La politique
énergétique
de la France
est un choix crucial

Ce choix impacte, de l’avis de toutes les parties prenantes – qu’elles soient politiques, industrielles ou citoyennes – le pays pour plusieurs décennies.

Aujourd’hui, à l’heure où le président de la République élu, François Hollande, a promis d’enclencher la transition énergétique du pays, et qu’un “débat national sur la transition énergétique” est organisé, une question se pose : mais qui décide de la trajectoire énergétique du pays ?

Les citoyens ? On en doute. Les responsables politiques ? Pas sûr... Examinons de plus près les influenceurs de la politique énergétique française. Penchons nous sur leurs intérêts TRÈS précis.

Nous allons exposer progressivement, jusqu’en septembre, ces “acteurs”, leur rôle, leur influence, leurs intérêts et leurs méthodes.


Les industriels du nucléaire

Une poignée d’entreprises a quasiment la mainmise sur la politique énergétique de la France. Qui sont-elles? Elles construisent des centrales nucléaires (Areva, Alstom, Bouygues, ...), produisent de l’électricité (EDF, UFE, ...) ou en sont de très grandes consommatrices (Uniden, Solvay, ...). Ce sont des poids lourds de l’économie française dont les opinions sont très attentivement écoutées par le gouvernement.

Ensemble, elles sont le système électrique français. Elles l’ont construit, elles en gèrent chaque dimension : enrichissement d’uranium, production, transport et distribution d’électricité, retraitement des déchets... Leur mainmise sur l’électricité est totale, leur influence énorme.

Les X-Mines
les conseillers de l'ombre

Depuis sa fondation en 1794 le corps des Mines regroupe les ingénieurs formés à l’école des Mines. Ses membres sont formés à l'École nationale supérieure des Mines de Paris, désormais connue sous le nom de Mines ParisTech. La plupart d'entre eux provient de l'École polytechnique ; on les appelle alors X-Mines ; les autres proviennent de l'École normale supérieure (ENS), Télécom ParisTech (auparavant ENST) ou bien du cursus normal de l'École nationale supérieure des Mines de Paris. Fonctionnaires de l’État, la plupart ont suivi le cursus Polytechnique (X) suivi, comme école d’application, des Mines de Paris. Le corps des Mines est rattaché au ministère de l’Économie et des finances.

C'est un "corps", un "tout" solidaire. Un groupe fortement uni par l’appartenance à une même communauté privilégiée et par un ensemble de traditions et d’images collectives

Les élus
Ces défenseurs du nucléaire

L’électronucléaire représente un enjeu socio-économique important dans les régions françaises. Les collectivités abritant des sites nucléaires dépendent largement des revenus générés par le secteur, qui, au-delà des emplois créés, apporte également une part importante des ressources fiscales. Ces ressources fiscales alimentent les budgets des collectivités locales et territoriales via la "contribution économique territoriale", nouvelle mouture de la taxe professionnelle.

Et les élus des territoires du nucléaire agissent à l’Assemblée nationale et au Sénat tout comme dans "leurs" territoires, pour garantir que jamais la fermeture de "leur" réacteur ne sera abordée. Pourtant, si leur réélection dépend du maintien de l’activité nucléaire, l’avenir économique des territoires dépend, lui, de la capacité des élus à préparer leur transition économique ... et énergétique !

Ces élus devraient anticiper la fermeture inévitable de ces installations, pour l'intérêt général, plutôt que de protéger leurs seuls intérêts électoraux.

Les syndicats
Champions de l'industrie atomique

Défendre l’emploi et les intérêts des salariés est le rôle premier des syndicats. C'est cette mission qui a conduit à leur création. Ils portent également la défense d’un modèle d’emploi, d’une vision du travail et du service public.

Mais on constate que les syndicats du nucléaire sont moins des défenseurs de l'emploi et du pouvoir d'achat que d’ardents défenseurs de l'industrie de l'atome.

Pourquoi cette protection parfois jusqu’au-boutiste du secteur nucléaire? Elle signifie que l’enjeu pour les syndicats est double. Il s‘agit de maintenir l’emploi d’une filière existante et la défense d’une vision du service public, certes. Mais aussi (surtout ?) d’une filière essentielle dans le fonctionnement des centrales syndicales et dans le maintien de leur influence sur les questions sociales.

Et nous
dans tout ça ?
Soyons, nous aussi,
un groupe de pression !

Le savoir c’est le pouvoir : Consultez les documents à votre disposition pour tout comprendre de la transition énergétique.

LE SAVOIR C’EST LE POUVOIR

Pourquoi cette manipulation des chiffres, de l’opinion ? Car le modèle économique repose sur la vente d’électricité nucléaire en France. Moins de nucléaire = disparition du modèle actuel de leurs entreprises, pourtant extrêmement lucratif pour eux. Alors, nous qui payons consciencieusement nos factures, parfois en ayant du mal à joindre les deux bouts, que devons-nous en penser ?

La fermeture progressive des réacteurs obligerait ces industries à diversifier leurs métiers de l’électricité, vers les renouvelables ou vers la maîtrise de l’énergie par exemple ... Bref à faire rentrer l’innovation industrielle dans des entreprises marquées par le poids de l’histoire...

Mentir pour ne pas avoir à changer, c’est le choix qu’ils ont fait, au détriment de tous.

Les électeurs doivent pouvoir donner leur avis sur un sujet aussi crucial pour la nation et pour l’Europe, qui ne peut être laissé aux mains intéressées de sociétés commerciales privées. Car la notion de service public de l’énergie a quant à elle sombrée dans les affres du chiffre, des dividendes. Cessons d’avoir peur des menaces fictives de l’industrie et ne laissons pas des mythes dicter notre avenir !

Soyons, nous aussi, un groupe de pression !

Nous sommes déjà  ... et vous ?

Merci !

Le débat sur l’énergie se termine. Les citoyens doivent pouvoir s’exprimer sur l’avenir énergétique de la France, pleinement et sans trucages.

Parce que ces choix ne doivent pas rester l’apanage des industriels, des politiques, l’information multiple et plurielle est nécessaire.

Le savoir, c'est le pouvoir !