Séville: réaction de Greenpeace aux annonces de nouvelles taxes de solidarité sur l’aviation
Pour Lorelei Limousin, chargée de campagne Climat chez Greenpeace France : « Taxer les passagers les plus riches du mode de transport le plus polluant et sous-taxé relève du bon sens. Il est encourageant de voir que cette mesure gagne du terrain à travers le monde. La prochaine étape logique, urgente et juste, surtout pour les pays riches comme la France, est de faire payer les géants des énergies fossiles d’ici la COP 30. »
L’opinion publique est largement favorable à cette proposition : un sondage international commandé par Greenpeace et Oxfam montre que 8 personnes sur 10, en France et dans le monde, soutiennent l’idée de faire payer l’industrie fossile pour les dégâts climatiques dont elle est responsable. Un soutien massif, qui transcende l’âge des personnes sondées, le niveau de revenu et, surtout, les appartenances politiques.
Greenpeace France appelle donc Emmanuel Macron, à l’initiative de la Global Solidarity Levies Taskforce aux côtés du Kenya et de la Barbade, à aller plus loin :
- appliquer en France une taxe permanente sur les profits de l’industrie fossile, et supprimer toute subvention en faveur de ce secteur ;
- allouer les recettes des taxes de solidarité aux pays et aux populations les plus touchées par les impacts du réchauffement climatique ;
- porter à l’agenda de la COP 30 un signal fort sur la responsabilité des pollueurs fossiles ;
- soutenir des négociations ambitieuses pour une Convention fiscale à l’ONU cet été, afin de fixer des règles justes pour taxer les multinationales.
Une opportunité pour la justice économique et climatique mondiale
A l’occasion de la 4e Conférence internationale sur le financement du développement (FfD4) à Séville, Greenpeace appelle les dirigeant·es à transformer un système économique injuste, miné par l’influence des multinationales et des ultra-riches, pour construire une gouvernance mondiale basée sur la justice fiscale, la solidarité et la responsabilité climatique.
Des militants de Greenpeace ont participé hier à une marche de la société civile dans les rues de Séville, brandissant la marionnette géante d’un « bébé Elon Musk » armé d’une tronçonneuse menaçant la planète – une image pour dénoncer l’impunité et la responsabilité des ultra-riches face à la crise climatique.
Aujourd’hui, des activistes de Greenpeace Espagne ont recouvert le monument emblématique des Setas de Séville d’une immense banderole de 100 mètres carrés affichant le message suivant : « Ils détruisent la planète. Et vous payez pour cela. »

📸© Pedro Armestre / Greenpeace
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La conférence s’ouvre dans un contexte difficile de tensions géopolitiques, d’inégalités croissantes et d’urgence climatique. Pourtant, le « Compromiso de Sevilla », qui devrait être la déclaration finale de la conférence, n’est pas à la hauteur des enjeux. Si le texte contient quelques engagements encourageants sur la coopération fiscale internationale et les taxations environnementales, il ne propose aucune solution crédible pour répondre à l’ampleur des crises actuelles et des inégalités entre pays du Nord et du Sud.
Lorelei Limousin conclut : « Le multilatéralisme est essentiel, mais aujourd’hui, les gouvernements de l’hémisphère Nord, dont la France, freinent l’ambition d’une plus grande justice économique et climatique. Nous devons écouter les voix qui s’élèvent, à Séville et partout dans le monde, pour avancer vers des règles fiscales mondiales justes. Emmanuel Macron doit soutenir la Convention fiscale des Nations unies pour permettre de transférer les ressources accumulées dans les pays les plus riches par les pollueurs, vers les communautés les plus touchées, souvent situées dans l’hémisphère Sud. »