Les syndicats, champions de l'énergie atomique

Défendre les emplois ... du passé

La majorité des arguments portés par les organisations syndicales en faveur du nucléaire ou à l'encontre des alternatives énergétiques (renouvelables et économies d'énergie) sont identiques à ceux des représentants des grandes entreprises du secteur électrique. Un constat qui n'est pas étonnant au regard de la "solidarité", pour ne pas dire l'alliance qui a été constituée entre centrales syndicales et patronales au sein du débat sur la transition énergétique (DNTE). Et ce sont eux qui en parlent le mieux : Laurence Parisot déclarait ainsi en avril 2013: "sur ce point la solidarité est totale entre la CGT et la Medef".

Les organisations syndicales se sont ainsi soutenues mutuellement durant le DNTE : nucléaire, gaz de schiste, sobriété énergétique ... Sur tous ces aspects décisifs du débat, une alliance de fait a existé depuis le début des discussions entre le Medef et trois syndicats très actifs dans les échanges : la CGT, FO et la CFE-CGC. Lire, pour plus de détails, l'article de Matthieu Auzanneau : Alliés de fait, Medef et syndicats font voler en éclats le débat

Palmarès des arguments avancés par les syndicats :

L’efficacité économique du nucléaire et la hausse du prix de l'électricité en cas de baisse de la part du nucléaire

Ces arguments conçus pour "faire peur" aux consommateurs et aux contribuables français sont aussi ceux des industriels. Nous les avons largement décryptés dans le premier chapitre de cette enquête. Voir le chapitre "Les industriels du nucléaire", sur greenpeace.fr/qui/ Nous retrouvons ces "éléments de langage" dans la bouche des représentants syndicaux. Ainsi, Virginie Gensel, secrétaire générale de la Fédération CGT Mines-Energie depuis mars 2010, déclarait en novembre 2011 au Figaro au sujet des 3 à 4 millions de foyers en précarité énergétique, "si les prix augmentent, qu'en sera-t-il pour eux?". Oubliant au passage, que nucléaire ou pas, les prix augmentent en France.

L'absence d'alternative technique crédible au nucléaire et le risque de black-out

Ce sont des arguments qui ont eux aussi été décryptés in extenso dans le premier chapitre de notre enquête : "Les industriels du nucléaire", sur greenpeace.fr/qui/ et que Greenpeace a également invalidés de manière chiffrée dans le Projet E (scénario de transition électrique, disponible sur greenpeace.fr/E). Ces arguments sont volontiers repris dans les médias par les porte paroles des syndicats. Citons par exemple Marie Claire Cailletaud, ingénieur EDF et porte-parole de la CGT-Mines-Energie, qui déclarait "il est impossible aujourd'hui de se passer du nucléaire uniquement avec du renouvelable et des économies d'énergie" dans un chat avec les internautes du monde.fr, le mardi 22 mars 2011.

Autre argument favori, l'exemple "tarte à la crème" de l'Allemagne et de ses importations ou du risque d'augmentation des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES).

Or, l’Allemagne est, depuis les années 1990, exportatrice nette de courant électrique en direction de la France. Ce n’est pas Greenpeace qui le dit, mais RTE (Réseau de Transport d‘Électricité), dans ses rapports annuels. Ainsi en 2010, l’Allemagne a certes importé 9,4 TWh d’électricité nucléaire française, mais elle a exporté en direction de la France 16,1 TWh. Depuis les années 1990, la France est importatrice nette d’électricité provenant d’outre-Rhin. À consulter également, pour approfondir la question des importations, le rapport du Okö Institut publié en février 2013, intitulé : "Conséquences de la sortie du nucléaire allemande sur les échanges d'électricité avec les pays voisins". Sa principale conclusion porte sur le fait que malgré la fermeture de 8 des 17 réacteurs nucléaires allemands en 2011, les importations d'électricité d'origine nucléaire n'ont pas augmenté. Dès 2012, la France a exporté moins d'électricité vers l'Allemagne qu'avant la sortie du nucléaire allemande.

