Des lettres géantes installées sur le parvis de l’hôtel de ville
“A.M.A.Z.O.N.I.A”. Ces huit lettres géantes ont été installées sur la place de l’hôtel de ville à Paris pour alerter sur les dangers de la déforestation et interpeller les responsables politiques. Elles voyageront dans plusieurs villes européennes avant d’atteindre Belém, au Brésil, pour la COP30. Cette 30e Conférence des Nations unies réunira en novembre plus de 190 pays pour évaluer et renforcer leurs engagements contre le réchauffement climatique. A deux mois de cet évènement qui aura lieu aux portes de l’Amazonie, ce précieux écosystème reste plus que jamais menacé.
Pourtant, l’Amazonie est essentielle à l’équilibre climatique et à la biodiversité mondiale :
- Elle couvre plus d’un tiers des forêts tropicales de la planète.
- Elle abrite 10% des espèces connues.
- Elle contient 38% de l’eau douce des rivières du monde.
- Elle stocke 73 milliards de tonnes de carbone, ce qui en fait un allié indispensable dans la lutte contre le changement climatique.
Malheureusement, les engagements pris jusqu’ici pour protéger les forêts restent fragiles. Le moratoire sur le soja, qui vise à interdire la commercialisation de soja cultivé sur des terres déforestées après 2008, est régulièrement attaqué par l’agro-industrie. Les incendies, intentionnellement provoqués par l’agro-industrie pour déforester, on atteint des niveaux records : en 2024, 6,8 millions d’hectares ont brûlé, soit plus du double de la surface de la Belgique. Déjà 17 % des forêts originelles ont disparu et 38 % du biome est dégradé.
La destruction continue et ne faiblit pas. Si l’accord commercial entre l’UE et le Mercosur entrait en vigueur, ce processus pourrait s’accélérer et condamner certaines parties de l’Amazonie. Par ailleurs, le règlement européen de lutte contre la déforestation, qui doit entrer en vigueur à la fin d’année, a déjà été lui aussi attaqué par les agro-industriels et reporté d’une année. Nous demandons aux décideurs de prendre leurs responsabilités et d’engager la mise en application du règlement dès janvier 2026, sans détricotage et avec des moyens à la hauteur des enjeux.
Des représentant·es des peuples autochtones brésilien sur place
Prendre des engagements pour protéger les forêts, c’est aussi soutenir celles et ceux qui luttent pour les défendre. En cette journée mondiale de l’Amazonie, cinq représentant·es de peuples autochtones du Brésil et membres de l’Articulation des peuples autochtones du Brésil (APIB) nous ont rejoints à Paris pour témoigner des conséquences de la déforestation sur leurs terres et alerter sur l’urgence d’agir contre la destruction de ces écosystèmes.
Les peuples autochtones protègent la forêt et, au Brésil, leurs territoires abritent 58 % du carbone. Mais ils font face à l’orpaillage, l’agrobusiness et aux projets destructeurs qui menacent leurs terres et leur survie.
En amont de la COP, les décideurs doivent agir
À deux mois de la COP30, l’Union européenne doit de toute urgence :
- appliquer pleinement le règlement contre la déforestation importée (RDUE),
- refuser l’accord UE-Mercosur.
Greenpeace, qui sera aussi présente à Belém, appelle dès aujourd’hui les responsables politiques qui s’apprêtent à se réunir à cette occasion à adopter un plan d’action ambitieux et coordonné pour mettre fin à la déforestation d’ici 2030.
Une projection a ensuite illuminé les lettres “A.M.A.Z.O.N.I.A”, rappelant que protéger cette forêt, c’est protéger notre avenir commun.
Crédits photos : © Laure Playoust / Greenpeace