Greenpeace a commandité un rapport critique sur les évaluations complémentaires de sûreté, communément appelées « stress-tests », des installations nucléaires françaises, demandées par le gouvernement à EDF et Areva et analysées par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).
Cette contre-analyse menée par des experts indépendants démontre qu’en cas d’accident entraînant une fusion du cœur du réacteur aucun des 58 réacteurs nucléaires français en fonctionnement ne résisterait mieux que ceux de Fukushima : les risques de ruptures de confinement et de rejets radioactifs importants sont tout aussi réels qu’au Japon.
Sur la méthode d’analyse employée par les exploitants, les experts indépendants sont dubitatifs : les évaluations complémentaires de sûreté ont été faites de manière totalement théorique. Les rapports d’EDF ou d’Areva se basent uniquement sur la conception initiale des installations, c’est-à-dire que le vieillissement et l’usure des bâtiments et pièces ne sont pas pris en compte dans les analyses.
Autre point mis en avant par les scientifiques : l’absence de prise en compte des risques liés à certains facteurs extérieurs, notamment le facteur humain.
Enfin, et c’est sans doute le plus inquiétant, dans les documents fournis par EDF et Areva, il n’est jamais question de pistes pour essayer d’améliorer la sûreté des réacteurs nucléaires et ainsi de diminuer la probabilité d’un accident.
Contrairement aux industriels du nucléaire, les experts indépendants proposent dans leur rapport des recommandations.
Resumé rapport : Sûreté nucléaire en France post-Fukushima IEER – WISE
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Qui sont les experts indépendants internationaux qui ont effectué cette analyse :
– Arjun Makhijani est président de l’Institut de l’énergie et de la recherche environnementale à Takoma Park, Maryland (États-Unis). Il a obtenu son doctorat en génie électrique et sciences informatiques en 1972 à l’université de Berkley, en Californie.
– Yves Marignac est directeur de l’Agence indépendante d’information, d’étude et de conseil sur le nucléaire et les politiques énergétiques, WISE-Paris. Il est aussi membre de l’International Panel on Fissile Materials (IPFM) et coordinateur du Groupe d’expertise pluraliste (GEP) sur les mines d’uranium du Limousin.