Et les gaz à effet de serre ? Notons qu'entre 2000 et 2011, l’Allemagne a baissé de manière continue ses émissions de Gaz à Effet de Serre (GES). Par ailleurs, une des conclusions de l'analyse des scénarios soumis au groupe des experts du débat national sur la transition énergétique (DNTE), montre que les scénarios tenant l’objectif facteur 4 de GES sont ceux qui divisent par deux la consommation et réduisent fortement la part du nucléaire.

Et pourtant ... Virginie Gensel, secrétaire générale de la fédération nationale énergie de la CGT dans le Figaro en novembre 2011 : "Voyez l'Allemagne, où l'on dit que les énergies renouvelables vont être développées : en attendant, les centrales thermiques sont sollicitées, et l'on augmente l'effet de serre"

Signalons un argument récent dans les prises de positions syndicales : le procès en illégitimité de la décision de fermeture de Fessenheim et de l'absence de démocratie sur le sujet.

Un argument pour le moins étrange, quand on considère que cette annonce de fermeture faisait partie du programme du candidat Hollande, (engagement 41) sur lequel il a donc été élu. Considérant également que le débat qui a suivi a vu une participation active des syndicats FO et CGT... notamment pour bloquer toute discussion sur l'objectif de F.Hollande de réduire à 50% la part du nucléaire d'ici 2025. Sur ce point, citons le communiqué de presse publié par Force Ouvrière à l'issue du débat le 18 juillet 2013, au titre poétique : DÉBAT NATIONAL SUR LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE (DNTE): BEAUCOUP D’ÉNERGIE POUR BRASSER DU VENT :"ce débat national a été organisé par le gouvernement selon des conclusions pré-écrites, notamment de réduction dogmatique de la production de l'énergie nucléaire". On peut également citer Virginie Gensel et la CGT qui ont contesté en justice la décision de fermeture de Fessenheim, la qualifiant de "décision politique illégitime"

Enfin, vient l'argument ultime attendu de la part des syndicats, mais étonnamment pas le plus présent dans les argumentaires : celui des emplois.

"Les emplois créés dans des filières d’énergies renouvelables et ceux existant dans la filière nucléaire doivent s’additionner et non s’opposer" écrivait l'union des syndicats CGT du groupe Areva dans un communiqué en réaction à l'accord électoral PS-EELV en 2011.

Un argument illusoire pour deux raisons : d'abord, parce qu'il se fonde sur le postulat que la consommation d'électricité en France va augmenter dans les années à venir. Pourtant, rien ne laisse supposer que cette hausse sera réelle, comme en témoigne le bilan prévisionnel de RTE. La consommation électrique française stagne depuis déjà plusieurs années, et les besoins de rénovation thermique des logements devraient permettre de réduire réellement cette consommation tout en garantissant une reprise économique de l'industrie. (Consulter, pour des chiffres détaillés, le Scénario de Transition énergétique de Greenpeace, ainsi que le Projet E qui cible la consommation électrique.)

Notons aussi, pour l'exemple, que la récente baisse de consommation d'électricité aux États-Unis et en Australie n'a pas été synonyme d'une baisse de la croissance. C'est Michael Liebrich, directeur exécutif de Bloomberg Energy Finance (une entreprise pas vraiment réputée pour son militantisme écologique), qui le souligne dans une présentation faite en avril 2013. On l'a vu, les syndicats misent sur l'augmentation de la consommation d'électricité des ménages pour préserver l'emploi. Mais si cette consommation augmente, la facture énergétique va s'envoler et le pouvoir d'achat des Français va diminuer. Une conséquence en contradiction complète avec l'une des missions que se donnent les syndicats.

