Résultats financiers de TotalEnergies : nouveaux records pour un business model cramponné à l’extraction fossile

Ce mercredi, TotalEnergies a présenté ses résultats financiers annuels :  21,4 milliards de dollars de bénéfice net (19,8 milliards d’euros), ainsi qu’un montant record de 16,5 milliards de dollars de dividendes distribués à ses actionnaires (voir le détail plus bas).

Manifestation de Greenpeace France devant le siège de TotalEnergies le 5 février 2024*
© Greenpeace

Pour Greenpeace France, ces profits, toujours plus juteux et indécents, témoignent à nouveau d’une stratégie durablement ancrée dans l’exploitation des énergies fossiles, qui représentent toujours plus de 70 % des investissements du groupe et plus de 98 % de sa production d’énergie globale.

«  Qu’on ne s’y trompe pas, après 100 ans d’activités à dérégler le climat en forant toujours plus de pétrole et de gaz aux quatre coins du monde, TotalEnergies continue à miser sur la rentabilité des énergies fossiles. 

Faute de politiques publiques pour encadrer les activités du secteur, les investissements dans les énergies renouvelables restent insuffisants. Tant que détruire le climat sera synonyme de “gagner le gros lot”, il est illusoire de compter sur l’industrie fossile pour réduire son empreinte carbone », commente Edina Ifticène, chargée de campagne Énergies fossiles à Greenpeace France.

Les dividendes des actionnaires des entreprises du CAC 40 atteignent de nouveaux sommets en 2023, et TotalEnergies n’échappe pas à la règle.

« En rétribuant grassement ses actionnaires, TotalEnergies s’assure leur fidélité pour contrer la pression croissante que la société civile exerce sur le groupe en appelant à la fin des investissements dans les énergies fossiles au nom de l’urgence climatique », commente Florence de Bonnafos, chargée de mission Économie et finances pour Greenpeace France.

Chiffres clés des résultats annoncés par TotalEnergies

  • Le résultat net annuel pour 2023 est de 21,4 milliards dollars (+4 % par rapport aux 20,5 milliards de dollars en 2022).
  • La production d’hydrocarbures (pétrole et gaz) a augmenté de 2 % par rapport à 2022 (hors Novatek).
  • La production d’énergie à partir d’hydrocarbures (pétrole et gaz) continue à représenter plus de 98 % de la production d’énergie globale de TotalEnergies.
  • Sur l’année 2023, la production de gaz naturel liquéfié (GNL) a augmenté de 9 % par rapport à 2022 (hors Novatek).
  • En 2023, les ventes de GNL ont baissé de 8 %, principalement en raison d’une baisse de la demande en Europe qui était pourtant l’argument essentiel de TotalEnergies et du gouvernement pour justifier l’installation d’une nouvelle infrastructure gazière au Havre.
  • Les investissements dans les hydrocarbures représentent au moins 70 % des investissements globaux (29,4 % étant dédiés à la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables et de gaz fossile, TotalEnergies ne détaillant pas ce segment).
  • En 2023, TotalEnergies a versé 16,5 milliards de dollars à ses actionnaires sous forme de dividendes, soit 46% de son cash flow (trésorerie disponible), contre 35 à 40 % prévus en 2022. Total a ainsi fait le choix de gâter ses actionnaires en consacrant autant d’argent au versement de dividendes qu ‘aux investissements dans ses activités. 
  • En 2024, TotalEnergies anticipe une production d’hydrocarbures en hausse de 2 % à 3 % par an par rapport à 2023, dont 33 % de nouveaux projets, notamment au Brésil, en Namibie, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, au Mozambique et au Qatar. 

Face à la crise climatique et énergétique, Greenpeace France rappelle la nécessité de renoncer à tout nouveau projet d’infrastructure fossile. L’ONG demande au gouvernement de jouer son rôle de régulateur en imposant une réduction des émissions de gaz à effet de serre imputables à l’industrie fossile en cohérence avec les engagements climatiques de la France.
Il est de la responsabilité des responsables politiques de : 

  • contraindre l’industrie fossile à respecter l’accord de Paris et à payer pour les pertes et dommages causés par les évènements climatiques extrêmes.
  • investir massivement dans une réelle transition énergétique, socialement juste, fondée sur l’efficacité, la sobriété et le développement des énergies renouvelables.

 

Note aux rédactions :
* Le visuel représente Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies (photo modifiée sans intelligence artificielle), à gauche, et un habitant touché par des inondations en France, à droite. Les images du visage du PDG de TotalEnergies ont été modifiées, contrairement aux photos des victimes d’événements météorologiques extrêmes qui sont bien réelles.
Alors que plusieurs majors pétro-gazières annoncent leurs résultats ce mois-ci, Greenpeace se mobilise dans plusieurs pays pour dénoncer les profits colossaux qu’engrangent les compagnies pétro-gazières au détriment des victimes du réchauffement climatique : voir les images des de Greenpeace France contre TotalEnergies, de Greenpeace UK contre Shell, de Greenpeace USA contre Chevron, de Greenpeace Grèce contre Exxon ou de Greenpeace Norvège contre Equinor.