Qui sont les groupes de pression qui ont l’oreille du président de la République et de son gouvernement en matière de politique énergétique?
C’est la question à laquelle nous nous efforçons de répondre, depuis le début de l’été.
Après avoir révélé le rôle des industriels de l’énergie puis celui des X-Mines, c’est aujourd’hui le portrait des élus du nucléaire que nous dressons.
Ce sont des élus de la République au niveau local, qui représentent un territoire, des citoyens.
Les élus de l’Assemblée nationale et du Sénat cumulant une fonction élective locale jouent un rôle important au sein des majorités parlementaires. Ils sont les oreilles et la voix de la majorité auprès des citoyens, et ils représentent les meilleurs défenseurs de la politique gouvernementale (quand ils sont dans la majorité) sur le terrain. Leur rôle est donc essentiel pour l’exécutif. Un exécutif auprès duquel ils bénéficient d’une écoute particulière.
Mais pas seulement. Ces élus sont aussi pris au piège.
Dans le traquenard de la rente nucléaire, les élus locaux jonglent avec des infrastructures publiques nombreuses, qu’ils doivent à l’industrie.
Les territoires du nucléaire combinent une fiscalité avantageuse pour les habitants, des infrastructures publiques nombreuses et des revenus fiscaux issus de l’activité nucléaire inondant les communes, départements et régions. La fermeture des centrales (qui arrivera forcément, pour des raisons d’âge et de sûreté, la seule question en suspend étant « quand? ») représenterait une perte sèche de revenus pour ces villes et l’incapacité de maintenir les infrastructures en fonctionnement ou de rembourser les emprunts contracté.
Face à cette logique, certains élus locaux s’entêtent à défendre ce qui semble aujourd’hui faire les beaux jours de leur ville ou de leur département, exception faite du risque constant d’accident. Ils préfèrent ainsi assurer leur réélection, plutôt que de préparer la conversion économique des territoires qui garantira leur survie au-delà du nucléaire.
La politique énergétique de la France : un choix crucial
Le choix de maintenir coûte que coûte notre nucléaire vieillissant et dangereux impacte le pays pour plusieurs décennies. Aujourd’hui, ce choix appartient (normalement) à François Hollande. Le président sera-t-il en mesure de se démarquer des groupes de pression traditionnels pour faire le choix des énergies du futur, des renouvelables et de la transition énergétique ?
Il doit dépasser l’intérêt de quelques-uns et choisir de privilégier le futur de l’ensemble des français et de notre économie.
Nous continuerons à exposer ces groupes de pression, leur rôle, leur influence, leurs intérêts et leurs méthodes. Nous continuerons à demander à François Hollande de choisir un autre avenir pour notre pays.