Ensuite, cet argument sur les emplois est mis à l'épreuve de la réalité. Si la filière nucléaire présente 250 000 emplois (emplois directs et indirects cumulés, voir l'étude PWC de 2011), les énergies renouvelables (EnR) en France représentent déjà près de 100 000 emplois directs, dans le cas de l'Allemagne, ce sont 350 000 emplois qui ont été créés. Un potentiel prometteur pour tous les autres pays ! 

L'étude menée dans le scénario Greenpeace et celle du scénario négaWatt l’illustrent clairement. Le potentiel d’emploi dans la transition est bien supérieur à celui d’une trajectoire "business as usual". Et soyons francs : la fermeture inéluctable des réacteurs nucléaires français (liée à l'usure et donc aux exigences de sûreté) nécessitera qu'une filière d'emploi durable ait été mise en place... A temps. L’ASN a été catégorique en 2013, par la voix de son président Pierre Franck Chevet, la France n’est pas à l’abri d’une fermeture simultanée de réacteurs en cas de défaut générique de sûreté.

D'ailleurs, certaines organisations syndicales l'ont compris... En Allemagne ! IG-Metall s'est positionné contre le nucléaire. Après avoir longtemps soutenu cette énergie, le puissant syndicat allemand a fustigé une "technologie vieillissante et arriérée" par la voix d’un de ses dirigeants, Hartmut Meine, qui a pris la parole dans le cadre d’une manifestation contre les transports de déchets radioactifs en novembre 2008. C'est bien au nom de l'emploi que IG-Metall s'est positionné contre l'atome, ayant constaté que, pour un même investissement, on créait 10 à 15 fois plus d'emplois dans les alternatives que dans le nucléaire. (Voir : l'observatoire du nucléaire)

Le dialogue social, un outil pour le statu quo du tout nucléaire.

"Il y a rien que la volonté humaine désespère d’atteindre par l’action libre de la puissance collective des individus"

écrivait Tocqueville dans De la démocratie en Amérique.

Mais quel rôle, quel pouvoir, quelle puissance collective ont les organisations syndicales du nucléaire ?

La défense de l’emploi et des intérêts des salariés est le rôle des syndicats. Ils portent aussi la défense d’un modèle d’emploi, d’une vision du travail et du service public. Cette action repose sur les actions de gestion des intérêts des travailleurs au niveau national (sécurité sociale notamment), sur leur participation aux négociations sociales avec les gouvernements (retraites, plans emplois, prestations sociales, ..),mais aussi sur la participation active dans les négociations de branche, ou sur la représentation au sein des CHCST (Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail), au conseil des prud'hommes, et dans la gestion des CCAS et CE.

Cette action est conditionnée à la représentativité du syndicat dans les entreprises et les branches. En outre, leur visibilité médiatique dans les mouvements sociaux présente un réel outil d’influence auprès des gouvernements.

L'influence des syndicats est loin d’être négligeable

Les syndicats gardent grâce à leur statut légal leur position d’interlocuteurs des employeurs et de partenaires de négociation avec les pouvoirs publics. Leur crédibilité médiatique est importante. Et même si seulement 8% des salariés français sont syndiqués, deux salariés sur trois se déclarent proches d'une organisation syndicale. (Voir les Taux de syndicalisation dans les pays de l’OCDE)

Les organisations syndicales ont incontestablement fait évoluer leurs méthodes : de la mobilisation de rue, les syndicats ont aujourd'hui une très bonne maîtrise des réseaux d'influence...

Les liens avec les gouvernements 

Sous la présidence de Nicolas Sarkozy

Frédéric Imbrecht, alors secrétaire général de la fédération nationale Mines-énergie, semble avoir développé des rapports privilégiés avec le président de la République. On peut ainsi lire, dans un article de Libération publié le 7 décembre 2009 : "Quatre mois après son élection, le nouveau chef de l’Etat reçoit ainsi à la Lanterne Frédéric Imbrecht (CGT Energie), afin d’évoquer la fusion GDF-Suez. «Avec Sarkozy, les échanges ont le mérite d’être francs», reconnaît-on, encore aujourd’hui, à la fédération Energie, qui n’a rien trouvé à redire, récemment, à la nomination de Proglio à la tête d’EDF".

