En novembre 2016, Greenpeace a mené une campagne de mesure de niveaux de radiation à Iitate, village situé à environ 35 km de Fukushima, et dans ses environs. Les chiffres de cette enquête ont été révélés la semaine dernière par Greenpeace, dans son rapport « No return to normal ».
Les résultats sont très inquiétants : des valeurs relativement élevées de rayonnements, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des maisons d’Iitate, montrent un risque inacceptable d’exposition pour les citoyens s’ils y retournent. Dans certaines maisons, les doses de radiation mesurées sont cinq fois supérieures aux doses internationales maximales recommandées.
Or, le gouvernement japonais entend lever l’ordre d’évacuation de la région d’Iitate à la fin du mois de mars et supprimer les compensations financières un an plus tard. Cela signifie que les habitants de la région seront financièrement contraints de retourner vivre dans une zone qui est pourtant toujours dangereuse pour leur santé.
Rappelons que l’impact radiologique de l’accident de Fukushima s’étendait sur un périmètre de 100 km. En ce qui concerne la catastrophe de Tchernobyl, le périmètre était de 300 km.
Pourtant en France, aucune leçon ne semble avoir été tirée de ces accidents nucléaires. En effet, il existe un véritable vide juridique sur les plans particuliers d’intervention (PPI), qui sont aujourd’hui délimités de façon arbitraire et systématique par les autorités préfectorales à 10 kilomètres alors qu’aucun texte ne prévoit de seuil.
Si la ministre Ségolène Royal avait annoncé, en avril dernier, vouloir étendre le PPI de 10 à 20 km, il n’y a pour le moment qu’une circulaire adoptée et pas de décret d’application publié. Le calendrier reste inconnu et Greenpeace tient à souligner qu’un PPI, même élargi à 20 km, reste trop restreint.
Et pourtant, un accident du type Fukushima peut survenir en France : le parc nucléaire français est vieillissant et dangereux, d’autant plus que 30 réacteurs sont vérolés par une centaine d’anomalies graves. Et EDF n’a plus les moyens d’investir dans la sûreté nucléaire…
Greenpeace continue d’exiger une extension des PPI à au moins 80 km autour des centrales et une extension de la zone de prédistribution des comprimés d’iode à au moins 100 km.
Consultez la carte de France pour visualiser les zones PPI en comparaison avec les zones de Fukushima et de Tchernobyl.
Antoine
Concernant la sortie du nucléaire, serait-t-il possible d'avoir un bilan sur la démarche de sortie du nucléaire par notre voisin allemand? Si j'en crois mes sources, 30% de la production (pas la consommation) d'électricité vient de sources renouvellables. Il reste donc 70% à faire transiter (charbon essentiellement) avant de s'attaquer au reste des sources d'énergie (20% de l'énergie consommée en allemagne est de l'électricité le reste est essentiellement du pétrole, du gaz et un peu de charbon et biomasse). On aimerait aussi avoir des information sur le coût investi jusqu'à maintenant. Si l'exemple allemand est viable économiquement et technologiquement il ne reste plus qu'à le suivre (mais sans charbon). Sinon que peut-t-on faire?
Da Silva
Les déchets radioactifs sont à eux seuls une source dangereuse, pour aujourd'hui mais bien plus encore pour les générations futures au vue de leur durée de nuisance, vouloir continuer avec une telle énergie serait de l'inconscience et au final un véritable crime contre l'humanité. Le parc nucléaire français est de plus en plus dangereux pas seulement parce qu'il est vieillissant, mais aussi parce que notre climat est de plus en plus incertain. Petit à petit nous constatons nos glaciers diminués, les vents de plus en plus forts et bien d'autres phénomènes liés au mode de vie d'hommes qui ne tiennent aucun compte de leur environnement. La transition n'est sûrement pas facile mais elle est urgente, nécessaire et vitale pour espèrer un monde meilleur. La terre devient de plus en plus petite et force de constater que ce qui se passe dans une région, un pays, un continent peut avoir des effets négatifs (... Ou Positif) sur l'ensemble de la planète, personne n'est à l'abri. Le sort du monde dépend finalement de décision et direction que chaque pays prendra. De mon point de vue, les dégâts sont suffisamment importants pour qu'une prise de conscience se manifeste à une échelle mondiale, tout du moins je l'espère ! Et pour conclure, je trouve inadmissible et totalement immoral qu'une partie de la population servent de cobayes à une industrie mal saine. Merci Greenpeace pour votre travail.
Celine
Merci à vous Greenpeace pour cet article. Cela fait toujours aussi froid dans le dos les dégâts causés par cette technologie et les déchets dont on ne sait pas quoi faire...Tchernobyl, Fukushima...la prochaine c'est pour nous !!! Au vue du manque de volonté et du "copinage" de nos hommes/femmes politiques avec ce lobby. Habitant dans la région Rhône-Alpes on en a un paquet vers chez nous de ces "monstres" de béton. Il reste du chemin à faire pour que la France s'engage réellement dans une politique de transition énergétique pour l'instant c'est infime.