enjeu écologique

Le droit à l’alimentation implique non seulement des enjeux sociaux et sanitaires, mais aussi environnementaux. En effet, lorsque le prix devient le facteur déterminant des choix alimentaires, adopter une alimentation saine à la fois pour soi et pour la planète est impossible. Car les produits les moins onéreux sont souvent fabriqués et distribués de manière industrielle, et l’industrialisation de l’agriculture porte atteinte à l’environnement, pose de graves problèmes de santé publique et provoque la diminution du nombre d’emplois dans l’agriculture ainsi que le surendettement de nombreux agriculteurs et agricultrices en activité.

Garantir le respect du droit à l’alimentation reviendrait à donner à chacun et à chacune le choix d’opter pour une alimentation de qualité, vertueuse tant d’un point de vue environnemental que social et sanitaire. Ce changement radical dans la consommation alimentaire contribuerait avec force à la nécessaire transformation d’un système agricole à bout de souffle.

Parce que les mesures qui allient social et environnement existent pour remédier à la précarité alimentaire !

Pour garantir à tous et toutes le droit à une alimentation digne, choisie, suffisante et adéquate, il existe des mesures systémiques qui émergent aujourd’hui dans le débat public.

Parmi elles, on recense notamment la sécurité sociale de l’alimentation, un dispositif universel qui permettrait à chacun et à chacune de disposer d’une somme allouée à l’achat de produits conventionnés. Ce dispositif prometteur fait notamment écho au conventionnement des médicaments par la sécurité sociale. Porté par une large coalition d’acteurs, son application détaillée fait encore l’objet de débats. Mettre en œuvre la sécurité sociale de l’alimentation permettrait sans nul doute de renforcer le droit à l’alimentation.

Pour les étudiants et les étudiantes, population particulièrement exposée à la précarité alimentaire, le rétablissement du repas à un euro dans les restaurants universitaires est incontournable. Cette tarification doit s’accompagner d’un renforcement des progrès réalisés dans l’approvisionnement des restaurants universitaires. Le but : pouvoir donner à chaque étudiant·e l’accès à une alimentation saine et écologique et répondre ainsi en urgence à l’immense précarité qui touche aujourd’hui bon nombre d’étudiants et d’étudiantes.