L'ouverture du capital d'EDF et de GDF a été discutée avec la CGT, mais exclusivement avec la branche énergie, c’est à dire avec Frédéric Imbrecht, déjà aux manettes à la FNME en 2004. (Source : Les 20 Ans qui ont changé, Leila de Comarmond et dans l'article du Point : Thibault-Sarkozy : histoire d'un deal). Plus tard, en 2009, son nom était évoqué pour une entrée au gouvernement (ce qu’il a démenti par la suite).

Et François Hollande ?

Après avoir noué des relations privilégiées pendant la campagne électorale, et après avoir réussi à remporter leurs voix, François Hollande maintient aujourd’hui des relations étroites avec les syndicats.

Il se sait redevable pour partie de son succès aux présidentielles et doit être à l’écoute des principales centrales syndicales. Ces dernières ont une influence importante sur les décisions du gouvernement et elles sont consultées régulièrement sur l’orientation de la politique nationale et européenne directement par François Hollande.

Le président sait également qu’en cas de désaccord, les syndicats ont un pouvoir de nuisance et de blocage important sur sa politique. Il sait que se mettre à dos un syndicat qui tient les manettes de la production énergétique nationale est très risqué.

De plus, sur le terrain de l’emploi, ils demeurent les acteurs les plus écoutés. L’exemple de leur prise de position au sein du débat sur la transition énergétique est révélateur : le débat a été le théâtre d’alliances peu communes. On a ainsi vu la CGT s’allier au MEDEF sur la question de la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim. Le Medef défendant les aspects financiers et la CGT les emplois pour s’opposer à la fermeture. Suite à cette prise de position, on a constaté un affaiblissement de la fermeté du gouvernement sur la planification de ce processus de fermeture.Syndicats du nucléaire et patronat forment ainsi un groupe homogène et conservateur.

Un enjeu de taille : la survie des centrales syndicales

Les syndicats du nucléaire, et tout particulièrement CGT et FO, sont d’ardents défenseurs de l'atome. La protection jusqu’au-boutiste du secteur - au travers d’arguments souvent très contestables (cf. notre premier chapitre), et en dépit d’une équation sociale moins profitable à l’ensemble de la société (notamment sur les emplois) - indique que l’enjeu pour les syndicats est double.

Il s‘agit de maintenir l’emploi d’une filière existante et de défendre une vision du service public, certes. Mais il s'agit aussi de défendre une filière essentielle dans leur fonctionnement et dans le maintien de leur influence. Une influence sur les questions sociales, exercée autant sur le gouvernement que sur les entreprises.

Que deviendrait la fédération Mines-Énergie de la CGT, et plus généralement celle des autres syndicats, si la France entrait dans un programme de sortie du nucléaire ?

Si EDF a aujourd’hui la main sur près de 90% de la production d’électricité (nucléaire et hydroélectricité), il semble clair en l’état actuel des choses, qu’un programme de sortie du nucléaire et de réduction des GES aurait pour conséquence un partage plus fort de la production d’électricité entre le producteur historique et de nouveaux acteurs entrants.

Une transition énergétique qui ne verrait pas EDF s’impliquer dans le déploiement des renouvelables entrainerait une perte de part de marché pour EDF et des revenus des ventes moins élevés. Ce processus s’accompagnerait aussi d’une nouvelle répartition des emplois entre les différents acteurs industriels.

Cette transformation, viendrait bouleverser le modèle sur lequel sont structurées les principales centrales syndicales : de grandes fédérations adossées à de grandes entreprises (publiques ou anciennement publiques). En termes de nombre d’adhérents et de ressources, les principales centrales devraient alors évoluer pour maintenir leur influence.

