URGENT ! Départ imminent de déchets nucléaires à destination de la Russie ?

Climat

Paris, le 4 décembre 2009 – Un train chargé de nombreux containers de déchets nucléaires est parti hier matin de Pierrelatte (Drôme) et a traversé la France. Les containers devraient être chargés à bord du Kapitan Lus, navire qui devait être mouillé comme habituellement au Havre mais qui est attendu de façon imminente à Cherbourg.

« Areva ne sait plus quoi faire de ses déchets dont les stocks débordent à Pierrelatte. Il semblerait donc qu’Areva n’ait pas pu attendre la fin des enquêtes commanditées par le Ministre Jean-Louis Borloo en octobre. Nous sommes contraints d’intervenir et de dénoncer encore une fois le trafic d’Areva afin que cessent ces exportations de matières nucléaires, au moins le temps qu’aboutissent les enquêtes », explique Yannick Rousselet, chargé de campagne nucléaire pour Greenpeace France.

Rappel des faits : exportations de matières nucléaires, opacité totale, scandales en série…
Le stockage de déchets radioactifs en Russie et la découverte de dizaines de kilos de plutonium « oubliés » sur le site de Cadarache (Bouches-du-Rhône) ont défrayé la chronique il y a plusieurs semaines. Jean-Louis Borloo a donc saisi le Haut comité pour la transparence et l’information sur la sûreté nucléaire (HCTISN). Le 19 octobre, ce Haut comité a demandé l’inventaire global des matières et déchets produits dans le cycle du combustible nucléaire. Il a commencé à auditionner l’ensemble des exploitants le 20 novembre, et doit rendre ses conclusions avant la fin janvier. D’ores et déjà il est apparu dans les premières investigations qu’au cours des dernières années, plusieurs milliers de tonnes de matières nucléaires ont été exportées vers la Russie. Et seulement quelques centaines sont revenues, selon le Haut Fonctionnaire de Défense qui est en charge de la sécurité et de la comptabilité des matières nucléaires.

Par la suite, les navires qui devaient venir charger des déchets nucléaires ont été successivement déroutés du Havre vers Cherbourg ou Saint Nazaire avant de repartir à vide.

Le fait est qu’Areva a bel et bien quelque chose à cacher et que Greenpeace a réussi à provoquer « de fait » le moratoire que le Ministre de l’environnement n’a toujours pas décrété. Quelques semaines plus tard, les industriels du nucléaire tentent de reprendre leur trafic en toute opacité.

« Nous avons demandé à Jean-Louis Borloo d’appliquer le principe de précaution en décrétant un moratoire immédiat sur ce trafic. Les industriels Areva et EDF ne tiennent aucun compte des enquêtes et procédures en cours et tentent malgré tout de continuer leur trafic en jouant à cache-cache de port en port pour éviter les regards trop curieux » poursuit Yannick Rousselet.

En France, qui décide ? Les industriels ou les responsables politiques ?
Depuis trente ans, et dans l’opacité la plus totale, Areva prétend envoyer de l’uranium en Russie pour le transformer afin de le réutiliser. En réalité, la quasi totalité des déchets d’uranium envoyés en Russie sont tout simplement abandonnés là-bas. Cette matière doit donc être considérée comme un déchet.

« Le problème est grave. Il faut cesser de prendre les citoyens pour des imbéciles en jouant sur les mots, déclare Yannick Rousselet. Une matière prétendument valorisable qui n’est finalement pas valorisée est un déchet, un point c’est tout ! »