Un challenge réel duquel les principaux syndicats semblent s’être détournés. Si maintenir la mainmise d’une entreprise publique comme EDF sur la production d’énergie apparaît cohérent avec la doctrine de la CGT, la défense jusqu’au-boutiste d’une stratégie industrielle de l’entreprise reposant sur la filière nucléaire ne l’est pas.

La Fédération Nationale des Mines et de l’Énergie (CGT)

Le cas de la Fédération Nationale des Mines et de l’Énergie (CGT) est éloquent. Cette fédération rassemblait en 2003 52% des syndiqués de la filière énergie (près de 60 000 adhérents) et elle est la quatrième plus grosse fédération de la centrale syndicale CGT.

Elle gère depuis l’après-guerre la Caisse Centrale d'Activités Sociales du personnel des industries électriques et gazières (CCAS EDF-GDF ) : 10 des 18 membres du Conseil d'administration sont effectivement membre de la FNME.

La CCAS gère près de 800 millions d'euros de budget. Ce budget représente plus de cinq fois celui de la CGT elle-même en 2012. Sans être la propriété de la CGT, la CCAS est un outil stratégique important pour son gestionnaire principal et historique dans son action syndicale : plusieurs centaines de milliers de familles en bénéficient et quelque 4 800 personnes y travaillent.

Comment est alimentée la caisse de la CCAS ? Par les ventes d’électricité et de gaz. En effet la CCAS a une particularité notable dans le paysage des entreprises françaises : 2/3 de son budget provient du prélèvement de 1 % du chiffre d’affaires (d’EDF et GDF) et non pas 1 % de la masse salariale, comme c'est le cas habituellement pour les comités d'entreprise. En 2012, cette dotation du 1% a représenté 475 millions d'euros. (Voir les Chiffres Clé 2012 publiés par la CCAS sur son site)

Ainsi, 1% du produit des ventes d'énergie revient à la CCAS, dont le pouvoir économique et donc l’influence sociale augmentent avec la consommation et le prix de l’énergie. De plus, la CCAS est gérée exclusivement par les représentants du personnel, en activité ou non. De 2000 à 2009, selon le rapport de la Cour des comptes rendu en mai 2011, les recettes de la CCAS ont augmenté d’un quart soit près de cent millions d’euros.

Il est très avantageux pour la Caisse centrale des activités sociales du personnel des industries électriques et gazières de dépendre des ventes d’électricité. Dès lors, toute politique d’efficacité énergétique et tout projet de transition énergétique qui réduirait les parts de marché d’EDF, aurait sur les ressources de la CCAS un impact important.

La très puissante FNME- CGT

La fédération syndicale FNME - CGT est l’une des plus importantes de la CGT, la quatrième aujourd’hui avec 8 à 9% des effectifs de la CGT et plus de la moitié des syndiqués du secteur Énergie (loin devant la CFDT et FO). Elle gère notamment depuis de nombreuses années le gigantesque CE d’EDF-GDF qui représente un budget de près de 500 millions d'euros et qui est, on l'a vu, une structure puissante. Le CE gère 214 centres de vacances (évalués à 4,5 milliards d'euros) et concerne près de 625 000 personnes. Les centaines de milliers de prestations offertes par le CE EDF-GDF sont un formidable outil de valorisation de l’action syndicale de la FNME, et plus largement de la CGT. Pour mener à bien cette action, la CGT gère 4 800 personnes salariées du CE.

La FNME est une fédération qui défend un modèle ancien, des grandes structures de rente et de réseaux à la logique productiviste. Parce que sa survie - et sa prospérité - en dépendent.

Elle est l’exemple type de la fédération syndicale qui, d’une part, participe activement au lobby pro-nucléaire auprès du gouvernement, agitant les peurs de pertes d’emploi ou de déstabilisation du système énergétique, et d’autre part, est conditionnée (à travers le nombre d’adhérents et l'origine de ses financements) à l’existence des grands groupes du nucléaire.